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MAUVAIS TOUR DU GOUVERNEMENT
Paris, le 28 juin 2018

Certains contrôles de police invisibles sur les avertisseurs comme Coyote et Waze

Certains contrôles de police invisibles sur les avertisseurs comme Coyote et Waze

Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, annonce vouloir mettre en place mi-juillet un décret qui interdirait le signalement de certains contrôles de police sur les assistants à la conduite communautaires de type Coyote et Waze. Les contrôles de vitesses ne seraient pas concernés... pour l'instant ?

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Les assistants à la conduite ou avertisseurs de radars "zones de dangers" ont toujours été dans le viseur du gouvernement, qui y voit une entrave au bon fonctionnement de sa machine à cash. Pensez donc : ces systèmes communautaires permettent de signaler un radar ou un contrôle policier, puis de partager en temps réel sa position auprès des autres conducteurs (10 millions d'utilisateurs en France pour l'application gratuite Waze, 2,5 millions pour le boîtier ou l'application avec abonnement Coyote) !

En 2011, l'État leur avait donc porté un rude coup en contraignant les exploitants de ces dispositifs à diminuer la précision de leurs indications policières grâce à l'introduction de zones dites "dangereuses". Désormais, l'emplacement d'un radar ou d'un contrôle n'est plus indiqué à un point fixe, mais dans une zone de 500 m en ville, 2 km hors agglomération et 4 km sur autoroute...

Malgré cela, le succès de ces solutions se confirme : selon l'observatoire des téléchargements d'applications App Annie, Waze - et ses alertes sous forme d'un policier moustachu ci-dessous - serait la "sixième application" la plus installée en France l'an dernier, toutes catégories confondues ! Et ce n'est  pas la mise en place des 80 km/h sur les routes à partir de ce dimanche 1er juillet qui va inverser la tendance, au contraire !

D'où la deuxième offensive lancée par le gouvernement l'an dernier, avec cette fois un décret visant à interdire le signalement de certains contrôles policiers sur les avertisseurs. A l'époque, le ministre de l'intérieur - le très éphémère Matthias Fekl - n'hésitait pas à se servir des craintes liées au terrorisme - douloureusement vives - pour justifier ce projet de rendre invisibles les zones de contrôles.

"Ces périmètres, communiqués par le gouvernement aux exploitants de ces services électroniques, seront ceux où auront lieu certains contrôles sensibles, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou la criminalité organisée, d’actions de sécurité routière, de la recherche de détenus évadés ou de personnes enlevées", affirmait-il en promettant que ces périmètres n'excèderaient pas "20 km" et que l'interdiction de signalement ne dépasserait pas "24 heures".

Le décret "Harry Potter"

Ce projet serait aujourd'hui sur le point d'aboutir : la mise en place de ce décret, baptisé en interne "Harry Potter" - en référence à la cape d'invisibilité du célèbre petit sorcier ! - serait même officiellement programmée pour "mi-juillet", selon nos confrères du Parisien

Mais que l'on se rassure : le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, promet que cette énième mesure répressive ne concernera pas l'emplacement des contrôles de vitesse, qui - selon lui - pourront continuer à être partagés sur les différents avertisseurs communautaires...

"Cette mesure sera appliquée uniquement lorsque les forces de l’ordre feront des contrôles anti-criminalité, d’alcoolémie et de drogue. Les automobilistes pourront toujours signaler la présence des forces de l’ordre sur leur avertisseur, mais l’information ne sera pas répercutée aux autres automobilistes", explique Emmanuel Barbe. Autrement dit : ça ne servira strictement à rien ! 

Sur le fond, le projet se défend tant la conduite en état d'ébriété et sous l'emprise d'autres drogues sont d'injustifiables causes d'accidentalité. Reste que si l'énorme manne financière générée par les radars (près d'un milliards en 2017) était davantage redistribuée vers sa lutte, avec plus de personnels et de moyens physiques alloués pour contrôler systématiquement aux abords de lieux de rassemblements, l'Etat n'aurait pas besoin de rendre ces contrôles "invisibles"...

D'autant que la forme de ce décret "Harry Potter" laisse songeur : comment être certain qu'aucun contrôle de vitesse ne sera pas "accidentellement" rendu invisible ? Surtout, qu'est-ce qui empêchera à terme le gouvernement d'étendre cette invisibilité à tous les types de contrôles, vitesse comprise ?

Impossible ? MNC ne parierait pas là-dessus : après tout, on parle tout de même d'un gouvernement qui fait passer en force un abaissement de la vitesse à 80 km/h, contre l'avis quasi unanime de la population, des associations d'usagers, mais également d'une cinquantaine de députés et de plusieurs sénateurs !

Encore plusieurs étapes avant la mise en place

Les exploitants des avertisseurs communautaires n'ont pas dit leur dernier mot : le patron de Coyote, Fabien Pierlot, a ainsi indiqué à nos confrères de RMC l'existence de "nombreuses étapes juridiques et surtout techniques avant que ce décret ne soit appliqué".

Ces "nombreuses" étapes seront-elles suffisantes pour faire dévier la Sécurité routière de sa trajectoire répressive ?  Le doute est hélas permis, puisque chacune de ses décisions repose sur l'intouchable précepte "pour votre sécurité" inscrit sur les panneaux des radars ! 

Notons enfin que le géant Google - propriétaire de Waze depuis 2013 - songerait justement à introduire des notifications de zones de danger sur sa célèbre application de guidage "Maps", selon le site Android Police.  Autrement dit : indiquer les zones de contrôles de police et les radars ! Le géant américain de l'optimisation fiscale attendra peut-être la mi-juillet pour lancer - ou non - cette fonctionnalité en France... 

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