Les aides et bonus écologiques à l'achat d'un véhicule électrique sont sérieusement rabotés voire entièrement supprimés dès 2025 en raison de la crise budgétaire sans précédent. De quoi rebattre les cartes des déplacements urbains en faveur du bon vieux thermique ?
Face à la dette abyssale à laquelle se confronte le gouvernement, plusieurs mesures d'austérité ont été prises entre deux valses de premier ministre. Parmi elles, une annonce fait grand bruit : l'abaissement voire la suppression des coups de pouce de l'État en faveur des véhicules électriques qu'il s'agisse des voitures, motos et scooters électrifiés mais aussi des vélos à assistance électrique (VAE).
Cette mesure d'austérité va à l'encontre des politiques du "tout-électrique" imposées en force depuis plusieurs années, mais qu'importe : l'État n'a plus les moyens de ses ambitions écologiques, et tant pis pour les dégâts irréparables sur l'industrie automobile française… Ce coup de rabot budgétaire est acté par le décret n°2024-1018 du 29 novembre 2024 avec effet immédiat.
Dans le détail, ce texte supprime le bonus écologique "pour les deux-trois roues et quadricycles motorisés ainsi que pour les cycles", "pour les camionnettes neuves pour les particuliers et les personnes morales" et supprime aussi "la prime à la conversion pour tous les véhicules". Or, tous ces moyens de transports "branchés" se vendent à prix d'or car leurs constructeurs capitalisent justement sur les primes pour faire passer la pilule !
Le bonus écologique pour les voitures survit à cette coupe, mais son montant diminue méchamment. Cette aide atteignait entre 4000 et 7000 euros selon ses revenus fiscaux en 2024 : au 1er janvier 2025, elle se réduit entre 2000 et 4000 euros. 45 000 français en auraient bénéficié l'an dernier pour acheter un véhicule électrique pour un total de "150 millions d'euros", chiffre Bercy.
Rappelons que les bonus écologiques sont des aides incitatives en faveur de l'achat d'un véhicule électrique. "Une période transitoire est applicable pour les véhicules neufs commandés jusqu'au 1er décembre inclus, à condition que leur facturation, ou que le versement du premier loyer en cas de location, intervienne avant le 14 février 2025 inclus", précise le site officiel Service-Public.
Ce débranchement des différentes aides ou primes touche tous les véhicules motorisés, mais aussi les vélos avec et sans assistance électrique. Le bonus écologique accordé à l'achat d'un vélo "musculaire" ou "électrifié" est brutalement suspendu au 14 février 2025… alors qu'il venait d'être prolongé jusqu'en 2027 au printemps dernier. Joyeuse St-Valentin 2025, les cyclistes !
Blague à part, l'aide de l'État pouvait atteindre 400 euros pour un vélo électrique selon son revenu fiscal. Un coup de pouce bienvenu alors que la moindre bicyclette "à piles" dépasse les 1000 euros, y compris dans les grandes surfaces du sport comme Décathlon ou Intersport ! A cela s'ajoutent des aides régionales ou des métropoles, pour l'instant maintenues.
Autrement dit, le marché des VAE risque de connaître un coup de frein à partir du premier trimestre 2025 après plusieurs années d'insolente croissance à deux chiffres. Les ventes de motos et scooters électriques vont aussi en pâtir, mais dans une moindre mesure au regard de leurs volumes assez confidentiels.
Dans une logique de vases communicants, un transfert pourrait alors s'opérer vers des cyclos et deux-roues de petite cylindrée : les mêmes qui ont été remplacés par des vélos électriques subventionnés pour se déplacer en ville ! Le thermique, économique et fiable, prendrait sa revanche sur l'électrique, contraignant et coûteux. Ironique, non ?
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