Le président de Debout la France et député de l'Essonne s'apprête à lancer une campagne d'affichage contre la baisse de la vitesse à 80 km/h sur les routes. Il souhaite également permettre au premier ministre d'abandonner son projet sans perdre la face en lui recommandant une expérimentation grandeur nature dans son propre département : la Seine-Maritime ! Rencontre.
Contrairement aux constructeurs moto qui se montrent dans l'ensemble plutôt passifs, certains parlementaires n'hésitent pas à clamer haut et fort leur opposition à la baisse de la vitesse à 80 km/h annoncée par Edouard Philippe le 9 janvier 2018 et révélée par Moto-Net.Com dès le 19 décembre 2017.
Rejoignant le combat d'une poignée de sénateurs et d'une pincée de députés - y compris au sein de La République en marche ! -, le président de Debout la France entre dans la danse et s'apprête à lancer une vaste campagne d'affichage, avec des tracts à apposer à l'arrière de son véhicule.
"Nous avons imprimé 100 000 affiches, c'est énorme", explique Nicolas Dupont-Aignan aux trois journalistes qu'il a conviés dans une brasserie du 15ème arrondissement pour leur faire part de son projet : "porter le combat au niveau politique" car "on peut avoir une vision mesurée des choses, mais il faut que des hommes politiques se bougent, pas seulement les associations" (FFMC et 40 millions d'automobilistes en tête, NDLR).
Devant un chirasi saumon suivi d'une soupe coco mangue - le tout arrosé d'eau plate -, le député de Debout la France précise d'emblée qu'il est "naturellement pour la sécurité routière" et juge que "certaines mesures ont été utiles pour faire baisser le nombre de morts sur les routes".
"Je ne suis pas hostile à des mesures de régulation, même impopulaires, mais aujourd'hui on multiplie les mesures que je trouve délirantes, qui emmerdent tout le monde et qui ne s'attaquent pas aux vrais conducteurs dangereux", dénonce-t-il. Or "je me heurte à un mur lorsque j'aborde le sujet avec vos confrères de la presse politique, et les politiques ont peur du milieu médiatique parisien".
Le président de Debout la France entend donc se battre contre la baisse de la vitesse à 80 km/h - "une mesure stupide qui tue la ruralité" -, car elle n'est "pas basée sur des raisons de sécurité mais sur le fric, la politique des radars et la volonté d'envoyer les gens sur les autoroutes, que je souhaite par ailleurs renationaliser. Il y a forcément des intérêts derrière cette mesure !"
Dans ce combat, Nicolas Dupont-Aignan veut incarner "la voix qui ose au niveau national".
"Pour qu’une décision soit respectée, il faut qu'elle soit respectable", rappelle le député de l'Essonne, "mais ceux qui prennent ce type de décisions ne roulent plus"...
"S'il n'y a pas de relais politique sur cette affaire, ça risque de mal tourner", estime le député. "Or c'est bien aux politiques d'incarner les aspirations des Français, pas seulement aux associations".
Interrogé par Moto-Net.Com sur la possibilité de demander une commission d'enquête à l'Assemblée nationale, comme les sénateurs menacent de le faire si la Sécurité routière ne leur fournit pas les résultats complets de l'expérimentation, M. Dupont-Aignan nous informe qu'en pratique, "seuls les députés de la majorité peuvent le faire"...
Pas grand espoir de ce côté donc, mais le député - au demeurant fort sympathique, malgré ses accointances avec le Front national pendant la présidentielle - ne s'avoue pas vaincu : "je vais faire de ces affiches un levier politique sur le terrain", explique celui qui découvre avec intérêt le souhait des motards de baisser la TVA sur les équipements de sécurité : "'c'est une bonne idée, je vais soutenir cette demande".
"Oui, je pense qu'on peut obtenir un report de la mesure", conclut Nicolas Dupont-Aignan qui ne pourra malheureusement pas participer au blocage de Paris samedi 3 février en raison d'un déplacement à Lyon : "j'en fais un combat politique majeur et je vais demander une véritable expérimentation des 80 km/h pendant un an sur toutes les routes du département d'Edouard Philippe, la Seine-Maritime ! Cela permettra au gouvernement d'abandonner le projet sans perdre la face"... Pas gagné, mais qui ne tente rien...
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