La polémique enfle après l'accrochage entre Johann Zarco et Pol Espargaro hier au GP de République tchèque : L'espagnol contraint à l'abandon crie à l'injustice tandis que le français troisième rappelle qu'il fait des courses de moto, pas de la danse... Ambiance et point juridique.
Alors que Pol Espargaro vient de doubler Johann Zarco pour la 4ème place du GP de République tchèque hier à Brno, c'est la douche froide dans le clan KTM : l'espagnol élargit et revient toucher le français resté sur sa trajectoire, qui tente de repasser par l'intérieur. Le pilote de la KTM n°44 part dans les graviers et abandonne tandis que le français sur la Ducati Avintia n°5 écope d'une pénalité de "long lap" (tour élargi).
On s'en doute, les deux anciens coéquipiers chez KTM, qui ne s'apprécient guère, n'ont pas du tout la même vision des choses...
Pol Espargaro peste ouvertement contre Zarco, qu'il accuse d'une part de l'avoir sorti volontairement et d'autre part de ne pas avoir effectué correctement sa pénalité... Selon lui, le français n'avait pas le droit de faire dépasser son corps de la ligne blanche en négociant le tour allongé !
En réalité, le règlement de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) pour le championnat du monde MotoGP 2020 consulté par MNC ne prévoit pas explicitement cette disposition invoquée par Espagaro : "le pilote doit rester à l'intérieur des lignes définissant l'itinéraire du tour allongé" et le "non respect de cette règle peut entraîner la répétition de la pénalité ou l'application d'une autre pénalité selon la décision des Commissaires FIM MotoGP", se borne à décrire l'article 1.19.1 consacré à la pénalité de tour allongé.
En employant le simple terme de "pilote", la FIM semble plutôt vouloir désigner "la moto" et non pas "le corps" du pilote. On peut notamment se référer à l'article 3.4.1 du même règlement MotoGP qui prévoit "l'annulation du temps réalisé aux essais par un pilote ayant excédé les limites de la piste". Il ne fait aucun doute qu'il s'agit là des pneus de la moto du pilote, pas du pilote lui-même - qui, fort heureusement, a encore le droit de déhancher dans les virages ! Foi de MNC, il serait toutefois intéressant de réécrire l'article 1.19.1 sur le tour allongé, pour le clarifier et éviter de futures polémiques stériles...
Quoi qu'il en soit, "Zarco ne s'est pas soucié de moi", tempête l'espagnol : "il a cherché le contact et il m'a fait chuter. Il a eu une pénalité mais elle était clairement insuffisante, car il a pu monter sur le podium après avoir fait chuter un autre pilote qui aurait assurément terminé devant lui".
Pour Johann Zarco en revanche, il n'y a pas débat : "ma pénalité était justifiée", admet le français, "mais je ne méritais pas plus. J'ai dépassé Pol par l'intérieur car il a élargi après être entré trop fort sur les freins dans le premier virage. Je pensais qu'il me verrait à l'intérieur, mais non : ça fait aussi partie de la course. On plonge parce que le gars devant élargit et qu'on doit essayer de passer. J'étais concentré à la troisième place pour rattraper Franco Morbidelli lorsque j'ai été informé de ma sanction : ce "long lap" ne m'a pas surpris car je connais les règles, et j'étais évidemment un peu inquiet après que l'on se soit touchés avec Pol, d'autant que je n'entendais plus sa moto derrière moi"...
"J'ai aussitôt décidé d'appliquer ce tour allongé pour garder ma concentration et ce virage m'a paru très long négocié à l'extérieur !", poursuit le pilote Ducati-Avintia qui a signé la pole position et terminé 3ème en course : "j'avais peur de perdre deux ou trois places, mais personne n'est arrivé et je suis resté troisième. Tout le monde me dit que j'ai super bien négocié ce "long lap" en rasant la ligne blanche sans perdre de vitesse malgré l'adhérence précaire : ça doit venir de la Multistrada que j'utilise tous les jours et avec laquelle je négocie des ronds-points avec peu de grip !"
"Je méritais ce podium aujourd'hui et je suis désolé pour Pol", mais "on fait des courses, pas de la danse", conclut Johann qui se hisse désormais à la 6ème place au classement général.
Dans le clan Ducati, on pense naturellement que Zarco a été sanctionné à tort. "C'est honteux !", s'offusque le jeune retraité Casey Stoner qui estime que "Zarco n'a rien fait de mal. Si on élargit, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il n'y ait personne quand on reprend la traj'", souligne l'australien en dénonçant une "terrible décision des officiels".
"Merci Casey !", ajoute Paolo Ciabatti, directeur sportif de Ducati Corse en estimant que sans cette pénalité, Zarco aurait pu terminer deuxième au lieu de troisième... "C'est un résultat incroyable pour l'équipe Avintia et une très mauvaise décision de la direction de course. Heureusement que Johann a tout de même réussi à monter sur le podium".
Pour MNC, cet accrochage aussi décevant soit-il pour le pilote KTM ne mérite pas de réel débat : Johann était resté sur la bonne trajectoire, sans se déporter, et c'est Pol Espargaro qui est venu le percuter. Cet incident fait cependant ressurgir toutes les tensions entre Zarco et Espargaro, qui ne se sont jamais appréciés au temps de leur collaboration chez KTM...
Résultats du GP de République tchèque MotoGP 2020
Non classé
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.