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QUAND VINCENT ARRÊTE PHILIPPE
Paris, le 10 septembre 2019

Pourquoi Vincent Philippe s'apprête à quitter le Suzuki Endurance Racing Team (SERT)

Vincent Philippe s'apprête à quitter le Suzuki Endurance Racing Team (SERT)

Vincent Philippe, pilier du Suzuki Endurance Racing Team depuis 2003, prévoit de disputer mi-décembre en Malaisie sa dernière course d'endurance moto aux couleurs du SERT. Après avoir coiffé dix couronnes, le pilote franc-comtois de 41 ans veut éviter la saison de trop au sein d'une équipe en pleine restructuration depuis le départ du "Chef" Méliand...

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La joie des plus belles victoires n'efface pas toujours l'amertume des pires défaites... Vincent Philippe peut en témoigner : malgré ses dix titres de champion du monde d'endurance et son record de huit victoires au Bol d'Or (!), la panne de la GSX-R1000 du SERT à six minutes de l'arrivée des 8H de Suzuka lui reste encore en travers de la gorge...

Le bisontin et ses équipiers, Gregg Black et Etienne Masson, ont vu leur monde s'écrouler alors que la trotteuse n'avait plus que six minuscules tours à boucler :  un dysfonctionnement électrique à l'origine de la casse du 4-cylindres de la "Gex" scelle brutalement leur abandon... après 474 minutes tambour battant !

La moto du SERT, alors classée 9ème, perd en un instant tous les bénéfices d'une course rondement menée devant la Kawasaki SRC, qui décroche son premier titre mondial avec une 12ème place au Japon. Stupeur, colère et tristesse dans le box du SERT, où Dominique Méliand voit s'écrouler son rêve de quitter l'endurance coiffé d'un 16ème sacre...

"Un break s’imposait après la déconvenue, la grosse déception, de ce titre de champion du monde qui s’est envolé en fumée en 6 minutes. (...). Quelques semaines ont été nécessaires pour faire le deuil de ce 11ème titre", explique Vincent Philippe qui confesse s'être montré de forte méchante humeur à la maison pendant cette période !

Ce scénario catastrophe l'a d'autant plus traumatisé qu'il coïncide avec le départ en retraite de l'emblématique "Chef" du Suzuki Endurance Racing Team (à droite ci-dessous)... A la perte du titre s'ajoute donc des repères bouleversés au sein du SERT, où Vincent Philippe n'envisage pas de continuer à courir en 2020.

Le SERT totalement renouvelé

"Nous sommes maintenant concentrés sur le Bol d’Or au Castellet du 18 au 22 septembre", fait-il savoir après que l'équipe a découvert sa nouvelle organisation pendant les deux jours de tests pré-Bol au début du mois. "Le team SERT a changé de visage après son changement de propriétaire et est managé par Damien Saulnier".

Bien qu'il assure que ces essais se sont "bien déroulés", le bisontin dresse le constat d'un SERT complètement redessiné par l'ancien dirigeant du Junior Team Suzuki : "il s’est entouré de nombreux nouveaux visages, l’équipe a été complètement renouvelée sauf les pilotes, Gregg Black, Etienne Masson, et moi-même". 

Ce remaniement du SERT associé à ce titre perdu et au départ de Méliand ont vraisemblablement fait cogiter Vincent Philippe, dont les débuts en compétition moto remontent déjà à 1992 et sa première victoire en championnat de France Open 125 à 1996. A 41 ans, l'idée de se retirer germe inévitablement... 

"Je ne repartirai pas pour une saison complète"

" À force d’entendre que tu es vieux, que tu as fait ton temps, même si moi je ne l’entends pas comme ça, tu commences à t’en persuader. Une chose est sûre : j’ai souvent eu, dans ma carrière, l’occasion d’être le pilote qui fait gagner l’équipe. Je n’accepterai pas d’être celui qui la fait perdre", prévenait-il en juin dans L'Est Républicain.

Cette lucidité remarquable est aux diapasons des valeurs fondamentales de l'endurance - le plus beau des sports moto ! - où chacun apporte sa contribution à un projet commun en laissant de côté son individualité. 

"Je ne repartirai pas pour une saison complète", tranche Vincent en évoquant "plusieurs raisons [qui] m’ont poussé à prendre cette décision : c’est mon choix et je pense avoir fait le tour de la planète ! J’ai tout donné dans ma carrière, pris un plaisir incommensurable en remportant dix titres de champion du monde"...

"J’ai signé un contrat avec le SERT jusqu’à Noël. Il me reste donc le Bol d’Or et les 8H de Sepang en Malaisie le 14 décembre", poursuit le franc-comtois qui n'est cependant pas tout à fait résolu à quitter les circuits d'endurance... 

 

"J’hésite encore à rouler en 2020 : le but serait d’intégrer une équipe sympa, une moto sûre, afin de gagner en coupe du monde d'endurance Stock", se prend-t-il à rêver, tout en projetant d'assurer les commentaires des retransmissions TV et de continuer à accompagner "les pilotes en coaching et faire quelques baptêmes sur circuit".

Et tandis que son court-métrage autobiographique "Je veux être champion" a été vu été vu par "plus de 500 000 personnes sur les petits et grands écrans", le pilote emblématique du SERT prévoit une reconversion sur le sable des rallyes raids...

L'endurance perd plusieurs de ses grandes figures

"Je vais pouvoir mettre en place mon projet Dakar qui me tient à cœur", envisage Vincent Philippe qui estime à "un an ou deux" le délai nécessaire pour "arriver à mes fins".   Entre-temps, le champion du monde 2016 va se consacrer à un autre projet : l'ouverture d'un magasin Dafy Moto en 2020 "avec mon ami, partenaire et futur associé Raphael Villechaise".

"Nous vous proposerons un très beau magasin d’accessoires et d’équipements moto, ainsi qu’un atelier pour vos révisions ou préparations. Nous cherchons d’ailleurs à créer notre équipe pour ceux que ça intéresse", prévient-il. Avis aux candidatures !

"Après le Bol d’Or, nous ferons le point sur la saison 2020 : merci de votre soutien et nous ferons notre maximum pour gagner un 9ème Bol d’or", termine cet immense champion qui rejoint la liste des grands noms ayant récemment quitté l'endurance, avec Christophe Guyot (GMT94) et Dominique Méliand...

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