Les éventuels effets positifs du 80 km/h sur la mortalité routière se font toujours attendre, alors que l'accidentologie et le nombre de morts sur les routes ne cessent d'augmenter depuis plus d'un an et particulièrement au mois d'août dernier (+ 17,9%). Bilan.
La triste augmentation de la mortalité routière frôle les +18% en août 2019, avec "44 tués" supplémentaires par rapport à août 2018, selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Tous les autres indicateurs sont en hausse : +3,8% du nombre d'accidents corporels et +4,5% du nombre de blessés.
Selon l'ONISR, cette hausse touche surtout "les automobilistes, les jeunes adultes et les motocyclistes". Si les conducteurs de motos et de scooters participent effectivement à cette hécatombe estivale avec "12 tués" supplémentaires, MNC relève toutefois que leur courbe reste stable sur les douze mois écoulés et qu'elle connaît même une spectaculaire baisse de "-13%" par rapport à 2010 , d'après les propres relevés de l'organisme gouvernemental.
Si l'on s'intéresse aux résultats toutes catégories d'usagers confondues, le bilan est moins favorable : "3283" personnes ont ainsi perdu la vie dans un accident de la route de septembre 2018 à septembre 2019 soit "5 tués en plus" que sur la même période l'année précédente ("+ 0,2%").
Le nombre d'accidents corporels et de blessés suivent cette tendance ("+0,9%") au cumul des douze mois écoulés, tandis que le nombre de victimes croît de "+0,8%". Les accidents continuent donc à augmenter sur les routes de France... pourtant passées à 80 km/h depuis le 1er juillet 2018 sur tout le réseau à double sens sans séparateur central !
Autrement dit : la baisse du nombre de morts sur les routes attribuée à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h reste toujours sujette à caution, malgré le recul que permet de prendre l'année écoulée depuis la mise en place de cette mesure très contestée.
"Contrairement à ce que tente de nous faire croire le gouvernement et ses pseudo-études d'évaluation de la mesure, les 80 km/h n'ont pas permis de sauver une seule vie ces derniers mois", déplore Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.
Ce bilan défavorable a probablement participé au rétropédalage du gouvernement concernant le 80 km/h, puisque le Parlement souhaite laisser à l'appréciation des départements la possibilité de revenir à l'ancienne vitesse sur leurs axes. Une bonne attitude, dictée par une prise de conscience de son erreur ?
Pas vraiment... Car en réalité, réintroduire les 90 km/h vire au chemin de croix pour les autorités locales grâce aux "bons soins" du Comité national de la sécurité routière (CNSR), qui préconise une liste de procédures et d'exigences pratiquement impossibles à satisfaire...
Une bonne manière pour le gouvernement de ne pas perdre la face, notamment celle du premier ministre Edouard Philippe qui prônait et "assumait" depuis le début l'abaissement de la vitesse. Pour résumer : "nous avons eu tort mais nous n'aurez pas raison" ?!
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