
Disponible dans six pays du monde actuellement, la conduite automatique (supervisée) des voitures électriques Tesla inquiète la Fédération des associations motocyclistes européennes : aux États-Unis, cette fonction a ôté la vie à cinq motards, au moins. Or la marque américaine cherche à l'introduire en Europe, via les Pays-Bas. Explications.
La "conduite automatique (supervisée)" des Tesla est disponible aux États-Unis, au Canada, en Chine, au Mexique, à Porto Rico, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Mais le constructeur américain fait le "forcing" pour que ses clients européens bénéficient eux-aussi de cette fonction "FSD", supposément "7x plus sûre qu'un conducteur humain".
Sur son site officiel français, la marque dirigée par Elon Musk prétend que "une fois disponible, la fonction Full Self-Driving (Supervised) effectuera les manœuvres de conduite à votre place de manière intelligente et précise, y compris la navigation, la direction, les changements de voie auto, le stationnement et plus encore, sous votre surveillance active". Active !

Tesla insiste à juste titre sur ce dernier point : "les fonctionnalités actuelles exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome". Sauf que dans les faits et vraisemblablement convaincus par le système, les conducteurs détournent de plus en plus leur attention de la route. Et patatras.
Ainsi, la Fédération des associations motocyclistes européennes (FEMA) rapporte que le site américain Fuelarc News a enquêté sur un grand nombre d'accidents impliquant des motos et des Tesla, dont au moins cinq mortels. Les conclusions sont limpides : "la technologie de conduite autonome de Tesla présente de sérieux problèmes pour détecter les motos et y réagir en toute sécurité". "What The Flûte ?"

Bien plus étroites que les automobiles et camions, les motos seraient moins bien - voire pas du tout, parfois - repérées par les systèmes embarqués des Tesla "qui reposent principalement sur des caméras et la vision par IA plutôt que sur des radars ou des lidars", souligne d'ailleurs la FEMA. Erreur, malheur !
Si "les caméras ne clignent pas des yeux, ne se fatiguent pas et ne se laissent pas distraire", se vente Tesla, il arrive que l'électronique se plante. Dans ce cas, c'est à l'humain de reprendre la main et de se sortir les doigts. Pas évident, lorsque la première bidouille un écran ou que les seconds décrottent un nez !

Bien qu'isolés et peu fréquents au regard du nombre de kilomètres parcourus par les Tesla (plus de 10,5 milliards selon le compteur officiel de la marque), ces incidents seraient suffisamment fréquents ou graves pour que les autorités américaines chargées de la sécurité routière se penchent dessus...
Selon la FEMA, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) et d'autres organismes US, "ont ouvert des enquêtes sur un ensemble plus large d'accidents impliquant des Tesla survenus dans des conditions de visibilité réduite sur la route (éblouissement par le soleil, brouillard, poussière)".

En attendant leurs conclusions, les représentants des associations de motards européens avertissent : pour que la conduite in-té-grale-ment autonome soit considérée comme sûre pour les chers membres, il faudrait que Tesla - et tout autre marque souhaitant introduire ce type de dispositif dans ses voitures - respecte quatre points :
"Actuellement, aucune de ces conditions n'est systématiquement remplie pour la conduite entièrement autonome de Tesla", estime la FEMA. "Au contraire, nous constatons un mélange de limitations technologiques, de problèmes liés au comportement humain et de lacunes dans les tests et la réglementation". Et pourtant...

Et pourtant, la firme texane vient d’obtenir un nouveau feu vert pour exploiter des robotaxis, de la part des autorités de l'Arizona. Déjà opérationnel depuis cette année (2025) "chez elle" à Austin ainsi qu'à San Francisco (Californie), ce service fait appel à des casseurs/flotteurs chauffeurs/veilleurs pour conduire ou contrôler ses voitures.
À terme - le plus court possible, bien entendu - et dans le viseur de Musk : l'homologation et l'exploitation de taxis dépourvus de conducteur, via la conduite entièrement autonome (sans surveillance) qui permettrait aussi aux propriétaires de Tesla d'être rejoints par leur auto "dans les parkings et les espaces étroits "... ou à sa sortie même de chaîne à l'usine (voir la vidéo plus bas) ! Plus forte que Kitt dans K2000 ?

Parallèlement, Tesla cherche à introduire sa - ligne de - conduite automatique (supervisée) sur notre vieux continent. "Dans une déclaration sur X, Tesla affirme désormais que l'autorité néerlandaise chargée de l'homologation, la RDW, lui accordera une exemption pour cette fonctionnalité", avertit justement la FEMA, inquiète que cette brèche ne fasse s'écrouler l'interdiction totale d'employer la conduite autonome (même sous surveillance) sur nos routes.
"Nous ne communiquons pas d'informations détaillées sur les demandes en cours des constructeurs, car il s'agit d'informations sensibles pour le marché et la concurrence", réagit l'organisme néerlandais, mais "nous pouvons toutefois mentionner que la RDW a établi un calendrier avec Tesla, dans lequel Tesla doit démontrer que le FSD Supervised répond aux exigences d'ici février 2026". Affaire à suivre donc, sur MNC.
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