Le pilote ajaccien Christophe Velardi, champion de France en titre, remporte pour la deuxième année consécutive le Rallye des Garrigues, première épreuve du championnat de France des rallyes 2017, au guidon de sa Ducati 1200 Multistrada. Récit.
Après un premier passage à blanc dans les deux spéciales du jour, par un tracé un peu plus direct que celui de la boucle qui va suivre mais par de superbes petites routes "pré-cévenoles", les concurrents reviennent à Lavérune pour prendre le vrai départ.
Durant ces quelques minutes de pause entre le prologue et la première boucle de course, les bavardages vont bon train et les pilotes s’échangent leurs impressions sur la cuvée 2017 des spéciales des Garrigues. L’avis est unanime : "qu’est-ce que ça va vite à Aniane, c'est magnifique !" Ou encore "Aumelas est encore plus défoncée que l’an dernier... Ou alors c’est mes suspensions qui sont mal réglées ?!"
Un commentaire mérite d'être particulièrement retenu : celui de Pierre Reynaud, champion de France Espoir 2015, qui s’aligne cette année au guidon d’une Triumph 675 Daytona : "c’est dingue comme les virages arrivent plus vite qu’à vélo !", constate-t-il l’air surpris, en allusion à ses reconnaissances cyclistes de ces derniers jours...
Puis le vrai départ est donné et les pilotes s’élancent un à un toutes les 30 secondes pour cette première boucle de course. Dès la première spéciale, à Aniane, Christophe Velardi annonce la couleur et s’octroie le meilleur chrono en 1. 1’23,51 Il est suivi de Bruno Shiltz à 1,15 seconde, puis de Julien Toniutti en 1’26,56. Joli coup pour notre "TT man", qui n’a pas l’air d’avoir perdu la main !
Même scénario à Aumelas, où Christophe Velardi en met encore plus et colle 1,23 seconde à Bruno Shiltz et 5,26 secondes à Julien Toniutti.
Sébastien "Fassou" Fassouli, pilote du team Avon au guidon de l’Aprilia 1100 Tuono n°6, n’est pas à la ramasse et obtient un quatrième temps à moins de deux dixièmes de Julien. Belle performance du "p’tit nouveau" qui avait déjà brillé au Moto Tour 2016 ! Nicolas Willems (Yamaha MT-09) obtient ici le cinquième temps, une seconde derrière "Fassou".
On notera aussi la prestation de l’unique équipage de la nouvelle catégorie Duo de ce championnat, Gregory Roblin et Annick Huau, brillants vainqueurs du Moto Tour, tous deux sur la selle de leur Yamaha MT-10 qui rentrent ici dans les 20 premiers avec un 19ème chrono en 1’32,75.
Boucle bouclée, assistance effectuée, et ça repart pour un deuxième tour de course. A Aniane c’est encore Christophe Velardi qui décroche le pompon en 1’22,66. Il est toujours suivi par son dauphin Bruno Schiltz (1’24,33) mais c’est cette fois Laurent Filleton qui décroche le troisième temps en 1’26,22 devant Julien Toniutti (1’27,17).
Dommage pour Sébastien Fassouli qui part à la faute en réaccélérant un peu trop un peu trop tôt en sortie de virage. "C’est ma faute, j’en ai trop mis", admet le pilote Avon : "comme quoi l’électronique ça ne fait pas tout !" Out pour les Garrigues, Fassou fera mieux la prochaine fois !
Aumelas, deuxième passage chrono : Bruno Shiltz se déchaîne et obtient la meilleure pendule en 1’37,54, un bon dixième de seconde devant Christophe Velardi (1’37,66). Julien Toniutti revient au contact dans le trio de tête en claquant 1’39,87. Il précède alors Florent Derrien (Aprilia 1000 Tuono) qui commence à prendre en mains sa nouvelle monture.
Dernière boucle du jour, dernier passage à Aumelas : Christophe Velardi remet les pendules à l’heure en 1’36,65, près de 9 dixième de secondes devant Bruno Schiltz. Cette fois, le "newbie" du championnat Nicolas Willems place sa Yamaha MT-09 en troisième position devant Julien Toniutti.
Du côté des side-cars on saluera la performance de l’équipage Lepage : Pauline, un petit bout de femme, envoie du lourd au guidon de cet attelage Yamaha 1000 YZF !
Et tant qu’on est dans les profondeurs du classement scratch, bravo au vainqueur de la catégorie Anciennes, Gabriel Fougeras au guidon d’une antique BMW 650 R65, qui vole la vedette au deuxième qui n’est autre que Christian Lacoste aux commandes d’une magnifique BSA 500 monocylindre d’un autre temps...
Mais les spéciales ne font pas tout en rallye, sinon autant faire de la course de côte ! Là, il y a un parcours routier à suivre scrupuleusement à l’aide d’un road book qui risque parfois de manquer de précision... En liaison, rouler la tête dans le guidon peut faire louper certaines choses !
C’est ce qui arrive à la championne de France féminine Sonia Barbot, cette année pilote KTM 34 Suttel Motors Group (KTM 690 Duke 4) : bingo, un contrôle de passage (CP) loupé, comme une douzaine d’autres concurrents. Alors qu’elle se maintenait dans les 15 ou 20 premières places des spéciales, Sonia écope d'une pénalité de 3 minutes qui la relègue au-delà de la soixantième position...
Autre loupé pour Maxime Mettra, pilote de la KTM 690 Duke 4 n°3, qui pointera en retard à un contrôle horaire (CH) suite à une erreur de report d’heure de départ sur son carton faite par un commissaire... Mais le règlement est implacable : le pilote est seul responsable de son carton de pointage ! Pour un retard d’une minute trente sur son heure idéale, Maxime prendra 22,5 secondes de pénalité (tarif : 15 secondes par minute) !
D’autres sont sur la touche pour d’autres raisons comme Guy Marchand, vieux routard des rallyes depuis plus de 20 ans, qui ne prend de plaisir que sur les vieilles meules... quand elles marchent !
"Je crois que j’ai fait un pré-serrage, je vais ouvrir pour voir !", explique le courageux bricoleur. Verdict : la bielle avait décidé de quitter le piston... Elle a même essayé de sortir par le bas, mais en vain ! Pas découragé pour autant, Guy confirme : le rallye, c’est ouvert à tout le monde et sur n’importe quelle moto !
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