Sujet du bac à graviers : faut-il tomber à moto pour éviter les chutes ?

Sylvain Guintoli vient de poster les photos de sa glissade en première séance d'essais libres du GP de Grande-Bretagne 2019. Un petit "low-side" de l'avant, heureusement sans conséquence, que notre cher n°50 inter-national assume totalement.

Le brillant pilote d'essai Suzuki accepte d'autant plus volontiers cette chute qu'elle est "la première depuis près d'un an (Aragon Test Septembre 2018) donc elle était due !", s'en amuse carrément "Guinto". Un peu comme un motard qui se ferait choper à 132 km/h sur l'autoroute... après une joyeuse arsouille en rase campagne et sans radar pendant un nouveau Duel MNC !

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L'exceptionnel remplaçant de Joan Mir à Silverstone (12ème en course, chapeau !) se rattrape aussi - mais différemment de Marquez, nous y reviendrons ! - en estimant que "perdre l'adhérence permet (aussi) de mieux en comprendre les limites"...

Moto-Net.Com ne se permettra certainement pas de contredire notre champion du monde de Superbike 2014. Néanmoins, cette théorie s'applique-t-elle à tous les pilotes ? Doivent-ils tous obligatoirement passer par la case "gadin" afin d'optimiser leurs performances ?

Répondre correctement à ces questions exigerait des milliers d'heures de roulage ou des semaines de visionnage, des tas d'interviews et des tonnes de caillous graviers, un centre d'essais virtuels ou une excellente mutuelle. Or MNC ne peut pas se le permettre !

Étude des cas n°20 et n°93

Il est toutefois intéressant d'évoquer deux cas qui forcent l'admiration, chacun à leur manière : Quartararo et Marquez. Le premier est remarquable car sa toute première chute en catégorie reine n'est intervenue qu'au premier tour chrono... de la troisième séance d'essais libres... de son septième Grand Prix MotoGP en Catalogne !

Prudent, "El Diablo" ? Disons plutôt appliqué et immensément doué. Car cet apprentissage tout en douceur ne l'a paradoxalement pas empêché de signer le meilleur tour en course au GP d'ouverture au Qatar puis au GP de France (cocorico !), et de décrocher sa première pole position à Jerez (4ème GP)... Tout cela sans être tombé une seule fois : sacré tour de force finesse, non ?

À l'inverse, les multiples chutes de Marquez - en essais plutôt qu'en course - semblent confirmer la théorie de Guintoli : pour saisir les limites de sa moto et de ses pneus, même le meilleur des pilotes doit partir à la faute. Encore doit-il retenir la leçon et ne pas "retomber" dans le panneau : ne plus confondre vitesse en courbe et précipitation au sol !

Le n°93 de Honda est allé plus loin encore : à force de partir au tas (15 chutes en 2013, 11 en 2014, 13 en 2015, 17 en 2016, 27 en 2017, 23 l'an dernier !), le pilote-funambule espagnol a réussi à développer une prodigieuse faculté : celle de se sortir de situations désespérées.. pour d'autres !

À ce jour, le rattrapage du GP de Valence 2017 est sans doute le plus spectaculaire. Mais à chaque Grand Prix ou presque, le septuple - bientôt octuple ?! - champion de vitesse moto étonne et détonne ! Son sauvetage en essai au GP de France 2019 est bien ancré dans la mémoire. Merci pour le spectacle, Marc. Et merci pour le sujet, Sylvain !