Le projet de loi d’orientation sur les mobilités donne aux maires la possibilité de faire payer l'entrée des grandes villes aux véhicules motorisés (voitures, motos, camions...), mais le ministre de l'environnement jure que le gouvernement n'en fera pas une obligation. Explications.
Comme au Moyen-Âge, l'entrée des villes pourrait bientôt être conditionnée au paiement d'une taxe... Le projet de loi d'orientation sur les mobilités (LOM) qui sera prochainement soumis au Parlement prévoit le droit pour les maires d'instaurer un péage aux portes des villes de plus de 100 000 habitants (une quarantaine en France).
Cette possibilité existait déjà depuis le Grenelle de l'environnement en 2007 et la loi Grenelle II en 2010, mais les conditions étaient si restrictives qu’aucune ville n'a encore tenté l'expérience.
Le nouveau ministre de l'environnement - qui selon nos informations n'a toujours pas répondu à la demande de rendez-vous de la Fédération française des motards en colère (FFMC), comme son prédécesseur démissionnaire - assure toutefois que ce ne sera pas une obligation mais une simple option proposée aux élus locaux, l'Etat définissant seulement les limites légales.
Interrogé ce matin sur BFM TV, François de Rugy a précisé qu'en l'état actuel du projet de loi, ce péage - déjà pratiqué à Londres, Stockholm ou Milan - pourrait s'élever à 2,50 euros par jour maximum dans les villes françaises de moins de 500 000 habitants et à 5 euros maximum pour les grandes agglomérations (Paris, Lyon, Marseille...).
La question de savoir si les motos et les scooters seront concernés risque malheureusement de ne pas se poser... Car en dépit de leurs avantages en ville, tant en termes d'efficacité que de réduction de la pollution atmosphérique, les deux-roues sont actuellement touchés par toutes les restrictions applicables aux voitures en France (zones de circulation restreinte, circulation alternée, limitations de vitesse, etc.).
A moins que députés et sénateurs, récemment mobilisés contre les 80 km/h, ne prennent soudain conscience de l'avantage des deux-roues (motorisés ou non) dans les plans de déplacements urbains ? Les militants et lobbyistes de la FFMC ont encore quelques mois pour les convaincre...
A la mairie de Paris, on assure être "toujours opposés à un péage urbain qui se limiterait au périphérique et qui serait discriminatoire pour les ménages à faibles revenus", selon l'entourage d’Anne Hidalgo cité par Le Monde...
Faut-il comprendre que s'il ne se limitait pas au périph' mais s'étendait à toute l'agglomération du Grand Paris, la mairie y serait favorable ? Toujours selon le quotidien du soir, "l'élue socialiste se dit en revanche ouverte à toute réflexion sur une autre forme de péage élargie à l’échelle du Grand Paris et qui prévoirait des "mécanismes intelligents" à l’instar de ce qui se pratique aux Pays-Bas (avec des bonus pour les conducteurs qui privilégient les déplacements pendant les heures creuses)"...
Sauf que la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est elle aussi toujours prononcée "résolument contre" car "il y aurait d'un côté les Parisiens et métropolitains les plus riches et les autres, notamment les Franciliens les plus défavorisés. Ils sont déjà discriminés car ils ont souvent des véhicules anciens et n'ont pas la bonne vignette Crit'Air pour circuler dans Paris. Ce péage renforcerait leur sentiment d'exclusion", indiquait-elle l'an dernier à nos confrères du Parisien...
En province, les élus interrogés par nos confrères de la presse régionale assurent eux aussi que jamais ils n'instaureront de péage urbain, que ce soit à Montpellier (34), à Toulouse (31), à Rennes (35), à Nantes (44), à Nice (06), etc. A vérifier dans quelques mois ? Restez connectés...
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