Jorge Lorenzo devient le sixième pilote à s'imposer au guidon d'une MotoGP Ducati après un Grand Prix d'Italie 2018 rondement mené devant Dovizioso et Rossi. Un succès en forme de pied de nez à ses détracteurs et à la marque Rouge, que le majorquin est décidé à quitter. Débriefing.
Jorge Lorenzo, Ducati (2ème en qualifs et 1er en course) : "C’est beaucoup d’émotions et d’un autre côté sur le moment, on ne réalise pas forcément ce qui nous arrive. C’est l'un des plus beaux moments de ma carrière, en comptant bien sûr mon tout premier titre et ma victoire à Estoril. C’est comme un rêve de gagner ici, sur les terres de Ducati"...
"Honnêtement, je n’étais pas certain de pouvoir y arriver. Je n’étais pas très à l’aise avec le pneu avant et pour éviter de taper dedans, j’ai dû très légèrement changer mon style de pilotage. C’était très compliqué. Nous avons énormément souffert durant un an et demi car les résultats ne venaient pas. Mais je n’ai jamais perdu espoir de triompher avec cette moto et la détermination a fini par payer".
"Je suis quelqu’un d'honnête : quand je dis qu’il y a un souci avec telle ou telle chose, ce ne sont pas des excuses, contrairement à ce que certains pourraient penser ! Quand Ducati me donne ce dont j’ai besoin, les résultats arrivent. La course d’aujourd’hui en est la preuve. Grâce à ce nouveau réservoir, je m’économise davantage sur la durée d’une course car je peux davantage me reposer. J’espère qu’à l’avenir, tous ceux qui ont pu me critiquer croiront davantage en mon travail".
L'analyse Moto-Net.Com : Loris Capirossi, Troy Bayliss, Casey Stoner, Andrea Iannone et Andrea Dovizioso ont en commun d'être les seuls pilotes victorieux avec la Ducati depuis le retour de la marque de Bologne en Grands Prix moto en 2003. Depuis ce GP d'Italie 2018, Jorge Lorenzo ajoute avec panache son nom à cette "short list" : bravo, champion !
"J’ai compris, dès les essais, qu’il serait très fort ce dimanche", explique Andrea Dovizioso, deuxième devant Rossi à 6,370 sec (!) de son coéquipier. "Honnêtement il a très bien géré sa course et l’usure de ses pneus, alors qu’il avait opté pour un composant plus tendre que moi. Pourtant il a su maintenir son rythme jusqu’au bout".
Parti avec une gomme avant médium (dure pour Dovizioso et Rossi), Lorenzo s'est appliqué à préserver son capital pneumatique tout en imprimant un rythme élevé et régulier. En état de grâce, le natif de Palma de Majorque a pour la première fois réussi à garder l'avantage jusqu'au dernier tour, sans subir de baisse de régime comme lors de ses tentatives précédentes.
La clé de ce changement ? Le nouveau format du réservoir d'essence de sa Ducati étrenné au Mugello après de longs mois d'attente. "J'ai dit dès le début que j'avais moins de soutien avec le nouveau réservoir et que je me fatiguais plus au freinage. Je l'ai dit dès le test de Buriram", martèle le triple champion du monde, qui accuse son employeur de ne pas avoir apporté de crédit à ses préconisations.
"Beaucoup de personnes disaient que ma méthode n'était pas la bonne, que c'était impossible de gagner avec la Ducati avec ma méthode", rappelle-t-il. "J'ai dit que j'avais juste besoin de me sentir plus à l'aise : certains pilotes ne sentent pas la différence avec le réservoir de l'an dernier, qui était un peu plus haut. Moi, si. Cette nouvelle ergonomie me fatiguait davantage les bras, ce qui me pénalisait sur la durée".
Ce succès - son 66ème en Grands Prix dont 45 en MotoGP - survient à la 24ème course du n°99 sur la Ducati, une longue période jusqu'ici uniquement ponctuée de trois incursions sur le podium (Jerez, Aragon et Sepang 2017). Sa dernière victoire remonte au GP de Valence 2016, lors de sa dernière course avec la Yamaha officielle.
Chaudement félicité à l'arrivée, y compris par Rossi dans le parc fermé, "Jorgeuil" n'a pas manqué de moucher tous ceux qui doutaient de lui depuis son arrivée chez les Rouges fin 2016. "Maintenant, c'est très facile à dire. Mais avant ? Peu de personnes m'ont cru, et pourtant : quand Ducati m'a enfin apporté cette modification, j'ai gagné avec ma méthode et mon pilotage".
Après avoir réglé ses comptes avec ses contempteurs, à grands renforts de sourires satisfaits et de phrases chocs type "je suis de retour, j'ai toujours cru en moi", etc., Jorge Lorenzo s'est livré sur son avenir qui ne se conjuguera plus avec les Rouges. Comme indiqué en amont du Grand Prix d'Italie, son divorce avec Ducati est désormais scellé malgré ce succès tant espéré...
I’m back. #ItalianGP pic.twitter.com/fC1gdKpQhw
— Jorge Lorenzo (@lorenzo99) 3 juin 2018
"Non, cette victoire ne change rien… En fait, une partie de moi est assez triste car je pense que si ces pièces étaient arrivées avant, peut-être que ça aurait eu une influence sur ma décision. Malheureusement c’est trop tard, les deux prochaines saisons je serai sur une autre moto".
Cette "autre moto" pourrait être une Yamaha satellite au sein d'un team privé, comme celui de Marc VDS ou d'Aspar Martinez qui sont sur les rangs pour remplacer Tech3. La piste Suzuki s'est refermée puisque la moto d'Andrea Iannone semble promise à Joan Mir.
Autre possibilité, rarement évoquée et pourtant très pertinente : que le majorquin de 31 ans pourrait rejoigne Marc Marquez au sein du team officiel Honda ! Selon "Radio-Paddock", cette formation ne séduirait cependant ni le HRC, ni Marquez... Dommage, car si tel était le cas, l'équipe Repsol disposerait des deux pilotes les plus rapides du plateau !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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