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IL EST VRAIMENT PHÉNOMÉNAL
Gerno di Lesmo (Italie), le 8 février 2017

Interview Lucas Mahias : c'est la chance de ma vie !

Interview Lucas Mahias : c'est la chance de ma vie

Moto-Net.Com a profité de la présentation du programme sportif 2017 des Bleus - de Yamaha... - pour s'entretenir avec Lucas Mahias. Après sa drôle de saison 2016, le phénoménal pilote français vise le titre mondial en Supersport au guidon de la R6 officielle. Interview.

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Moto-Net.Com : Superstock 1000, World Superbike, Endurance... Ton programme était un peu décousu et chargé en 2016, mais au final c'était une super saison pour toi ?!
Lucas Mahias :
Oui, l'année avait très mal débuté puisque j'étais sensé rouler en World Supersport mais ça n'a pas pu se faire, le team s'est arrêté donc il a fallu rebondir. Je suis parti sur l'endurance et puis pas mal de circonstances on fait qu'on m'a appelé à droite, à gauche. Je pense que les gens ont commencé à savoir que je suis vite dans le rythme avec n'importe quelle moto. J'étais à mon avis un bon joker pour pas mal de teams, sachant qu'il y a pas mal de pilotes qui se sont blessés l'année dernière... Donc j'ai fait du Superbike avec la Kawasaki (de Sylvain Barrier, NDLR), de l'Endurance avec le GMT94, le Superstock avec la R1 (de Florian Marino)...

MNC : Tu as même fait un coup de Suzuki en début de saison...
L. M. :
Oui en tout début d'année avec le R2CL. Quelle que soit la moto, j'ai obtenu des résultats corrects, donc oui, 2016 était une bonne année.

MNC : Dans quelle discipline t'es-tu le plus fait plaisir l'an dernier ?
L. M. :
Hééé franchement, c'est compliqué à dire. Le Superbike, c'était bien parce que c'était tout nouveau, quelque chose d'un peu rêvé. Mais le Superstock c'était bien aussi parce que j'étais compétitif, j'avais une bonne moto et j'allais vite. Et l'Endurance, c'est toujours quelque chose que j'ai apprécié, c'était cool aussi, j'avais une bonne moto... J'ai apprécié un peu tout, j'aime la moto avant tout.

MNC : Tu es comme Moto-Net.Com, du moment qu'il y a un guidon, deux roues et un moteur...
L. M. :
Oui, voilà...

MNC : Comme tu as fait pas mal d'endurance l'an dernier et que tu as très bien roulé, tu es le premier pilote champion du monde d'endurance.
L. M. :
Oui, grâce aux points cumulés chez R2CL puis au GMT94, je suis le seul champion du monde d'endurance.

MNC : Aurais-tu aimé défendre ton titre en 2017 ?
L. M. :
Non, honnêtement non. Cette année, c'est la chance de ma vie : j'ai toujours rêvé de participer au Mondial Supersport, maintenant j'y suis. Je pense que j'aurai l'occasion de revenir en endurance, plus tard.

MNC : Tu as aussi excellé en championnat de France Supersport en 2014. Le 600 cc, c'est ta catégorie préférée ?
L. M. :
Pour le moment oui. Mais bon, en 2014 je considérais que c'était la seule catégorie qui me correspondait vraiment. Or l'an dernier j'ai prouvé, aux autres comme à moi-même, que j'étais rapide également sur une 1000 cc : je fais trois courses en STK1000, trois podiums dont deux victoires et une seconde place (à moins d'une seconde du vainqueur, NDLR !), je termine 4ème du championnat... J'ai démontré ma rapidité et j'ai pris beaucoup de plaisir avec cette moto là.

MNC : Tu vas enfin disputer en 2017 ta première saison complète en WSSP. C'est ta double nationalité grolando-française qui faisait peur aux team managers ?
L. M. :
Écoute, je ne sais pas, je ne peux pas te dire. Aujourd'hui je ne suis que français (rires). Non mais je ne dénigre pas ce passé, c'est ce qui m'a permis d'accéder à ma place aujourd'hui. Tout ça c'est grâce à Serge Nuques (l'infâme chevalier roulant du Groland, NDLR), sans sa rencontre je serais sûrement mécanicien moto plutôt que pilote officiel Yamaha. C'était un rêve pour moi, et je l'ai atteint grâce au Groland, à ces histoires... C'était une page de ma vie, que j'ai tournée pour évoluer et progresser. Je pense avoir intelligemment géré ces deux phases. La première m'a permis de me faire connaître, de rencontrer des gens et de me faire apprécier du public aussi je pense. Ce qui va toujours avec ma personnalité car j'aime être proche des gens. Au Groland, faut savoir qu'il n'y a pas de personnes plus hautes que les autres, on est tous en bas de l'échelle en fait ! Ensuite, quand il a fallu intégrer de vrais teams, j'ai été capable de changer. La preuve aujourd'hui avec Yamaha qui me fait confiance pour ce nouveau projet.

MNC : Yamaha t'accorde sa confiance en te confiant une R6 d'usine (l'autre revient au prometteur italien Caricasulo). On imagine que cette confiance est réciproque. Par rapport à ta R6 en championnat de France, est-ce que tu as noté de grosses évolutions sur le nouveau modèle, ou bien as-tu retrouvé "ta" moto ?
L. M. :
La moto de course est quand même très différente. Je pense que les personnes qui utiliseront la version standard pour des journées piste retrouveront un caractère assez proche... Encore que, la R6 du commerce dispose d'un nouvel attirail électronique dont on ne profite pas sur la version de course ! Je n'ai pas vraiment essayé la moto d'origine. Sur notre machine officielle en tout cas, chaque petit détail a une grande influence, or de nombreux paramètres ont été changés : la fourche, le réservoir, l'ergonomie, etc. Il ya pas mal de petites choses qui ont changé au final.

MNC : Tu reviens d'essais à Jerez, il ne reste plus qu'une série de tests en Australie avant la première course. Vous êtes fin prêts ?
L. M. :
À l'origine on devait avoir quatre jours d'essais, deux à Jerez et deux à Portimao. Mais on a fait une réunion avec l'équipe et Yamaha et on a décidé d'annuler les essais au Portugal car la moto était arrivée très tard, il y avait beaucoup de pièces... On préfère se concentrer sur Phillip Island, se tenir parfaitement prêts pour réaliser deux bonnes journées de test plutôt qu'arriver un peu limite en Australie. Ca va d'ailleurs être ma philosophie cette année : ne pas s'enflammer, y aller petit à petit ("step by step", comme le martèle Jonathan Rea depuis son arrivée chez Kawasaki, NDLR !). On n'arrivera pas à Phillip Island avec l'idée de tout écraser et de gagner absolument la course. On fera les comptes en fin d'année.

MNC : Tu n'es pas sans savoir que lors de ses trois dernières sorties officielles en World Supersport, la R6 a obtenu...
L. M. :
Ouais je sais, je sais...

MNC : Je ne te ressors donc pas les dates et les pilotes (Crutchlow en 2009, Davies en 2011 et Sam Lowes en 2013, NDLR) ? Ce genre de statistiques met la pression ou c'est plutôt rassurant au contraire ?
L. M. :
(Sourire) Non, honnêtement il n'y a pas de pression. Si je commence à me mettre la pression pour ces trucs là... Sur le papier on a tout pour gagner. Maintenant une saison, ça ne se passe pas comme ça : tu a beau réunir le meilleur pilote, la meilleure moto, les meilleurs pneus, il faut prendre en compte des millions de paramètres comme les autres pilotes, les conditions, les circuits... Tu peux très bien te faire percuter dès la première course, te fracturer la jambe et c'est terminé. Donc effectivement c'est beau, la Yamaha a gagné à chaque sortie officielle et j'espère bien m'inscrire dans cette lignée, mais je ne me mets pas inutilement la pression. Comme Éric de Seynes (patron de Yamaha Motor Europe, NDLR) le dit : on n'est pas là pour tout emplâtrer mais pour construire quelque chose, avancer ensemble, garder cet esprit de famille et prouver que la moto est bonne.

MNC : Entre Kenan Sofuoglu qui reste sur sa Kawasaki officielle, Jules Cluzel qui retourne sur la Honda PTR, PJ Jacobsen qui tente la piste MV Agusta et toi sur la Yamaha, il va y avoir du beau monde en Supersport, une catégorie qui se résumait souvent à des duels ces dernières saisons. La saison 2017 s'annonce-t-elle plus disputée !
L. M. :
Oui, chaque année sur le papier on nous annonce du lourd. On sait ce que les pilotes valent, mais pas encore les motos. Jacobsen est très rapide par exemple, mais qu'est-ce que ça va donner sur la MV, est-ce qu'elle a progressé ? Jules était très rapide sur MV, est-ce que ce sera toujours le cas sur la Honda qui est un peu vieillissante ? Kenan est très rapide tout le temps, mais il a laissé entendre que ce serait sa dernière saison, qu'il avait atteint ses objectifs... Sera-t-il toujours aussi motivé ? En plus, il s'est blessé en début d'année. Il y a pleins d'inconnues...

MNC : En Endurance comme en Superstock, tu formes un merveilleux duo avec la R1. Penses-tu faire de même avec la nouvelle R6 ?
L. M. :
Oui j'espère, bien sûr. C'est mon but...

MNC : Elles se ressemblent esthétiquement, mais la petite n'a pas de Crossplane, elle est bien moins puissante, plus agile...
L. M. :
Elles n'ont effectivement rien à voir. Quand je monte sur une moto, ce n'est pas pour évaluer sa beauté mais pour gagner des courses quel que soit son comportement. On va bien voir ce que ça va donner, mais je pense et j'espère faire un peu la même chose.

MNC : Il est encore bien trop tôt pour y songer sérieusement, mais le WSBK sur une R1 officielle, ça te tenterait, non ?
L. M. :
Oui, bien sûr. Je n'aurais pas dit ça il y a deux ans car j'étais vraiment focalisé sur la 600 et je me voyais un peu comme Kenan, réaliser toute ma carrière en Supersport car j'adorais ça. Mais depuis l'an dernier, mon avis a quand même changé, j'ai vu que je pouvais être rapide sur la 1000, j'ai commencé à comprendre son comportement et ça m'a plu. Aujourd'hui, la 1000 me plaît autant que la 600 et j'espère que le passage en Supersport dans le team officiel va me servir de tremplin pour le Superbike. Ca dépend beaucoup de moi, je vais devoir faire de bons résultats. Si je fais de la merde, je n'aurais jamais de moto en Superbike car il y a très peu de motos. Mais je crois en la philosophie de Yamaha ! Ca fait longtemps que je suis chez eux. J'ai dû faire un petit écart chez Kawasaki car il n'y avait pas de place, mais je suis content d'être de retour, je me considère comme un pur produit Yamaha. Je leur ai démontré que j'étais rapide sur une 1000, c'est noté dans les papiers, il me semble que je leur ai assuré la première victoire de la R1 sur le sec en STK1000, en seulement trois courses...

MNC : C'est une sacrée ligne dans ton CV !
L. M. :
Oui, je pense que c'est pas mal ! Tout ça sans connaître les circuits, ni rien... Ma pige sur la R1 l'an dernier a marqué les responsables Yamaha. Je ne pense pas qu'ils avaient des doutes sur mon pilotage, mais peut-être plus sur mon professionnalisme. Je leur ai prouvé que j'étais capable de faire les choses correctement. Maintenant il reste pas mal de boulot, mais je suis dessus.

MNC : On suivra ça de près ! On te souhaite le meilleur pour la saison à venir.
L. M. :
Merci !

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Commentaires

Bestof: 
1
voilá un guidon plus que mérité! "l'incroyable talent" qu'est Lucas va trés sûrement nous régaler et nous donner une raison supplémentaire de suivre le WSSP.... good luck ,Lucas Mahias, tous derriére toi...!

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