
Le taux de pièces de réemploi utilisées lors des réparations de motos et scooters remboursées par les assurances serait extrêmement faible. L'organisme SRA qui vise justement à réduire le coût des sinistres sur la route travaille donc sur un label "Recycleur Vertueux" adapté à nos véhicules de catégorie L. Explications.
Fondé en 1977 sous le statut d’association loi 1901, SRA (Sécurité et Réparation Automobiles) est un organisme professionnel "auquel toutes les entreprises d’assurances automobiles adhèrent". Et pour cause : il cherche via des études et actions "à réduire à la fois le nombre et le coût des sinistres, dans l’intérêt des assurés"… et des assureurs !
Pour ce faire, SRA met tout d'abord à disposition de ses adhérents des bases de données compilant "toutes les informations techniques et commerciales des véhicules (voitures, motos, scooters, quads, voiturettes et EDPM) pour faciliter leur identification". Infos que les assureurs peuvent croiser avec celles "concernant les conducteurs et les usages pour déterminer la prime".
D'autre part, la collaboration de SRA avec les services d’études et de recherche des principaux constructeurs automobiles doit permettre d'intégrer les performances de sécurité - passives et actives - de ces véhicules. l'association publie par exemple "un classement des gilets airbag pour motocyclistes, attribuant de 1 à 5 étoiles en fonction du respect des critères techniques définis par un cahier des charges spécifique et des performances relevées".

Dans le domaine du deux-roues motorisés toujours, SRA s'attelle à lutter contre le vol de nos chers - et parfois très onéreux ! - véhicules en validant des dispositifs électroniques "en seconde monte pour qu’ils puissent être recommandées par les assureurs dans le cadre de la garantie vol", lorsque le constructeur ne les intègrent pas d'origine.
De même, SRA s'applique à recenser les système de "protection mécanique nomade" de types chaînes, antivols U et bloque-disques, qui demeurent selon lui "un moyen efficace de prévention contre le vol, tant que son niveau de protection est validé par SRA", bien évidemment.

Enfin, SRA participe "à la maîtrise des fréquences et des coûts de réparation" en surveillant "régulièrement les variations des prix des pièces détachées, des taux horaires de main-d’œuvre en carrosserie et des coûts des ingrédients de peinture", et en analysant la conception même des véhicules.
"Par ailleurs, SRA élabore des documents techniques pour promouvoir la réparation de qualité, tels que ceux relatifs aux pare-brise ou aux cadres de deux-roues motorisés"… ou la réparation via des pièces de rechange recyclées, ce qu'encourage la loi !

Pour mémoire, "l'article L. 224-67 du code de la consommation prévoit depuis sa création en 2015 que tout professionnel qui commercialise des prestations d'entretien ou de réparation de véhicules automobiles doit permettre aux consommateurs d'opter pour l'utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l'économie circulaire à la place de pièces neuves".
Ce n'est que cinq ans plus tard que l'article 19 de la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (AGEC) a étendu ces dispositions aux deux ou trois-roues motorisés. Et il aura fallu attendre l'été 2024 pour que le décret n°2024-823 recense les catégories d'équipements et de pièces de rechange concernées par cette obligation...

Entré en vigueur le 1er octobre 2024, ce texte peine à changer une vieille habitude : recourir à des pièces flambant neuves - surtout quand ces dernières sont prises en charge par l'assurance ?! - pour remettre en état nos motos et scooters légèrement éraflés ou gravement accidentés.
"Malgré une filière organisée, un marché existant et une offre déjà significative en pièces de réemploi (PRE), leur utilisation dans la réparation des sinistres indemnisés par les assureurs demeure très faible : moins de 2 %, soit dix fois moins que dans le secteur automobile", signale SRA en cette toute fin d'année 2025.

Selon l'organisme, cet "écart important (...) confirme la nécessité de mieux comprendre les spécificités du marché du deux-roues et de renforcer les leviers opérationnels pour favoriser le recours au réemploi". SRA s'est pour cela rendu chez Gam Motos Pièces, magasin de Pressigny-les-Pins "spécialisé depuis plus de 40 ans dans la pièce détachée d'origine et les véhicules d'occasion 2-3 roues".
Ce rendez-vous aurait "permis d'expérimenter, en conditions réelles, le protocole du futur label "Recycleur Vertueux", en l'adaptant aux particularités des véhicules de catégorie L", se félicite SRA, convaincu que qu'il s'agit là d'une "étape essentielle pour construire un référentiel robuste, réaliste et véritablement utile à l’ensemble de la filière".
"La phase de test se poursuit au Groupe Surplus Recyclage, et se prolongera dans les prochaines semaines auprès de Accimoto et Capnor". Elle sera suivi d'une présentation du protocole final aux membres des groupes de travail et d'échanges avec les éditeurs de DMS (logiciels de gestion des stocks) et les marketplaces. Tout cela en vu d'un "lancement officiel annoncé pour janvier 2026 !" Affaire (bonnes affaires ?) à suivre sur MNC bien sûr : restez connectés !
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