Olivier Floch (Piaggio) : 1er semestre positif avec les Aprilia Tuono 457 et Tuareg Rally

Moto-Net.Com : Le marché moto est en baisse de au premier semestre 2025 (-13,3% Vs 2024), mais vous vous y attendiez sans doute, en raison des effets secondaires du "dopage aux produits Euro5" observée fin 2024 ?
Olivier Floch, Intelligence Marketing manager chez Piaggio France : Effectivement, la baisse du marché au premier semestre 2025 était anticipée. La transition vers la norme Euro5+ a provoqué une vague d’immatriculations fin 2024, dopée par les ventes de modèles Euro5 encore disponibles. Ce phénomène a logiquement provoqué un effet de creux dans les mois qui ont suivi. Ce cycle est classique lors des évolutions réglementaires de cette ampleur.

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MNC : Quel est le bilan de des marques du groupe Piaggio sur ces six premiers mois ?
J-L. M. : Notre bilan reste satisfaisant dans ce contexte. Le premier semestre a été plus compliqué sur le segment scooter, notamment du fait de l’effet de boost observé sur le dernier trimestre 2024, qui a fortement impacté le début d’année. Toutefois, nous constatons un retour à l’équilibre depuis juin. Plusieurs de nos marques ont montré une belle résilience. La consolidation de notre offre sur le marché du "low-size" avec l’arrivée de notre Tuono 457, et notre expansion sur le segment trail avec le Tuareg Rally, nous ont permis de réaliser un premier semestre positif sur la marque Aprilia. Les scooters Piaggio et Vespa conservent par ailleurs une place forte, notamment en milieu urbain. Le travail de notre réseau et la pertinence de nos différentes offres commerciales nous ont permis de maintenir une dynamique positive.

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MNC : Quel accueil ont réservé les motards français à vos nouveautés 2025 ?
J-L. M. : Un accueil très positif ! Nos nouveautés 2025 ont reçu un très bon écho auprès du public. On peut notamment citer la Moto Guzzi V7 Sport, les nouvelles Aprilia Tuono 457 et RS 660 (maintenant disponible dans une version Factory) ou encore la version Rally de notre Aprilia Tuareg… Vespa n’est pas en reste avec le lancement de la série spéciale Officina 8. Ces modèles marquent les esprits par leur caractère affirmé, leur technologie embarquée et leur identité forte.

MNC : Comment se présente le second semestre pour le groupe Piaggio en France ?
J-L. M. : Le second semestre s’annonce plus favorable. Le stock Euro5 est désormais derrière nous, les nouveautés Euro5+ sont disponibles dans le réseau et les clients (re)viennent en concession pour les découvrir et essayer. Nous prévoyons une activité plus soutenue dès la rentrée. Pour cela, nous mettons en place des initiatives commerciales fortes, avec notamment des offres de financement exceptionnelles sur la gamme Piaggio MP3, ainsi que des promotions sur l’ensemble de nos gammes 50cc et 125cc. Ces leviers devraient nous permettre de relancer efficacement la dynamique.

MNC : Quelles seront les nouveautés Aprilia, Moto Guzzi, Piaggio et Vespa pour 2026 ?
J-L. M. : Il est encore un peu tôt pour parler de 2026 ! Ce que je peux dire, c’est que l’innovation et l’adaptation aux attentes des motards comme aux nouvelles normes environnementales restent au cœur de notre stratégie.

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MNC : Le renouvellement quasi-complet des motos en raison de la nouvelle norme Euro5+ se répercute sur le trafic en concessions, même si les visiteurs n'achètent pas forcément ?
J-L. M. : Absolument. Le trafic en concession prouve que l’intérêt pour la moto est bien là. Les visiteurs viennent s’informer, essayer, comparer. Ce temps de réflexion est logique compte tenu du contexte économique. Mais c’est une opportunité pour nos équipes de renforcer la relation client et d’accompagner chaque client dans leur futur projet d’achat. L’expérience client est aujourd’hui primordiale et nous nous devons d’être présent à chaque moment de la vie du produit de nos clients.

MNC : Le bon point, c'est que vos clients, qui sont des motards mais aussi des citoyens aux multiples tracas quotidiens sur fond de tensions à l'international, s'intéressent toujours à la moto même si ils ne renouvellent pas ou moins leur monture ?
J-L. M. : C’est tout à fait juste. La moto reste un motif de liberté, de passion et parfois même de solution pratique face aux difficultés du quotidien. Nos clients restent fortement attachés à leur machine et à la communauté qui l’entoure. Le plaisir de rouler, de se déplacer efficacement ou simplement de s’évader reste une motivation forte. Même sans acte d’achat immédiat, l’engagement autour de nos marques reste très fort.

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MNC : Est-ce que le contrôle technique a généré un surcroît d'activité dans les ateliers ?
J-L. M. : Le contrôle technique a forcément engendré une augmentation de la fréquentation en atelier, en particulier pour les contrôles préventifs et les préparations au passage du contrôle technique. Cela a renforcé le rôle de nos concessionnaires comme interlocuteurs techniques de confiance. C’est aussi l’occasion d’identifier d’autres besoins d’entretien ou d’équipement, dans une logique de sécurité et de valorisation du véhicule.

MNC : Le motard est aujourd'hui moins bricoleur, est-ce faute d'intérêt, de connaissance, de temps ?
J-L. M. : Je ne pense pas que le motard soit moins bricoleur. La complexité croissante des véhicules - électroniques, assistances, diagnostics embarqués - rend l’entretien plus technique. Le manque d’espace dans les environnements urbains joue aussi. Mais cela ne veut pas dire que les motards se désintéressent de leur machine. Au contraire, ils sont souvent très bien informés et attentifs à la qualité de l’entretien, qu’ils confient désormais à leurs concessionnaires.