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FUTUR EX-CHAMPION DU MONDE
Paris, le 10 octobre 2016

MotoGP : Pour Lorenzo, le problème vient des pneus Michelin

Lorenzo en délicatesse avec les pneus Michelin

Plus que quatre courses sous les couleurs Yamaha et Jorge Lorenzo ouvrira un nouveau chapitre de sa carrière en MotoGP avec Ducati. Lucide, le tenant du titre sait que Marc Marquez est proche de récupérer sa couronne, en grande partie à cause d'erreurs commises en course. Des fautes que le majorquin, récemment passé aux commandes d'une Formule 1, impute aux pneus Michelin...

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"Il nous faudrait beaucoup de chance et que Márquez soit très malchanceux", estime désormais Jorge Lorenzo qui occupe actuellement la troisième place du championnat à 66 points de Marquez et 14 de Rossi. "Je crois que nous avons beaucoup plus de chances de nous battre pour la seconde place que pour remporter le championnat". 

"L'an dernier j'avais pu me battre pour le titre (obtenu à Valence dans une atmosphère pesante suite au déclassement de Rossi à la dernière place, NDLR), mais cette fois c'est très compliqué, presque impossible", reconnaît le majorquin dont la dernière victoire remonte au GP d'Italie fin mai, soit huit courses sans s'imposer. Depuis son arrivée en MotoGP en 2008 et son catastrophique début de saison 2014, jamais "Jorgueil" n'avait traversé une aussi longue période sans victoire...

A ces difficultés à s'imposer s'ajoutent sa chute en Argentine, son abandon causé par Iannone en Catalogne et sa série noire de courses sur le mouillé durant lesquelles il a montré d'évidentes difficultés : 10ème à Assen, 15ème en Allemagne puis 17ème en République tchèque, le porteur du n°99 a littéralement bu le bouillon (relire tous nos comptes rendus et analyses de la saison)...

"Quand vous perdez l’avant, il est très difficile d’éviter la chute"

Selon l'officiel Yamaha, cette mauvaise série et son irrégularité sont en grande partie causées par les nouveautés introduites en 2016, en particulier les nouveaux pneus Michelin. D'une manière générale, Lorenzo continue à regretter le peu d'informations renvoyées par les gommes françaises, notamment lorsqu'elles approchent de leur limite d'adhérence à l'avant.

"Je pense que si nous avions gardé le règlement de 2015, les pilotes auraient plus ou moins eu la même régularité que l’an dernier. Je pense que la régularité des pilotes tient beaucoup aux pneus", affirme-t-il avant d'ajouter que l'absence d'avertissement des pneus français explique aussi les problèmes rencontrés par d'autres pilotes. A commencer par son propre coéquipier, Valentino Rossi, qui a lui aussi fait preuve d'une rare irrégularité cette saison.

"Quand vous perdez l’avant, il est très difficile d’éviter la chute. Environ 90% des fois où vous perdez l’avant, vous finissez par chuter alors que l’an dernier c’était le contraire. C’est pourquoi les pilotes font plus d’erreurs et finissent avec des zéros pour le championnat. Márquez, lui, continue à chuter mais uniquement lors des essais, il finit toujours les courses et ce fait, combiné aux erreurs des pilotes Yamaha, lui a permis d’être devant au championnat avec beaucoup de points d’avance". CQFD : les pilotes qui chutent ne marquent pas de points, contrairement à ceux qui reste sur leurs roues et remportent - accessoirement - des courses : rappelons que Marquez compte actuellement quatre victoires, contre trois pour Lorenzo et deux pour Rossi.

Quant à ses difficultés rencontrées sous la pluie, Lorenzo les attribue là encore au nouveau manufacturier unique du MotoGP, à qui il reproche d'avoir conçu un pneu pluie très difficile à cerner. Ironiquement, le majorquin manque de feeling avec les  Michelin alors que beaucoup pensaient cet hiver qu'il se montrerait redoutable avec ces pneus, comme lors de ses débuts en 2008...

"Avec le pneu pluie avant de Michelin, j’avais dès la pré-saison eu l’impression d’un pneu très tendre mais qui donne les sensations d’un pneu très dur. Nous devons voir comment Michelin va le faire évoluer et ce que je dois changer pour être plus compétitif, sinon je vais continuer à perdre beaucoup de points", analyse-t-il avant de se tourner vers son avenir chez Ducati. "Nous verrons aussi comment ça se passera avec une autre moto : il semble qu’il soit plus facile de jauger la limite avec la Ducati et leurs pilotes sont très rapides sous la pluie. Mais c’est quelque chose que nous verrons plus tard"...

"C'est le bon moment pour passer chez Ducati"

Ce passage chez Ducati, Lorenzo le décrit comme "un grand challenge" réalisé "au bon moment", en raison de la présence de Gigi Dall'igna à la barre. Le majorquin a déjà collaboré avec l'italien lors de ses saisons en 250 cc sur des Aprilia-Derbi et lui accorde toute sa confiance. "Avec lui, Ducati peut se battre avec les marques japonaises", estime Lorenzo.

Conscient d'être face à un énorme défi, le n°99 assure toutefois ne pas ressentir une trop forte pression : "Maintenant que j’ai été champion du monde cinq fois, je continue parce que j’aime ce sport et que c’est ma passion, mais honnêtement je n’ai plus vraiment de pression", assure-t-il un rien blasé, affirmant que son plus gros challenge a été son arrivée en Grands Prix 125 cc en 2002 : "il fallait que j’obtienne des résultats pour continuer, il y avait de la pression et c’était un vrai challenge".

"Je crois que l’un de mes points forts est ma capacité d’adaptation, à rapidement m’adapter à la moto", poursuit le champion du monde en titre en se projetant de manière positive sur la MotoGP italienne. "Nous verrons si je peux rapidement devenir compétitif sur la Ducati et essayer de gagner avec une moto sur laquelle seul Casey Stoner a remporté le titre. Si nous y arrivons, ce sera quelque chose d’historique". D'autant plus historique qu'il réussirait là où son actuel et encombrant coéquipier, le Docteur himself, a échoué en 2011 et 2012 !

Certes, la Ducati s'est grandement améliorée depuis le départ de Rossi, décrochant même cet été sa première victoire depuis 2010 aux mains de Iannone en Autriche. Mais si Lorenzo parvient à jouer le titre dès sa première saison à son guidon, l'exploit sera incontestablement retentissant !

Un petit tour de F1 pour préparer la série Japon-Malaisie-Australie

En attendant, Jorge Lorenzo se fixe désormais comme objectif la tournée du Pacifique qui débute ce week-end au Japon, juste après avoir pris les commandes d'une Formule 1 Mercedes - celle avec laquelle Lewis Hamilton a été titré il y a deux dans - lors d'un événement organisé par Monster Energy.

"C’était une superbe expérience, comme un rêve qui est devenu réalité", a commenté Lorenzo après cet essai hors du commun réalisé à Silverstone (Angleterre). Après s'être entraîné sur un simulateur et sur une GP2, le champion en titre s'est installé dans le baquet de la Mercedes W05 qu'il juge globalement "assez facile" à piloter.

"Je suis très satisfait de mes chronos dans le dernier run. Les ingénieurs m’ont d’ailleurs dit que mon rythme était plutôt bon", rapporte-t-il... sans pour autant communiquer les chronos ! L'histoire ne dit pas s'il a par exemple fait mieux que Rossi lors de ses tests sur une F1 Ferrari... "Je m’attendais à une conduite plus difficile, à une voiture plus nerveuse et difficile, mais tout était bien : le volant (sic !), le moteur... tout ça m’a semblé assez facile. Dans les courbes, la voiture était incroyablement rapide et le grip était juste irréel".

"Dans le premier tour, vous sentez bien la puissance, mais une fois que vous avez pris vos marques, c’est assez similaire à une MotoGP, enfin sauf en virage", décrit Lorenzo dont les capacités d'analyse et d'écoute ont impressionné le staff Mercedes. "Là ce sont deux univers totalement différents. Vous êtes environ 40 km/h plus rapide en virage avec une F1. J’ai été surpris par le grip dont vous disposez dans les virages négociés pleine charge et par les points de freinage très tardifs".

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