Surprenant à bien des égards, le GP d'Argentine 2018 s'est également montré sévère à l'égard de Jack Miller, malheureux poleman qui n'a pas pu empocher tous les fruits de son audace même s'il ne critique pas l'application "en souplesse" du règlement. Le pilote Ducati Pramac sauve toutefois les 13 points la quatrième place et se classe 6ème au général, juste derrière Marc Marquez. Débriefing.
Jack Miller, Ducati Pramac (1er en qualifs et 4ème en course) : "Je dois admettre que je suis un peu déçu car je n'ai pas réussi à me battre pour le podium après avoir mené la course pendant longtemps. J'ai fait une erreur qui m'a coûté cher. Mais pour être honnête, je suis très heureux de ce week-end. On a fait un boulot incroyable avec l'équipe. Quant à la décision de la direction de course sur la grille, je pense qu'ils ont dû faire un choix difficile dans un moment de grand stress"...
L'analyse Moto-Net.Com : Si Molière avait analysé les déclarations des pilotes après des Grands Prix moto, sans doute aurait-il trouvé "qu'en termes galants ces choses-là sont mises"... Car si la sagesse et la raison ont souvent fait défaut pendant tout ce GP d'Argentine, les propos de l'australien à propos de l'invraisemblable cirque qui s'est joué pendant la procédure de départ apparaissent par contraste comme particulièrement diplomates et mesurés !
En s'avouant seulement "un peu déçu" de ne pas avoir pu se battre pour le podium, Jack Miller se concentre sur sa course et évacue la décision étonnante de la direction de course qu'il aurait pourtant pu mal prendre. Souvenez-vous : samedi après-midi à Termas de Rio Hondo, l'australien du team Pramac Racing fait un pari osé en disputant la séance qualificative en pneus slicks, alors que la piste - séchante - est encore largement humide suite aux pluies de la matinée.
Le pari fonctionne à merveille puisque malgré plusieurs dérobades de l'arrière et amorces de high side, le transfuge de chez Honda Marc VDS, qui a signé sa première - et unique à ce jour - victoire MotoGP au Grand Prix des Pays-Bas en 2016, parvient à tourner en 1'47.153 alors que la plupart de ses rivaux sont encore en pneus pluie ! Le pilote Ducati-Pramac signe alors sa toute première pole position en catégorie reine, la première d'un pilote australien depuis Casey Stoner.
Dimanche, l'audacieux pilote de 23 ans persiste et prend le départ de la course en slicks - sur une piste toujours séchante, avec de nombreuses traces d'humidité qui limitent les choix de trajectoires - tandis que la plupart de ses concurrents partent en pneus pluie. Sauf que juste avant le départ, les pilotes changent d'avis et rentrent au stand pour repartir eux aussi en pneus slicks ! Jack Miller, qui a sagement pris sa première place sur la grille, se retrouve tout seul à attendre que les feux passent au vert...
Normalement, lorsqu'un pilote est absent sur la grille au moment du départ, il doit s'élancer depuis la voie des stands, ce qui lui fait perdre du temps. Mais considérant qu'il y avait soudain un "problème de sécurité", la direction de course préfère ne pas appliquer cette règle et décide de retarder le départ, afin de permettre à l'ensemble du plateau de partir depuis la grille... D'incessants palabres ont alors lieu entre les différents teams, et la décision est prise de reculer tout le monde de trois lignes - sauf Miller bien sûr, qui conserve sa place chèrement acquise !
Finalement, le déroulé de la course montre que Miller n'aurait pas forcément tiré un si grand bénéfice si les autres étaient partis de la voie des stands : dès le départ il conserve son avantage pendant deux tours, mais Marc Marquez s'empare ensuite des commandes.
A la faveur de la pénalité infligée à l'officiel HRC - qui a roulé à contresens pendant la procédure de départ et repasse par les stands -, le pilote Ducati Pramac reprend alors "sa" place de leader, qu'il conserve jusqu'au 17ème tour avant de ressortir trop large du virage n°1. Crutchlow prend alors la tête avec Zarco dans sa roue, tandis que Miller se fait également passer par Rins.
La performance de Jack Miller n'en demeure pas moins remarquable, d'autant que les deux officiels Ducati, Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo, n'ont pas fait mieux que 6ème à 22,5 secondes du vainqueur pour l'italien et 15ème à plus de 42 secondes pour le majorquin...
Enfin, concernant la décision de la direction de course sur la grille de départ, Carmelo Ezpeleta se souvient que "nous avions rencontré une situation assez similaire au Sachsenring il y a quelques années (c'était au GP d'Allemagne 2014, NDLR) et presque tous les pilotes (14 sur 23, NDLR) étaient partis de la voie des stands". Sans surprise, le PDG de Dorna Sports qui gère les droits du MotoGP estime que la décision de "lancer une nouvelle procédure de départ, partagée par une grande majorité d’équipes, a été prise pour des raisons de sécurité et que c'était la bonne décision".
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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