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ESSAI CASQUE MNC
Paris, le 7 janvier 2022

Essai longue durée du casque modulable HJC i90

Essai longue durée du casque modulable HJC i90

MNC a testé pendant deux ans le casque modulable HJC i90 et son rapport qualités/prix intermédiaire dans la gamme ouvrable du fabricant coréen. Essai longue durée.

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Lancé fin 2019, le casque modulable i90 est particulièrement intéressant et attractif (229,90 euros en uni) car situé entre le basique C91 à 159,90 euros et le haut de gamme RHA 90S à 479,90 euros. Ce positionnement intermédiaire dans l'offre de casques ouvrables HJC se traduit par de logiques compromis sur le choix des matériaux, mais pas sur les équipements.

Le casque du géant coréen - qui revendique le statut de "n°1 dans le monde" et "plus de 20% de parts de marché" en Europe - exhibe fièrement mousses démontables, écran démontable sans outils, écran solaire amovible, lentille antibuée Pinlock, bavette antiremous et déflecteur nasal. Complet ! Des évidements dans son calotin sont même prévus pour les oreillettes et le micro d'un kit Bluetooth optionnel.

Les compromis se ressentent plutôt au niveau de sa coque, qui fait appel à du polycarbonate injecté et non aux légères - mais coûteuses - fibres du RPHA 90S. Conséquence : le i90 est bien plus lourd avec "1705 g" annoncés contre "1450 g" pour le RPHA 90 S. Ce dernier descend même à "1400 g" en version entièrement carbone à 629,90 euros.

Un modulable qui fait le poids

Sur la balance MNC, le i90 en taille M pèse exactement 1740 g : rançon de cette coque thermoplastique d'une part, mais également de sa riche dotation puisque certains rivaux plus légers ne sont pas aussi bien équipés. Sa double homologation intégral et jet (P/J) autorise à le porter mentonnière ouverte ou fermée, comme la majorité des modulables.  

 

Reste que ce poids élevé se ressent entre les mains et sur les cervicales, à plus forte raison lorsque la mentonnière est relevée. Les masses déplacées en hauteur et vers l'arrière en position ouverte exercent une tension supplémentaire sur la nuque, qui augmente inévitablement en roulant avec la résistance de l'air.

Autant de défauts néanmoins partagés avec la plupart des casques ouvrables "conventionnels" : le i90 ne fait ni mieux, ni pire. Raison pour laquelle HJC a lancé cet automne son nouveau casque i100 (319,90 €), avec une mentonnière qui s'escamote complètement vers l'arrière - comme sur les Shark Evoline - pour préserver l'équilibre et réduire la prise au vent. 

Autre caractéristique commune du genre : la coque du i90 est volumineuse, plus que celle d'un casque intégral. Les lignes vives de ses aérations égayent agréablement son classique format sphérique, notamment son extracteur en forme de tête de chauve-souris. De quoi relever son design très passe-partout, surtout dans ce coloris gris ciment testé ici.

Egalement révélateur des compromis réalisés : le manque d'épaisseur de la couche de vernis, comme en témoignent les nombreux "jetons" apparus en deux ans. La peinture est sensible aux impacts des graviers, mais également aux petits chocs du quotidien comme le télescopage de casques avec son passager ou une entrée "en force" dans un top-case.

Confortable et pratique

L'enfilage du i90 ne pose aucune contrainte particulière : le casque taille correctement et n'exerce aucune pression désagréable, y compris sur la zone frontale. Les garnitures internes douces au toucher assurent un maintien ferme, mais sans comprimer excessivement les joues. 

 

Le savoir-(bien)faire de HJC se reconnaît dès ce premier contact positif, ainsi qu'à d'autres détails agréables : la boucle micrométrique de la jugulaire est par exemple recouverte d'une épaisse languette de tissu pour ne pas irriter le menton. MNC apprécie aussi la douceur de la bavette antiremous, qui recouvre par ailleurs correctement le bas du menton.

Les mousses ont également le bon goût d'être perforées pour former un passage pour les branches de lunettes. Bien... mais des cannelures plus larges auraient facilité l'insertion ! Les motards fâchés avec leur rasoir apprécieront en revanche que ces garnitures ne s'éliment pas sous l'effet abrasif d'une barbe de trois jours.

Leur démontage s'opère de façon très simple - via de puissants rivets en plastique - au profit de la facilité d'entretien. Un lavage en machine rend par ailleurs à ces mousses leur consistance d'origine, en plus de lutter efficacement contre les odeurs de cheveux et/ou de transpiration. Aucune excuse douteuse à chercher de ce côté-là !

 

Le retrait des garnitures donne accès aux emplacements évidés (flèche blanche ci-dessus) où peuvent se loger des écouteurs plats et la tige d'un micro, comme MNC l'a fait pour tester l'intercom Midland BT Mini. Attention aussi pratique que confortable, car cela limite les renflements susceptibles de gêner le visage. HJC a même prévu des encoches pour guider proprement les câbles.

Cette enviable liste de qualités s'allonge encore avec l'ouverture de l'écran accessible indifféremment depuis la main gauche ou la droite grâce aux crans - faciles à appréhender - de chaque côté. Le démontage de cet écran est par ailleurs enfantin grâce aux tirettes sur les platines, à la fois bien placées et faciles à abaisser.

Même constat favorable pour l'ouverture de la mentonnière via la commande rouge au centre du menton, qui tombe instinctivement sous le gant. Relever la mentonnière s'exécute ensuite d'une seule main sans résistance, jusqu'au point de blocage haut qui maintient fermement l'ensemble même à très haute vitesse (MNC a testé jusqu'à ce que sa nuque crie grâce).

Le retour à la position fermée de la mentonnière enclenche deux crochets métalliques autour de gros rivets : l'ensemble se montre solide et fiable, avec un claquement sec qui informe distinctement du bon verrouillage de la partie relevable. La mentonnière abaissée n'offre aucun jeu, ni ajustement approximatifs : rassurant, en plus de garantir une bonne étanchéité sous la pluie.

 

La pare-soleil amovible se montre quant à lui efficace pour filtrer les UV et suffisamment enveloppant pour passer au-dessus des lunettes de vue. Encore heureux ? Sur le principe, oui, mais MNC a pourtant déjà testé des casques modulables dont l'écran solaire se bloque sur les montures !

Seul reproche : sa commande en bas à gauche (flèche ci-dessus) n'est pas assez proéminente, ce qui la rend difficile à trouver spécialement avec des gants d'hiver. Avantage : ce curseur qui coulisse d'avant en arrière est discret car parfaitement intégré, contrairement aux commandes disgracieuses de certains écrans solaires concurrents

Beaucoup de qualités et quelques défauts

Mais le casque i90 ne possède pas que des atouts : certaines faiblesses se sont ressentir, notamment en matière de visibilité et d'insonorisation… Comme la plupart des modulables, ses qualités acoustiques sont moyennes : les bruits aérodynamiques sont trop présents à vive allure.

 

Sa filtration phonique est suffisante en ville, mais avoue vite ses limites au-delà : les bouchons d'oreilles sont indispensables sur voies rapides et/ou pour de longues étapes. Avoir creusé le polystyrène de son calotin pour y loger les oreillettes d'un l'intercom n'aide probablement pas : c'est de la matière isolante en moins au niveau des oreilles !

Autre aspect pénalisant : si son champ de vision panoramique est correct, la grosseur de sa mentonnière restreint significativement l'amplitude de vue verticale. La partie pleine de la mentonnière obstrue la visibilité vers le bas, au point de contraindre à incliner la tête pour bien distinguer l'instrumentation d'une moto de type trail-GT (buste droit, donc).

Sa ventilation est par ailleurs insuffisante l'été, surtout au niveau de l'aération du menton qui ne génère qu'un mince filet d'air. Heureusement que le Pinlock évite efficacement la buée sur l'écran : la circulation de l'air ne suffirait pas autrement, comme le suggère le persistant "embuage" de nos lunettes par temps humide avec toutes les aérations ouvertes.

En outre, la commande d'ouverture de la boucle micrométrique - une pièce carrée de petite taille - gagnerait énormément en confort de manipulation si une languette lui était greffée pour actionner son ouverture. La soulever avec des gants pour ouvrir la jugulaire n'est pas évident, surtout avec des modèles épais.

Enfin, dernier point agaçant : la dureté du verrouillage de l'écran principal. Ce mécanisme prend la forme d'un minuscule cran tout en en bas de l'écran qui vient se clipser au-dessus d'une excroissance au centre de la lèvre d'étanchéité (à droite ci-dessus). Objectif ? Bloquer l'écran en faveur de l'isolation - contre la pluie, le froid et le bruit - mais aussi pour limiter les risques d'arrachement à haute vitesse.

Ce dispositif ne s'enclenche qu'en position totalement abaissé pour assurer cette fonction de blocage. Problème : son déverrouillage est excessivement dur ! Relever l'écran demande de la poigne pour désolidariser les crans, au point de parfois préférer remonter toute la mentonnière…

MNC pensait que le temps améliorerait les choses grâce au "travail" du plastique après des centaines de manipulations, mais il n'en est rien au bout de deux ans : désemboiter les crans est toujours aussi pénible. Dommage…

Verdict : 6,5/10

Le casque modulable i90 offre un redoutable rapport qualités/prix qui s'exprime par ses équipements de série dignes d'un modèle haut de gamme. A 229,90 euros en peinture unie et 249,90 euros pour les versions décorées, HJC place de nouveau la barre très haute en matière de dotation.

Mais cette accessibilité implique des sacrifices... Certains - comme le poids et l'insonorisation - sont parfaitement légitimes au regard du prix, mais d'autres le sont moins comme la visibilité et la ventilation limitées ainsi que plusieurs "détails" (pas) pratiques.

Notre test longue durée révèle finalement que le i90 convient plutôt pour des trajets urbains et périurbains que pour de longues étapes. En cela, le casque HJC s'adresse davantage aux "commuters" à la recherche d'un modulable pratique à un prix raisonnable.

Points forts i90

  • Dotation de série complète
  • Maintien et confort des mousses
  • Mentonnière robuste et facile à manipuler

Points faibles i90

  • Visibilité verticale et insonorisation passables
  • Accessibilité limitée de la commande de l'écran solaire et boucle jugulaire
  • Dureté du verrouillage de l'écran principal

Fiche technique HJC i90 

  • Coque en polycarbonate injecté 
  • Calotin en polystyrène expansé (EPS) triple densité
  • Mousses démontables et lavables, en tissus antibactériens et anti-transpirants
  • Écran incolore, traité anti-UV et anti-rayures, démontable sans outils
  • Écran pare-soleil coulissant
  • Ventilation : deux entrées d'air frontales (menton et au-dessus front) + un extracteur 
  • Fermeture jugulaire par boucle micrométrique 
  • Équipements de série : lentille Pinlock, bavette anti-remous, déflecteur nasal, encoches dans les mousses pour branches de lunettes, pré-disposition pour kit Bluetooth (Smart HJC 10B ou 20B développé par Sena)
  • Homologation : intégral et jet (P/J), normes ECE 22.05
  • Tailles : XS à XXXL, trois calottes
  • Coloris : noir, blanc, bleu métal, gris ou jaune fluo + 5 versions décorées
  • Lieu de fabrication : Vietnam
  • Poids annoncé : "1705 gr à plus ou moins 50 gr"
  • Poids mesuré par MNC : 1740 gr en taille M (57/58 cm)
  • Prix coloris uni :  229,90 euros 
  • Prix avec décos :  249,90 euros (Syrex, Wasco, Aventa, Davan ou Hollen)

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