Ben Spies s'est offert une balade dans Paris samedi avant de présenter son casque HJC R-PHA 10 Replica chez Sasie Center. L'occasion pour les motards français de demander au pilote texan un autographe en échangeant quelques mots ! Interview Moto-Net.Com.
Moto-Net.Com : Première question toute simple : How are you ?
Ben Spies : Ca va très bien, je suis content ! Mon début de saison est satisfaisant. Bon, je suis tombé au Mans et je n'ai pas terminé la course à Jerez, mais pour un rookie, je trouve que c'est pas mal.
MNC : l'an dernier, tu étais également rookie en Mondial Superbike, tu découvrais les circuits et tu as fais très fort !
B. S. : C'est vrai. Je ne connaissais que deux pistes sur tout le calendrier, mais cette année c'est plus dur : j'ai roulé en Superbike pendant des années mais maintenant je me trouve sur une MotoGP avec les meilleurs pilotes du monde... C'est encore plus dur ! Je n'ai que trois heures d'essai par week-end pour me faire à la piste avant la course. En gros, ma première heure sert à apprendre le tracé. Ce n'est pas un problème insurmontable, mais c'est du temps en moins pour gérer d'autres paramètres.
MNC : tu as signé 11 Superpole en WSBK en 2009... Penses-tu pouvoir décrocher la pole en MotoGP ?
B. S. : Pas cette année, essentiellement à cause des autres pilotes ! Je pense avoir le talent requis pour aller vite, mais j'ai deux ou trois choses à régler avant d'aller aussi vite qu'eux. Je ne m'invente pas d'excuses, mais je ne pense pas pouvoir décrocher de pole avant l'an prochain.
MNC : tu trouves que la R1 et la M1 sont très différentes. Qu'en est-il des gommes Pirelli et Bridgestone ?
B. S. : Ah, je ne peux pas dire que l'une est meilleure que l'autre. C'est très difficile de juger, car les circuits ne sont pas forcément les mêmes, les motos sont complètement différentes... Mais bon OK, puisque tu insistes, je dirais qu'une des principales différences est le temps de chauffe : le Pirelli est prêt dès le premier virage alors que le Bridgestone demande un peu plus de temps.
MNC : Tu as bien intégré le fonctionnement de tes nouveaux pneus en partant très fort au Mugello !
B. S. : J'étais le premier étonné quand je me suis retrouvé avec Pedrosa, Lorenzo, Dovizioso et Stoner ! Les deux premiers tours se sont bien passés, puis j'ai fait deux petites erreurs. Mais c'était déjà bien. Je savais en début de course que je n'étais pas à ma place : après les essais, je savais que je roulerai entre la 6ème et la 9ème place. C'était impossible de continuer à suivre les leaders.
MNC : c'est dans ces moments qu'on doit beaucoup apprendre, non ? Quel pilote est le plus instructif à suivre ?
B. S. : Valentino est le plus grand : il est bon partout ! Stoner a beaucoup de talent, il est très rapide et se donne à 100% dans le pilotage. Lorenzo, c'est le symbole de la nouvelle génération. Il est excellent en entrées et sorties de virages, au moment de virer sur l'angle et celui de relever la moto.
MNC : et Dani Pedrosa ? Il a encore réalisé un cavalier seul !
B. S. : Dani est le meilleur quand il s'agit de partir seul en tête. Donne-lui 2,5 secondes d'avance et il est quasiment imbattable. Il faut dire qu'au Mugello, les Honda allaient bien. Hormis celles de Simoncelli et d'Aoyama, toutes étaient devant ! Mais Pedrosa est très bon pour trouver du grip. Même sur pneus usés, il arrive à en trouver. Et puis il est avantagé par son poids.
Vivement les 1000 cc !
MNC : justement, avec le retour des 1000 cc - qui te serait sans doute profitable étant donné ton gabarit assez grand - tu espères retrouver des motos qui se cabrent et glissent... Mais l'électronique ne va-t-elle pas empêcher tout ça ?
B. S. : Si, c'est certain. On ne verra pas les mêmes cabrioles qu'à l'époque des 990 ou des 500. Cependant, les courses devraient être plus sympas, les motos bougeront plus et les dépassements seront plus faciles. On pourra planter un gros freinage, tourner et remettre plein gaz, plutôt que prévoir des dépassements deux virages à l'avance comme c'est le cas en ce moment sur les 800 cc.
MNC : Le Mondial Superbike te manquerait-il donc un peu ?
B. S. : il faut avouer qu'en WSBK l'ambiance dans les paddocks est plus ouverte, plus amicale. En MotoGP, les pilotes sont concentrés sur leur course et rien d'autre. Mais bon, comme je le disais tout à l'heure, je m'entends très bien avec Colin, Casey, etc. Jorge m'a même invité à dîner un soir, comme ça ! J'ai trouvé ça sympa de sa part.
MNC : Tu suis toujours le Mondial Superbike ?
B. S. : Je n'ai pas pu tout voir cette année. J'ai regardé les courses d'Assen à la TV, avec le doublé de Rea, et puis j'étais présent à Monza chez Yamaha.
Max Biaggi pour lui succéder en WSBK
MNC : Quel est ton avis sur cette première moitié de saison ?
B. S. : Biaggi va gagner ! Son Aprilia, c'est la meilleure moto du plateau !
MNC : Et Haslam avec la Suzuki ? Tu as longtemps roulé sur Gex !
B. S. : Haslam est talentueux, je m'en suis rendu compte l'an dernier, mais il n'a pas pu concrétiser dans son team Honda Stiggy. Je savais aussi que la GSX-R pouvait gagner et Leon le prouve cette année, c'est bien.
MNC : Que penses-tu des prestations de Toseland et Crutchlow ?
B. S. : Je connais la moto, ils font de leur mieux et ça devrait payer. Cal a la vitesse, il l'a prouvé en qualif'. Il doit encore affiner quelques petites choses pour ses courses. Et James fait son maximum, il a été titré deux fois, c'est un grand champion.
MNC : Quelle différence y a-t-il entre le casque HJC que tu portes en course et celui que tes fans trouvent dans le commerce ?
B. S. : leur R-PHA et le mien sont exactement les mêmes. Il n'y a que l'épaisseur des mousses et le système de tear-off, c'est tout. Je me souviens d'une course sous la pluie en AMA Superbike en 2008, avec de la buée plein mon écran... Je ne voyais quasiment rien mais j'ai quand même remporté la course et on a réussi à résoudre le problème avec HJC.
MNC : D'ailleurs cette année vous n'avez pas encore roulé sur le mouillé... Tu appréhendes la pluie sur ta M1 ?
B. S. : Non, pas du tout. Je n'aime pas spécialement la pluie et comme tout le monde je préfère rouler sur le sec, mais je ne la déteste pas non plus. De toute manière, les conditions climatiques sont les mêmes pour tout le monde et il faut se faire à l'idée qu'on ne peut pas les changer ! Courir sous la pluie avec ma MotoGP ne m'inquiète pas plus que ça.
Le numéro 1, toujours
MNC : Le nouveau design de ton casque est signé Aldo Drudi. Pourquoi lui ?
B. S. : C'est une référence ! Shcwantz, Doohan, Rossi et bien d'autres pilotes ont fait appel à ses services. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais il avait réalisé la décoration spéciale de mon casque l'an dernier pour l'épreuve de Miller. La déco de mon casque de MotoGP est d'ailleurs très proche de cet exemplaire qui m'avait beaucoup plu.
MNC : Une dernière question : pourquoi avoir choisi le n°11 cette année ?
B. S. : C'est tombé comme ça. J'ai roulé avec beaucoup de numéros différents : le 16, le 19, le 11... et le 1 bien sûr ! En fait, leur point commun est de posséder un "1"...
Tout un symbole pour ce pilote qui fut "Number One" de l'AMA Superbike trois fois de suite, puis titré dans la foulée, dès sa première saison, en Mondial Superbike l'an dernier...Ben ne compte pas s'arrêter en si bon chemin ! A suivre : restez connectés !
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.