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INTERVIEW MARCHÉ 2013
Paris, le 10 février 2014

Jean-Luc Mars : Triumph est une entreprise indépendante

Jean-Luc Mars : Triumph est une entreprise indépendante

Avec 5886 immatriculations, Triumph affiche une hausse de 4,7% sur le marché moto français. Jean-Luc Mars, directeur général Triumph France, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2013 de la marque anglaise et nous dévoile ses objectifs 2014. Interview.

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Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché français du motocycle en 2013 ?
Jean-Luc Mars, directeur général de Triumph France
: La situation est grave, ne nous voilons pas la face. Le marché a violemment chuté en 2013 après plusieurs années de déclin... Or les charges qui pèsent sur les PME, c'est-à-dire l'intégralité des commerces de motos, ne cessent d'augmenter, que ce soit le coût de l'immobilier ou les taxes en tout genre ! Je crains que la situation ne se dégrade davantage... et c'est toute notre industrie qui souffre et notre passion qui est menacée. La reprise tant attendue ne semble pas être pour tout de suite, malheureusement. J'espère que notre milieu saura se battre pour traverser la tempête. Je reste convaincu que le deux-roues motorisé est un formidable vecteur de mobilité, de liberté et de passion.

MNC : Quel bilan dressez-vous de votre année ?
J.-L. M.
: Nous sommes satisfaits de notre année 2013. Avec 5% d'augmentation de nos immatriculations, nous avons réussi à maintenir une dynamique de croissance dans un contexte particulièrement difficile. C'est très important pour la santé de la distribution. Il faut se souvenir que Triumph est une entreprise indépendante, sans actionnaires ni grand groupe industriel partenaire, et que cette performance commerciale est le fruit d'une politique très ambitieuse de lancement de nouvelles machines et d'investissement considérable en recherche et développement.

MNC : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Street Triple, Tiger 800 (standard et XC) et Speed Triple ?
J.-L. M.
: Nous sommes très satisfaits des ventes de Street. Pour un petit constructeur européen, maintenir une "locomotive" au-dessus des 2000 ventes annuelles, de surcroît sur le segment le plus disputé, est une performance dont nous sommes fiers. La situation de la Speed est plus difficile... Le segment des gros roadsters a été divisé par trois en cinq ans... La Speed reste une fabuleuse moto plaisir et je ne suis pas convaincu que le roadster ultra-sportif soit la solution et corresponde à la réelle attente des clients français. Les Tiger 800 en revanche sont une vraie satisfaction. Les ventes sont en progression et l'on sent un engouement grandissant pour une moto très efficace, raisonnable en terme de poids et de coût d'utilisation mais néanmoins enthousiasmante à piloter.

MNC : En comparaison, les performances de vos Sprint GT, Tiger Explorer et Trophy 1200 semblent en retrait. Comment l'expliquez-vous ?
J.-L. M.
: La Sprint GT est malheureusement en fin de vie et le segment des Sport-GT, autrefois florissant, a quasiment disparu. En ce qui concerne les Tiger Explorer et Trophy, nous sommes clairement le petit challenger face aux moyens considérables d'un des constructeurs automobile les plus rentables... Avec nos modestes moyens, il nous faudra du temps pour construire dans la durée notre notoriété et notre image sur ces deux segments. La qualité des motos est reconnue, la Trophy est une incroyable machine à voyager, avec une protection et un confort exceptionnel... La bataille n'est pas terminée !

MNC : Comment s'est comporté le marché de l'occasion ? Quelle importance a-t-il eu cette année au sein de votre réseau ?
J.-L. M.
: Le marché de l'occasion est l'un des piliers de l'activité de chaque concessionnaire. Notre priorité, en tant que constructeur, c'est de ne pas dégrader par une politique commerciale irréfléchie la valeur de nos machines en occasion. Notre politique commerciale s'attache à éviter les promotions brutales et le yo-yo des tarifs, afin d'assurer de la stabilité et de la visibilité à nos concessionnaires et à nos clients. La tenue de la cote des Triumph est particulièrement bonne, ce qui est évidement un avantage pour nos clients sur le coût d'utilisation de nos machines.

MNC : D'après vous, vos nouveautés 2013 (nouvelles Street Triple et Daytona 675, Trophy 1200, Tiger Explorer XC) ont-elles réussi leur première année ?
J.-L. M.
: La réponse est clairement oui pour la Street et la Daytona. La Daytona s'impose au fil des générations comme l'une des meilleures pistardes du marché, toutes cylindrées confondues... Quand on connaît le niveau des machines de série en 2013 et la maîtrise du développement châssis que cela sous-entend, c'est une vraie fierté !

MNC : Quelle a été la bonne surprise 2013 ?
J.-L. M.
: La demande de la clientèle pour la Street ABS. Nous avions fait le pari de réduire drastiquement le surcout de l'ABS, et dans ces conditions tarifaires la demande porte quasi-exclusivement sur les versions ABS.

MNC : Quelle a été la moins bonne ?
J.-L. M.
: La difficulté que nous avons rencontrée à développer la notoriété de la Trophy 1200.

MNC : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2013 dans le monde du deux-roues ?
J.-L. M.
: Au niveau sportif, clairement la trajectoire incroyable de Marc Marquez ! Au niveau industriel, sans aucun doute la "ruée vers l'inde" !

MNC : Comment vos nouveautés 2014 (Thunderbird Commander et LT, Tiger 800 XC édition spéciale) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des motards ?
J.-L. M.
: Nos nouveautés ont été très bien accueillies. Le Salon de Paris a été une excellente opportunité de présenter ces nouveautés aux motards français, et j'avoue que j'ai été agréablement surpris par l'engouement autour de ces machines.

MNC : Quelles sont vos bonnes résolutions pour l'année 2014 ?
J.-L. M.
: La gamme de produits Triumph est désormais très complète et la qualité des motos Triumph est unanimement reconnue. Nous souhaitons franchir un palier en termes de notoriété et d'image, et cela passera inévitablement par un effort de communication et de renforcement de l'image de marque Triumph. Les vrais passionnés nous connaissent et nous apprécient, mais de nombreux motards moins impliqués ont encore une image floue de Triumph.

MNC : Quels sont vos grands rendez-vous 2014 ?
J.-L. M.
: Nous aurons de nombreux rendez-vous avec nos clients : journées piste, rassemblements, festivals rock ou événements trail... Et puis bien évidemment, le lancement de notre nouvelle gamme Custom au printemps.

MNC : Pour conclure, qu'a commandé Triumph France au Père Noël cette année ?
J.-L. M.
: Du fun, du plaisir, de la passion... et le remboursement de la moto par la Sécurité sociale, rubrique antidépresseur !

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