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PAS DE CADEAUX DU PERE NOALE
Paris, le 1er juillet 2025

Aprilia prêt à contester le départ de Jorge Martin au tribunal

Aprilia prêt à contester le départ de Jorge Martin au tribunal

La tension monte entre Aprilia et son pilote démissionnaire, Jorge Martin… Alors que son agent clame haut et fort que le champion du monde est libre de rejoindre la concurrence, son (ex ?) employeur affirme l'inverse. Le promoteur du MotoGP et Honda expriment des opinions prudentes...

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Malgré son absence au GP des Pays-Bas, Jorge Martin était de nouveau au centre de nombre de conversations le week-end dernier à Assen. En cause : sa décision de quitter Aprilia avant la fin de son contrat de deux ans, en activant une clause de résultats inscrite dans son contrat. Problème : "Martinator" n'a participé qu'à une seule course sur les dix disputées à ce jour suite à ses blessures contractées juste avant le début de la saison, puis à son retour au Qatar.

Pour Aprilia, sa clause libératoire - liée à une position précise après six courses - ne peut s'appliquer dans ces conditions : c'est une question de logique et de principe. Sauf que l'ancien pilote Ducati-Pramac et son redoutable agent, Albert Valera, ne voient pas les choses du même oeil : Martin n'occupe pas la position prévue contractuellement, il est donc libre de mettre fin à son engagement.

"Jorge est totalement libre, disponible", lance crânement Valera. "Pour nous, c’est assez clair : Jorge est libre de tout contrat pour 2026. On verra ce que l’avenir nous réserve, mais une chose est sûre : il avait le droit d’activer cette clause et il l’a fait. On respecte tout simplement ce que dit le contrat".

"Jorge est libre pour 2026"

Dont acte ? "La priorité, c’était de confirmer que Jorge souhaitait réellement activer cette clause", poursuit l'agent espagnol, qui chapeaute par ailleurs la carrière de Pedro Acosta. "iI l’a annoncé et nous sommes convaincus qu’il est libre à partir de ce moment-là. Nous pouvons donc parler avec d’autres constructeurs".

 

D'autres constructeurs dont Honda, qui serait à la manoeuvre pour recruter Jorge Martin. Objectif ? Remplacer l'inconsistant Luca Marini par un top pilote afin de donner un nouvel élan à sa tentative de retour aux avant-postes. Quand bien même un certain Johann Zarco ferait, selon nous, un candidat tout indiqué au regard de ses résultats. Johann cumule plus de points au provisoire que les deux officiels Honda et son coéquipier chez LCR réunis : 101 contre 71 pts !

"Nous n'avons rien signé et rien entrepris", temporise prudemment le team manager du HRC.  "Martín est une option, pour nous comme pour tout le monde. Car s’il est libre, il peut choisir n’importe quelle marque", rappelle Alberto Puig. "Mais, à l’heure actuelle, on ne s'est pas penchés sur la situation (...) Le moment venu, si cela se présente, on verra. Pour l’instant, je peux simplement vous dire qu’il n’y a rien à signaler", affirme l'ancien pilote. 

"S'il parvient à se défaire de son contrat, on avisera"

Nos lecteurs auront déjà noté que l'ancien manager de Dani Pedrosa prend soin de parler au conditionnel, sans laisser paraître aucune certitude concernant la situation de Jorge Martin. Son message est clair : si Jorge Martin est disponible, le HRC ira le "draguer". Mais seulement quand son statut sera officiellement déterminé.

 

"Nous devons être sûrs de ce que nous faisons et, pour l’instant, ce n’est pas le cas. (...)", précise Alberto Puig, qui semble nettement moins convaincu que l'agent de Jorge Martin. "C’est une histoire entre Aprilia et Jorge : il faut que ce soit clair. S’il parvient à se défaire de son contrat, alors on avisera", tranche l'espagnol. Autrement dit : charge à Valera et Martin de clarifier les choses avec Aprilia avant de négocier avec Honda.

"Pour Aprilia, le pilote est sous contrat"

Et du côté de Noale, justement, la ligne de conduite n'a pas changé depuis la dernière prise de parole officielle : "notre position reste la même depuis notre communiqué du 22 mai : pour nous, le pilote est sous contrat (jusqu'à fin 2026, NDLR)", affirme le boss d'Aprilia Racing. Massimo Rivola, ci-dessous, persiste et signe : "il ne peut aller nulle part".

 

Quelles sont les options pour démêler ce sac de noeud ? "Soit on trouve un accord, mais il faut s'asseoir à une table et discuter sérieusement", pointe Rivola, en envoyant au passage un pique sur le manque de communication et de transparence de son employé et de son agent. Une remarque qui ne présage rien de bon si d'aventure les deux parties ne parviennent pas à trouver un accord…

"Soit on va devant les tribunaux. On est prêts à envisager les deux options", prévient le PDG d'Aprilia Racing qui se dit "très serein" concernant les termes du contrat. "Je sais ce qui est écrit, je connais les faits, et je connais aussi la loi italienne. Je ferai tout le nécessaire pour protéger l'entreprise qui m'emploie. S'il veut partir, quelqu'un devra dire qu'il est libre de le faire et ce ne sera pas nous : il y aura un juge, si nécessaire".

"Nous avons toujours été constants dans notre position : si le pilote et son manager ont une offre à plusieurs millions d'une autre partie, je m'en fiche sincèrement, il reste chez nous", s'énerve et menace Rivola. 

La Dorna donne raison à Aprilia

Le promoteur du MotoGP, Dorna Sports, est venu apporter son soutien au constructeur italien en lançant un avertissement très explicite à Jorge Martin : "La Dorna, le MSMA (association des constructeurs en Grands Prix, NDLR) et l'IRTA (association des teams, NDLR) n'accepteront pas l'inscription au championnat du monde d'un pilote n'étant pas considéré comme libre par un juge ou après un accord entre les parties impliquées", certifie le boss de Dorna, Carmelo Ezpeleta, à nos confrères de la chaîne italienne Sky Sport.

 

"Nous organisons le championnat du monde depuis 35 ans et nous ne sommes jamais contrevenus à un contrat", développe le dirigeant espagnol. "Les contrats sont faits pour être respectés ou interrompus, par accord mutuel. Si les deux parties viennent me voir et me disent qu'elles ont trouvé un accord qui fait que le contrat n'est plus valide, pas de souci. Si l'une des deux parties me dit qu'elle est en désaccord et qu'elle va devant les tribunaux, il faut attendre que le tribunal décide qui a raison".

Encore deux semaines de convalescence

Comme un fait exprès, ces mises au point ont été aussitôt suivies par l'annonce du forfait de Jorge Martin au Grand Prix d'Allemagne prévu le 13 juillet. Les blessures du madrilène, réexaminées le 30 juin à l'hôpital de Barcelone (Espagne), ne lui permettraient pas encore de reprendre le guidon de la RS-GP en course.

"Je pense qu'il a encore besoin de deux semaines pour une guérison complète et un examen définitif", a fait savoir le Dr Angel Charte, médecin du MotoGP. "J'autorise un test privé le 3 ou le 4 juillet. Mais seulement un test privé : j'exclus totalement une course en Allemagne".

Pour mémoire, Jorge Martin se rétablit d'une fracture du scaphoïde - presque entièrement consolidée désormais - et de multiples fractures aux côtes gauches. "Malgré les progrès notables, certaines fractures ne sont pas encore totalement consolidées. L'évolution est cependant très positive", nuance le rapport des spécialistes.

En attendant son possible retour en République tchèque (le 20 juillet), Jorge Martin reprend l'entraînement sur deux-roues, mais sans moteur : le numéro un poste régulièrement des photos de ses sorties à vélo ! Sur ses réseaux, certains s'étonnent par ailleurs de le voir s'exposer - au sens propre comme au figuré - au guidon d'un scooter des mers… 

Consolation pour Aprilia : Marco Bezzecchi monte en puissance depuis trois courses avec sa victoire en Grande-Bretagne suivie dimanche d'une seconde place derrière l'intouchable Marc Marquez. De quoi, peut-être, faire naître quelques doutes dans l'esprit de Jorge Martin quant au réel niveau de la RS-GP... et de la future MotoGP qu'il convoite ?! 

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