Fervent défenseur de la baisse de la vitesse à 80 km/h qu'il devrait annoncer mardi à 16h00, le premier ministre répondra dans la foulée aux questions des internautes... sur le site du géant américain de l'optimisation fiscale !
La baisse de la vitesse maximale à 80 km/h sur l'ensemble du réseau routier à deux sens de circulation non séparés (soit près de 400 000 km de routes) devrait être annoncée le 9 janvier à l'issue du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) prévu à 16h00 à Matignon sous l'égide du premier ministre... qui assurera aussitôt le service après-vente sur le site du géant américain de l'optimisation fiscale !
Le choix du réseau expert en montages fiscaux avantageux est plutôt cocasse quand il s'agit de défendre une mesure qui pourrait éventuellement réduire encore le nombre de morts sur les routes françaises - mais alors pourquoi pas 70 km/h, ou 50, ou 10 ? - mais remplira à coup sûr les caisses de l'Etat et celles des sociétés privées désormais chargées des radars embarqués...
Aussi absurde qu'impopulaire, cette limitation à 80 km/h au lieu de 90 rejetée par deux Français sur trois n'aura donc pas réussi à fédérer contre elle suffisamment d'énergies, malgré la mobilisation des associations de motards et d'automobilistes, de certains sénateurs et même de députés...
Rappelons que le nombre de morts sur les routes en France a été divisé par 5 en 40 ans, passant de plus de 18 000 en 1972 à moins de 3500 en 2016, sans même tenir compte de l'explosion du trafic ni des progrès des véhicules en termes de sécurité passive...
Soulignons encore que selon les propres chiffres de la Sécurité routière, 94% des excès de vitesse sanctionnés par les radars automatiques concernent des excès de moins de 20 km/h, soit un petit 110 (et bientôt un tout petit 100 !) sur une belle nationale dégagée...
Mais qu'importe : continuons à désigner la vitesse comme seule responsable des accidents, à confondre "excès de vitesse" et "vitesse excessive" et à considérer la mortalité routière comme la priorité absolue de la société française du XXIème siècle !
Car le gouvernement, feignant d'ignorer que toute activité humaine comporte des risques - a fortiori quand il s'agit d'activités en mouvement ! -, aurait bien tort de s'en priver : pendant qu'on parle des morts sur la route et de cette louable volonté de "sauver des vies" (réécouter la chronique de Raphaël Enthoven sur France Culture), on ne parle ni de chômage, ni de misère, ni de pollution, ni d'éducation, ni de maladies, ni de terrorisme, ni d'aucun autre sujet autrement plus préoccupants mais sur lesquels les "pouvoirs" publics n'ont plus aucun pouvoir... et qui sont surtout nettement moins rentables !
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