La constance d'Andrea Dovizioso le propulse en tête du championnat du monde MotoGP 2018, malgré un Grand Prix des Amériques terminé loin des leaders (5ème). L'italien est en position de force avant le retour en Europe, contrairement à son coéquipier Jorge Lorenzo... Débriefing.
Andrea Dovizioso, Ducati Team (8ème en qualifs et 5ème en course) : "D’un côté je suis très content et d’un autre, pas tellement... Je suis satisfait de la façon dont nous avons travaillé ce week-end, car nous étions très loin vendredi. Nous avons pris les bonnes décisions et nous avons été capables de terminer cinquième. Mais nous avons aussi constaté que nous avions toujours du mal sur certains tracés. Nous nous ne sommes pas suffisamment améliorés et nos points négatifs subsistent".
"Cela dit, nous nous rendons à Jerez en occupant la tête du championnat, ce qui est positif. Nous sommes en bien meilleure position que l'an dernier et nous avons bien su gérer les trois premières courses. Je pense que le championnat est différent cette année : il y a beaucoup plus de pilotes dans le coup. Tout peut arriver, particulièrement à Jerez et au Mans. Et puis la saison est encore longue !"
L'analyse Moto-Net.Com : "DesmoDovi" s'est battu tout le week-end pour se maintenir la tête hors de l'eau au Texas, sur un circuit technique et physique en raison de ses changements d'angles rapides. Des caractéristiques qui mettent en défaut la Ducati, certes véloce dans les lignes droites mais toujours en manque d'agilité.
Résultat : le natif de Forlimpopoli (Italie) est resté dans le ventre mou du classement pendant les essais, se qualifiant à une lointaine 8ème place à 1,2 sec (!) du poleman. La troisième manche de la saison s'annonçait clairement difficile pour Dovizioso, qui s'était déjà montré en retrait en Argentine (6ème)...
Mais c'était sans compter la combativité et la persistance du pilote italien, celles-là mêmes qui lui ont permis de lutter pied à pied pour le titre face à Marquez l'année dernière ! "Dovi" s'est ainsi hissé dans le deuxième groupe à la force du poignet droit, avant de profiter de la chute de Crutchlow puis de prendre la roue de Zarco.
Plus à l'aise que le pilote français sur certains freinages, le n°4 a porté une attaque décisive à quatre tours de l'arrivée pour s'emparer de la cinquième place à 13,570 sec du vainqueur. Mission accomplie pour le pilote Ducati, qui limite la casse et marque d'importants points !
Andrea Dovizioso, victorieux de la manche d'ouverture au Qatar, récupère même la tête du championnat grâce à sa constance aux avant-postes. Le transalpin n'a certes pas la vitesse la plus impressionnante de ce début de la saison, mais sa régularité paye : le voici en tête du provisoire avec un point d'avance sur Marquez (46 Vs 45) !
De l'autre côté du box en revanche, l'ambiance continue à se dégrader : malgré ses "secrets de la réussite", Lorenzo termine onzième (son meilleure résultat en 2018 !), battu dans les derniers tours par les Ducati satellites de Rabat et Miller ainsi que par l'Aprilia d'Espargaro. Le n°99 a coupé la ligne d'arrivée avec 31,355 sec de retard sur le vainqueur et 17,785 sec sur son coéquipier Dovizioso...
Qualifié en sixième position, Jorge Lorenzo admet tout d'abord s'être fourvoyé dans son choix de pneu arrière en optant pour la gomme dure, qui occasionnait "beaucoup de patinage". Mais c'est surtout la nature du tracé texan qui lui a posé problème.
"C'est un circuit très physique et avec la nouvelle moto j'ai plus de mal physiquement, surtout au freinage", relate le n°99, complètement perdu sur sa Desmosedici 2018. Quel contraste avec ses affirmations ambitieuses pendant les essais hivernaux, quand il avait explosé le record à Sepang (Malaisie)...
Après trois courses disputées, "Jorgeuil" apparaît à une lointaine 16ème place au provisoire avec seulement 6 points, son plus mauvais début de saison en MotoGP. Le voila à égalité de points avec Franco Morbidelli, qui débute chez Honda Marc VDS !
Plus inquiétant encore : Lorenzo n'est que le cinquième pilote Ducati au provisoire, loin derrière Dovizioso (1er) et les Desmosedici privées de Miller (8ème), Rabat (9ème) et Petrucci (10ème). Une position évidemment incompatible avec son statut de pilote d'usine, débauché à grands frais chez Yamaha pour ramener le titre à Ducati...
Jorge Lorenzo, que l'on dit en contact avec Suzuki pour remplacer Iannone en 2019, déplore par ailleurs le dépassement autoritaire de Jack Miller dans les derniers tours, reprochant l'agressivité de cet intérieur qui l'aurait contraint à changer de trajectoire pour éviter le contact...
Coming thoughhhh @jackmilleraus barges his way past @lorenzo99 #AmericasGP pic.twitter.com/IyUwnSutjw
— MotoGP (@MotoGP) 22 avril 2018
"Si je ne relève pas la moto, je chute", reproche-t-il à son rival à qui il avait cependant laissé la porte grande ouverte en entrant large dans ce gauche... "Mais si l'autre pilote ne vous percute pas, la direction de course ne fait rien. C'est toujours les mêmes pilotes qui font ce type d'action... Mais bon, la course a été si mauvaise que je ne vais pas parler de ce genre de choses."
Jack Miller, qui s'est excusé auprès du majorquin, ne s'est pas beaucoup étendu sur cette manoeuvre considérée par beaucoup comme un simple fait de course. A l'arrivée, le pilote Pramac s'est davantage épanché sur sa condition physique... en révélant une blessure tenue secrète !
"Nous sommes restés très discrets à propos de mon épaule tout le week-end, mais à présent nous en avons fini et je dois admettre que ce n'était pas génial", explique "Jackass" qui s'est déchiré la coiffe des rotateurs de l'épaule droite et fêlé la clavicule en chutant en VTT entre le GP d'Argentine et le GP des Amériques !
"Parfois, la période entre les courses peut être plus dangereuse que les courses elles-mêmes", ajoute l'ancien pilote Honda avec humour, qui considère presque comme une victoire le fait d'avoir terminé 9ème dans ces conditions !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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