Alors que le cap de la mi-saison MotoGP se profile ce week-end au Sachsenring avec le Grand Prix d'Allemagne - dixième course 2022 -, quelles sont les motos déjà attribuées pour 2023 et à quels pilotes ? MNC fait le point sur la prochaine grille, entre prolongations, transferts et rumeurs.
Trois moments forts dans le mercato MotoGP : l'attente concernant Fabio Quartararo et Yamaha, le retrait inattendu de Suzuki et l'apparition du team satellite Aprilia-RNF. Si la prolongation du champion français - signée en Catalogne - allait de soi tant la M1 lui va comme un gant (Yamaha ayant toutefois promis de booster son moteur), le départ des GSX-RR continue d'agiter le paddock…
Et pour cause : Joan Mir et Alex Rins doivent retrouver un guidon pour 2023, alors qu'ils pensaient poursuivre avec Suzuki ! De quoi agiter le marché des transferts au regard du profil des deux espagnols de 26 ans : Mir - champion du monde 2020 - est redoutablement constant, tandis que Rins est parfois capable d'emplâtrer tout le monde… quand il ne termine pas dans le plâtre !
A ce jour, les deux coéquipiers n'ont pas les mêmes cartes en mains : Joan Mir est pressenti au HRC pour remplacer Pol Espargaro, qui pourrait retourner sur KTM avec Tech3 - les RC16 officielles sont pour Binder et Miller - ou migrer chez Honda-LCR. Aux côtés de qui ? Du peu convaincant Alex Marquez ou du prometteur Ai Ogura, pilote japonais actuellement 2ème du Moto2 avec les mêmes couleurs que Takaaki Nakagami (Idemitsu).
Quant à Alex Rins, il pourrait rebondir dans l'un des teams satellites de Ducati ou chez KTM-Tech3 pour remplacer Remy Gardner (23ème au provisoire) ou Raul Fernandez (24ème) qui peinent à trouver leurs marques sur le prototype Orange. La place de Gardner - champion du monde Moto2 en 2020 - paraît moins menacée que celle de Fernandez : retrouvez les choix possibles dans notre tableau récapitulatif ci-dessous.
Dernier phénomène qui rebat les cartes : la séparation entre Yamaha et RNF, qui devient la première structure satellite d'Aprilia en MotoGP. Yamaha, pris de court, préfère du coup se passer d'un team "B" : seuls Quartararo et Morbidelli - qui avait signé un contrat de deux ans - défendront ses couleurs en 2023, avant qu'une équipe satellite ne soit remise sur pied en 2024… Avec le VR46 Team ?!
Cette décision coupe court aux ambitions de Toprak Razgatlioglu d'intégrer le MotoGP avec Yamaha, alors même que le champion du monde Superbike turc va prochainement tester la M1. Ce retrait impacte par ailleurs à la baisse le futur plateau, avec 22 motos contre 24 cette année : deux pistes en moins pour les pilotes à la recherche d'un guidon…
Certaines structures privées seraient intéressées pour récupérer ces deux places vacantes, notamment le puissant team Leopard qui ambitionne d'intégrer la catégorie reine en plus du Moto3 et du Moto2. Mais le promoteur du championnat, Dorna Sport, temporise : "20 motos nous suffisent en MotoGP, donc 22 en 2023 ça sera très bien", affirme Carmelo Ezpeleta, qui s'attend certainement à ce que Yamaha réaligne quatre motos en 2024.
A ce jour, sept pilotes sont d'ores et déjà assurés de leur avenir : le premier d'entre-eux est Marc Marquez, qui avait signé fin 2019 un contrat au format inédit de quatre ans… avant de se blesser début 2020. Sa fracture au bras droit et ses complications continuent hélas à tenir le prodige catalan loin de sa RCV : Marquez s'est fait opérer pour la 4ème fois sitôt le GP d'Italie.
Le HRC est par conséquent toujours privé de son pilote phare, avec les résultats désastreux que l'on connaît : Honda est dernier au classement constructeurs MotoGP (!), tandis que Pol Espargaro, Alex Marquez et Takaaki Nakagami font de la figuration. Bien choisir le futur coéquipier de Marquez est donc crucial pour le HRC… et pour Alberto Puig, qui avait fait venir Lorenzo puis Espargaro ! Joan Mir sera-t-il en mesure de mieux faire si son embauche au HRC se concrétise ?
Outre Marc Marquez, Brad Binder profite également d'un contrat en vigueur jusqu'en 2024 chez KTM, tout comme Aleix Espargaro et Maverick Viñales suite à leur récent renouvellement chez Aprilia. Idem pour Fabio Quartararo et Francesco Bagnaia, dont les engagements courent jusqu'en 2024 ("Pecco" a re-signé fin février).
Reste l'armada Ducati et ses huit Desmosedici, le plus fort contingent en MotoGP… La moto la plus convoitée est bien entendu celle de Jack Miller, qui est débarqué du team officiel Ducati faute de résultats à la hauteur. L'australien rebondit aux côtés de Brad Binder sur la KTM officielle, transfert qui éjecte de fait Miguel Oliveira !
Le portugais - qui a refusé l'offre de KTM de retourner chez Tech3 - est justement en pourparlers avec Ducati pour récupérer la place d'Enea Bastianini ci-dessous chez Gresini. "Bestia", fort de ses trois victoires et de 3ème place au provisoire, doit quant à lui monter au sein de la structure officielle des Rouges… A moins que cela ne soit Jorge Martin ?!
Ducati hésite entre ces deux pépites, à qui une moto aux spécifications d'usine est d'ores et déjà promise pour l'an prochain… Mais pas forcément dans le team usine ! La logique voudrait que Bastianini remporte ce duel au regard de ses résultats, d'autant que Jorge Martin est passé à côté de sa mi-saison avec ses chutes à répétition (4 résultats blancs).
Mais le madrilène continue d'avoir la côte auprès de Ducati, éblouis par ses performances l'année dernière : quatre podiums dont une victoire, malgré une saison perturbée par sa lourde chute à Portimao. Une chute qui pénalise encore "Martinator" : le n°89 vient de se faire opérer pour améliorer la perception de sa main droite, qui manque de sensibilité depuis ses fractures…
Les fans français, eux, verraient bien un certain Johann Zarco récupérer la deuxième Ducati d'usine : le cannois n'est-il pas quatrième au classement provisoire, à seulement trois points de Bastianini et avec dix longueurs d'avance sur "Pecco" Bagnaia sur la GP22 Factory ?! "Place aux jeunes", sourit l'intéressé, qui préférerait rester dans son équipe actuelle.
"Tant que je peux concourir pour le titre mondial à l’avenir, je suis heureux", explique Johann, conscient que ses 31 ans jouent contre lui face aux 26 ans de Bastianini et Martin. Sa marge de progression apparaît moins élevée aux yeux des décideurs, d'autant que le n°5 avoue lui-même avoir du mal à se lâcher en entrée de courbe comme le font les "d'jeuns" pilotes Ducati…
Reste que l'expérience et la sensibilité de Johann sont des atouts précieux : raisons pour lesquelles le directeur sportif de Ducati entend le maintenir chez Pramac. "Nous sommes encore dans les dernières discussions, mais c’est à 99% sûr que Johann - qui s'en sort très bien - sera encore chez Pramac l’an prochain", avait révélé Paolo Ciabatti à Canal+ lors du GP de Catalogne. Zarco-corico !
Quid des autres attributions sur les Ducati restantes ? La deuxième partie de saison devrait permettre d'y voir plus clair : certains pilotes en sursis, comme Luca Marini (n°10 ci-dessous), peuvent espérer sauver leur guidon avec de bons résultats comme ses deux sixième places d'affilée en Italie et en Catalogne.
D'autres sont en revanche d'ores et déjà condamnés à quitter le MotoGP, à l'image du vétéran Andrea Dovizioso (22ème au provisoire) qui ne met pas une roue devant l'autre sur la Yamaha-RNF... Le pilote italien va certainement prendre sa retraite définitive après sa tentative de retour débutée fin 2021 sur la M1 de Morbidelli.
Son jeune coéquipier Darryn Binder (20ème) espère rester dans les petits papiers de Razlan Razali, le manager du team RNF, pour suivre le mouvement chez Aprilia en 2023 : le sud-Africain - directement passé du Moto3 au MotoGP - a montré de bonnes choses comme sa 10ème place en Indonésie, mais a encore beaucoup à apprendre…
Aprilia et RNF lui laisseront-ils cette opportunité ou feront-ils des choix plus "orientés" : un jeune italien pour l'esprit cocardier (Celestino Vietti, au hasard) et un pilote asiatique pour séduire des sponsors grâce aux connexions de Razali, ancien directeur du circuit de Sepang (Malaisie) ?!
A suivre sur MNC : restez connectés !
Teams | Pilotes | Durée du contrat |
|
||
Aprilia Factory |
Aleix Espargaro Maverick Viñales |
Deux saisons (2024) Deux saisons (2024) |
Aprilia RNF |
Celestino Vietti ? Raul Fernandez ? Alex Rins ? Darryn Binder ? |
- - - - |
Ducati Factory |
Francesco Bagnaia Enea Bastianini ? Jorge Martin ? |
Deux saisons (2024) - - |
Ducati Pramac |
Johann Zarco Jorge Martin ? |
"99% sûr" en 2023 - |
Ducati VR46 |
Luca Marini ? Marco Bezzecchi ? Celestino Vietti ? |
- - - |
Ducati Gresini |
Miguel Oliveira ? Enea Bastianini ? Fabio Di Giannantonio ? |
- - - |
Honda Repsol |
Marc Marquez Joan Mir ? |
Trois saisons (2024) - |
Honda LCR |
Alex Rins ? Ai Ogura ? Alex Marquez ? |
- - - |
KTM Factory |
Brad Binder Jack Miller |
Deux saisons (2024) Deux saisons (2024) |
KTM Tech3 |
Remy Gardner ? Raul Fernandez ? Pol Espargaro ? |
- - - |
Yamaha Factory |
Fabio Quartararo Franco Morbidelli |
Deux saisons (2024) Une saison (2023) |
Total grille 2023 | 22 pilotes |
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"