Amérique latine à moto (11) : pluies verglaçantes au Pérou

Durant mon étape chilienne à San Pedro de Atacama, j'ai rencontré une tripotée de dingues à l'arrivée de l'Atacama Crossing 2013, un raid de course à pied de 250 km en plein désert pendant six jours...

Il y a trois autres épreuves dans le désert du Sahara, le désert de Gobi et en Antarctique pour ceux qui ont terminé les trois premiers raids. J'aime bien la course à pied, mais là les gars sont des OVNI... Incroyable !

Ensuite j'ai pris la route de Lima, par la longue et ennuyeuse Panaméricaine qui traverse le Nord Chilien. Pour me motiver, j'étais parti du principe de faire étape dès que je trouvais un coin sympa. Résultat : 800 km d'une traite, San Pedro - Tacna (Pérou) dans la journée ! Eh oui, ce n'était pas vraiment intéressant !

Le lendemain je suis allé à Arequipa en longeant la côte, par une route entre mer et désert. Le Dakar est passé à droite dans les dunes cette année. Je poursuis tranquillement ma route vers Arequipa où je trouve un vieil "hospedaje" plein de charme.

Je vais me balader et demande à un type ce qu'il y a à faire ici : il me dit d'aller absolument à la Plaza Vea, il paraît qu'il y a plein de choses à voir... Je n'ai pas été déçu. C'est quand même énorme ! Ici les supermarchés c'est tout nouveau, et ce n'est pas la première fois qu'on me dit d'aller y faire un tour...

Le lendemain en revanche je suis allé visiter un vrai truc sympa : le monastère Santa Catalina, une vraie ville dans la ville. On peut voir comment y vivaient les recluses jusqu'en 1970, dans leurs cellules complètement coupées du monde extérieur.

Plusieurs sont restaurées et l'on découvre l'évolution de l'architecture d'Arequipa à travers un dédale de ruelles plus colorées les unes que les autres. Magnifique ! A la base lieu de prière austère, le site est devenu au XVIIIème siècle un lieu luxueux où les riches veuves pouvaient terminer tranquillement leur vie. D'ailleurs, pas de dortoir mais de charmantes cellules avec cuisine tout équipée, des places et des fontaines...

En début d'après-midi j'ai repris la route pour Chivay. Je suis bien content de quitter le bord de mer pour la montagne et retrouver les routes et pistes sinueuses que j'affectionne particulièrement ! Je passe non loin du fameux Canyon de Colca, mais je n'ai pas vraiment le temps de m'arrêter dans le parc. Tant pis aussi pour les condors, la route d'Abancay me tend les bras.

Rapidement, la route devient étroite et vertigineuse. Je ne m'attendais pas à ce que ma moyenne tombe aussi bas... Va falloir rouler longtemps pour arriver à temps à Lima !

En revanche, gaffe aux éboulements et glissements de terrain en saison des pluies : ce camion est coincé là pour encore un bon moment... s'il ne dégringole pas avant. Ne pouvant rien faire pour l'aider, je continue et pose ma tente à l'abri derrière une maison abandonnée.

Je poursuis ensuite vers Santo Thomas où je m'arrête manger un bout sur le pouce. Les paysages sont époustouflants, vraiment je ne m'attendais pas à ça. Et puis là, pas un touriste : ils font tous la queue à Colca !

Je pensais arriver ce soir à Abancay, mais je suis encore à un jour de route. Après un bivouac à la vue imprenable et après avoir eu une nouvelle visite, je suis reparti à 7h30 du mat' : un record pour moi, mais il y a de la route et quelques photos à faire...

J'arrive finalement à 14h à Abancay, après six heures de route et de piste (150 km). Je suis de retour sur la route entre Cuzco et Nazca. Un sacré détour mais qui en valait la peine, comme c'est souvent le cas. Je me tape 200 km en 3 heures, ça fait bizarre de rouler de nouveau à 90, quelle impression de vitesse ! Puis je me réfugie dans un resto pour cause de pluie verglaçante. Je suis à plus de 4000 m...

Le lendemain, je profite d'une éclaircie pour m'échapper vers Nazca, au bord de la mer, là où la saison des pluies est déjà finie. La route est viroleuse à souhait. A Nazca je m'arrête manger des grillades et me fais quelques potes le temps d'une pause. Puis je repars vers Pisco où je ferai une dernière étape avant Lima. D'ailleurs au moment où vous lirez ces quelques lignes, j'aurais déjà repris la route pour la capitale. A suivre : restez connectés !