La Fédération française des motards en colère (FFMC) appelle à descendre dans les rues samedi 27 septembre 2025 contre les Zones à faible émission (ZNT). Cette manifestation réunit aussi le collectif Les Gueux et la Ligue de défense des conducteurs (LDC).
"La FFMC appelle à une mobilisation nationale des motards et de tous les usagers de la route contre les ZFE", annonce la Fédération française des motards en colère, qui monte de nouveau au créneau "en association avec le collectif Les #Gueux et avec le soutien de nombreuses autres associations comme la LDC ".
Rappelons que le retrait des Zones à faibles émissions a été voté fin mai par une écrasante majorité de députés, scellant ainsi - du moins, en théorie - la fin de cette mesure inique et impopulaire. Dans ce cas, à quoi bon manifester penseront certainement beaucoup de motards ?
Tout simplement car, en France, le processus législatif est bourré de subtilités et de chausse-trappes : ce qui est voté aujourd'hui peut être défait demain. Exemple récent avec la Loi Duplomb qui a été validée par l'Assemblée avant d'être partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, sous la poussée d'une forte mobilisation citoyenne.
"Malgré la suppression sur le papier des ZFE par le Parlement dans le cadre de la loi sur la simplification de la vie publique, et en attendant la réunion de la Commission Mixte Paritaire, réunissant représentants du Sénat et de l’Assemblée nationale, qui doit trancher sur le texte, de nombreuses questions restent en suspense", continue à s'inquiéter la FFMC.
La Fédération motarde rappelle que cette loi peut effectivement faire l'objet "d'une censure par le Conseil Constitutionnel" et reste "soumise à des recours". Autre motif d'inquiétude : supprimer les ZFE est certes une bonne chose pour les tous les usagers, mais la France doit néanmoins rendre des comptes à l'Union européenne…
"La France reste soumise aux obligations de la directive européenne n° 2008/50/CE qui, si elle n’impose pas les ZFE, contraint les états membres à réduire la pollution dans les centres urbains sous peine de pénalités", souligne la Fédération des motards en colère. Autrement dit : le gouvernement - l'actuel ou celui du prochain semestre - doit impérativement préparer une feuille de route pour montrer "patte verte" auprès de l'Europe.
Incitations au covoiturage, promotion et développement des transports en communs, aides à la transition vers des véhicules moins polluants : beaucoup de leviers peuvent être actionnés dans cet objectif, et le sont déjà avec succès dans plusieurs agglomérations françaises.
Autre solution toute indiquée : la moto, pardi ! Légère, peu encombrante et mécaniquement moins polluante qu'un SUV de 1,5 tonnes, le deux-roues cumule les atouts pour fluidifier le trafic et donc limiter les rejets polluants (moins de temps dans les bouchons = moins d'énergie dépensée inutilement) ! Rappelons par ailleurs que la moto n'entre pas dans le champ d'application des ZFE…
"La FFMC est d’autant plus en colère que les deux roues motorisés (2RM) ne sont même pas censées être concernés par les ZFE ( Loi "Climat et Résilience" article 119 chapitre 6 et sa transposition dans le code général des collectivités territoriales (article 2213-4- 1) qui ne vise que les véhicules à 4 roues !", s'agace à juste titre l'association.
Rendez-vous est donné dans dix jours, avec le mot d'ordre "Liberté et solidarité : mobilité pour tous", pour un samedi de manifestations ouvertes "à toutes celles et ceux qui le peuvent de les rejoindre quel que soit leur mode de transport". Les points de rassemblements sont disponibles sur le site de la FFMC.
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