Amateurs de motos 2-temps sportives, sortez vos mouchoirs : l'Aprilia RS 125 tire sa révérence, victime des normes antipollution. La magie opère-t-elle toujours avec sa remplaçante, la nouvelle et ultra-racée RS4 125 4-T ? Premier essai.
Avec ses lignes suggestives et son équipement "racing", l'Aprilia RS4 125 apparaît dans son élément sur la voie des stands d'une piste de vitesse : que ce soit le large cadre en aluminium, l'étrier de frein radial, les durits tressées ou encore la jolie bulle courbée, le garde-boue avant imitation carbone et le minuscule feu arrière à leds recouvert d'un capot de selle livré de série, la petite Aprilia respire le sport et flatte la rétine !
Toutefois, quelques détails de finition chagrinent : le réseau électrique posé sans vergogne derrière le triple optique chipé à la RSV4 fait tâche, tandis que le té de fourche et le montant à section carrée du bras oscillant (sur le côté gauche) feraient presque quelconque comparés à l'impressionnante fourche anodisée noire et aux très belles platines repose-pieds.
Par ailleurs, si le retrait de la selle pilote dévoile un espace de rangement non négligeable pour une sportive - un petit U et un pantalon de pluie devraient y trouver leur place -, l'emplacement de la serrure sur l'arrière de l'assise n'est pas des plus esthétiques. On regrette aussi l'absence de warning et de réglages d'écartement sur les leviers.
En revanche, la console de bord mi-analogique (compte-tours), mi-digitale (odomètre, vitesse, deux trips, température moteur et vitesse maxi atteinte) s'accorde parfaitement à l'esprit sportif de la RS4 125 et se montre de surcroît très lisible. Au passage, les plus observateurs ne manqueront pas de noter la ressemblance frappante (et volontaire, bien entendu) entre ce tableau de bord et celui de la RSV4 !
Facile à enjamber en raison de l'étroitesse de sa selle et de son réservoir, la RS4 125 réserve un accueil relativement correct, malgré des repose-pieds haut perchés et placés en arrière. L'assise longue permet aux plus grands de bien se caler, tandis que les bracelets tombent naturellement sous les gants : la position est évidement très sportive, mais pas forcément aussi extrême qu'envisagée de prime abord.
Évidente de prise en main grâce à son poids contenu (134 kg avec les fluides, mais sans essence), l'Aprilia braque convenablement - pour une sportive - et ne coince pas les doigts du pilote contre le réservoir en butée de guidon.
Plongeant sur l'angle d'une pichenette, elle ne demande aucun effort pour passer de pif à paf et affiche surtout une étonnante sérénité en courbe : une longue cassure à gauche abordée à la vitesse maxi (un peu plus de 120 km/h compteur) s'est d'ailleurs chargée de nous démontrer que la partie cycle de pure moto de course n'était pas là que pour la frime !
Imperturbable sur l'angle - du moins sur le bitume parfait d'un circuit -, la RS4 125 autorise des entrées en virages "costaudes"... et cette caractéristique prend une importance considérable, tant les accélérations en sorties sont laborieuses ! Entendons-nous bien : ultramoderne, le monocylindre Piaggio n'a rien d'un poumon et se place même comme l'un des plus performants 4-temps de la production actuelle.
Capable de reprendre dès les plus bas régimes (sans grande conviction), il s'échauffe la voix à 6000 tr/mn et accélère franchement de 8000 aux 11 200 tr/mn de la rupture d'allumage. Linéaires, les montées en régimes sont en outre gérables au tour minute près par le truchement d'une injection Magneti Marelli douce et précise.
Hormis quelques fourmillements dans les repose-pieds à bas régimes et dans l'entrecuisse un peu plus haut dans les tours, ce bloc de 124,8 cc se montre de surcroît bien élevé et son bourdonnement sourd n'est pas désagréable à écouter. Mais ses 15 ch et ses 11 Nm de couple paraissent bien fades au regard du potentiel de la partie-cycle de la RS4 125...
Chaque accélération laisse un goût de trop peu, tant la motricité offerte par le bras oscillant surdimensionné permettrait de passer une bonne vingtaine de chevaux supplémentaires au sol ! Même en maintenant l'aiguille du compte-tours entre 9000 et 11 000 tr/mn, l'impression de rester "scotché" en sortie de courbe ne parvient pas à se dissiper (une sensation certainement exacerbée par le fait de rouler sur un circuit de vitesse).
Heureusement la boîte de vitesse, bien qu'un poil rêche, se montre rapide et précise, ce qui permet de rétrograder du bout de la botte pour se maintenir dans la bonne tranche d'utilisation. Un exercice que facilite encore le shifter qui évite de recourir à l'embrayage : difficile de dire si le gain au chrono est réel sur un tour, mais en termes de confort et de facilité d'exécution, le bénéfice est bien là.
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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