Avec 7760 immatriculations, Suzuki affiche une chute de -22,1% sur le marché moto français. Guillaume Vuillardot, directeur commercial de la marque japonaise en France, établit pour Moto-Net.Com son bilan 2016 et dévoile ses objectifs pour 2017. Interview.
Moto-Net.Com : La norme d'émission Euro 4 vous a contraints à mettre à jour votre gamme pour 2017 et à rayer certains produits de votre catalogue... Coûteuse à double titre, cette norme peut-elle néanmoins dynamiser vos ventes 2017 grâce à l'attrait des nombreuses nouveautés ?
Guillaume Vuillardot (directeur commercial Suzuki France) : Douze nouveautés ou évolutions de modèles arrivent chez Suzuki, ce qui nous place parmi les constructeurs qui présentent le plus de nouvelles motos en 2017 : V-Strom 1000, V-Strom 1000XT, V-Strom 650, V-Strom 650XT, V-Strom 250, GSX-R1000, GSX-R1000R, GSX250R, GSX-R125, GSX-S750, GSX-S125 et Burgman 400. Il y en a pour tous les goûts ! Toutefois, vous n'êtes pas sans savoir que notre marque travaille aujourd'hui différemment : bien que nous souhaitions évidemment augmenter de manière raisonnable nos volumes, la priorité n°1 de la marque c'est la croissance maîtrisée : croissance raisonnable des volumes en privilégiant la qualité des affaires, les services et la satisfaction des clients.
MNC : Autre restriction intervenue en milieu d'année 2016 cette fois, le permis A2 "pour tous" a-t-il dopé les ventes de vos modèles et kits 35 kW ?
G. V. : Ce changement intervient pour les nouveaux permis qu'il faut rapporter au nombre total d'utilisateurs. C'est-à-dire que le permis A2 va monter en puissance au fil des mois et des années. Toutefois, je vous confirme que les ventes A2 sont en augmentation chez Suzuki, d'autant plus que nous sommes une des seules marques à proposer une offre A2 dans les principaux segments du marché : roadster, trail, sportive, scooter et cruiser.
MNC : Toujours plus propres et plus sûrs (ABS ou freinage combiné obligatoire), les deux-roues motorisés ne sont toujours pas considérés comme une solution en ville (circulation alternée, interdiction en centre-ville, etc.). Existe-t-il des moyens pour changer cela ?
G. V. : Nous y travaillons avec la CSIAM. Le temps politique et le temps des usagers n'est pas calé sur le même rythme. Donc oui, nous oeuvrons pour pouvoir faire évoluer les mentalités. C'est un travail de fond, un travail de l'ombre qui demande de temps.
MNC : Le Salon de la moto de Paris 2017 est reporté... à quand et pour quelles raisons selon vous ? Une hypothétique annulation serait-elle pénalisante pour votre activité ?
G. V. : C'est un sujet sur lequel nous travaillons également au sein de la CSIAM, afin d'apporter une réponse commune au sein de l'industrie. Pour faire simple et clair, l'investissement réalisé est trop important par rapport aux retombées. Paris fut un temps un salon international. Il est aujourd'hui devenu un salon régional qui à ce titre ne peut plus prétendre à des investissements aussi importants de la part des constructeurs. Toutefois, nous travaillons pour retrouver un rendez-vous parisien, car le contact avec les clients est essentiel et notre profession a également besoin de faire rêver ses futurs clients.
MNC : Que vous inspire l'évolution globale du marché français du motocycle en 2016 ?
G. V. : Le marché progresse mais l'effet Euro 3 y est pour beaucoup. Mais ne boudons pas notre plaisir, le marché est en positif.
MNC : Quel bilan dressez-vous pour votre marque en 125 et en gros cubes ?
G. V. : L'année 2016 a été une année de changement pour Suzuki avec une évolution fondamentale de stratégie. L'impact sur nos volumes a donc été important, mais comme je le disais précédemment, ce n'est plus nécessairement notre priorité n°1 : nous travaillons sur le développement d'une activité saine, l'apport de services aux clients et l'amélioration de leur satisfaction.
MNC : Quels modèles ont particulièrement bien fonctionné cette année?
G. V. : Nous avons été en rupture de stock sur tous nos modèles pendant toute l'année 2016, à l'exception de la SV650. Donc il est difficile d'apporter un jugement objectif sur le succès de nos motos en termes de volume. Par contre, la satisfaction des clients Suzuki n'a jamais été aussi élevée, principalement sur les items de plaisir de conduite, fiabilité et performance. Enfin, l'âge moyen de nos clients a légèrement baissé, ce qui va nous aider à préparer l'avenir.
MNC : Quels sont ceux qui sont restés en retrait ? Pourquoi ?
G. V. : Le lancement de la SV650 a été plus compliqué que prévu du fait notamment d'une arrivée tardive de la moto. Toutefois, la situation se redresse de manière tout à fait satisfaisante désormais.
MNC : Vos nouveautés 2016 ont-elles atteint leurs objectifs commerciaux ?
G. V. : La SV650 a atteint ses objectifs sur la deuxième partie de l’année, pas sur la première.
MNC : Quelle a été la bonne surprise de votre année 2016 ? Et la moins bonne ?
G. V. : Je ne parlerai pas de surprise mais de grande satisfaction suite au travail de fond que nous faisons. Côté business, le maintien du réseau Suzuki dans un contexte délicat, le partenariat à long terme que nous venons de signer avec Philippe Monneret / Easymonneret le n°1 de la formation 2 roues en France, les 12 nouveautés/évolutions que nous avons présentées à Cologne et Milan et le partenariat avec BMC. Côté compétition, le 15ème titre de Suzuki et de la GSX-R en endurance, notre très belle victoire au Bol d'Or, notre team MotoGP qui fonctionne très bien avec notre première victoire depuis notre retour et enfin les titres de champion de France SX1 et SX2 avec nos RM-Z et le team JPM Racing. La moins bonne est très clairement le manque de disponibilité produit qui a apporté beaucoup de frustration par rapport au potentiel réel de Suzuki en France.
MNC : Quel a été selon vous l'événement marquant de l'année 2016 dans le monde du deux-roues ?
G. V. : Je pourrais vous parler du débridage que nous attendions depuis des années, mais nous avons surtout été profondément touchés par la disparition de notre concessionnaire Robert Doron.
MNC : Quelles sont vos bonnes résolutions pour l'année 2017 ?
G. V. : Faire profiter nos clients de la passion qui nous anime chez Suzuki, continuer à améliorer la satisfaction client, les services et à développer le business Suzuki de manière saine.
MNC : Quels sont vos grands rendez-vous 2017 ?
G. V. : Nous démarrons l'année avec le Touquet, où nous serons présents pour jouer la gagne avec Nicolas Aubin (team OB1), Steven Lenoir (team JPM), Steve Ramon (team Suzuki) et Vincent Philippe en guest star. Ensuite, nous serons présents sur tous les événements majeurs en termes de compétition : MotoGP où nous accueillons deux nouveaux pilotes très performants (Andrea Iannone et Alex Rins), endurance où la nouvelle GSX-R1000 EWC va entrer en piste, FSBK où là également la nouvelle GSX-R1000 va se battre pour le titre, motocross avec le team géré dorénavant par Stefan Everts et le Supercross. En termes de partenariat, en plus d'Easymonneret, nous venons de signer avec BMC, l'école de pilotage de référence dans le deux-roues. Nous lançons une superbe formule, à l'image de notre moto : le GSX-R Tour ! Ce sont cinq dates où les fans de Suzuki et de la GSX-R pourront venir rouler et essayer la nouvelle GSX-R1000, sur de belles pistes, avec un encadrement au top ! Enfin, pour accueillir nos nouveautés, nous aurons des portes ouvertes en avril où une grosse partie des nouveautés seront à découvrir ainsi que notre nouvelle SV650 Café Racer. Beaucoup de présence sur le terrain que je vous invite à découvrir en concession, sur notre site internet et notre page Facebook.
MNC : Pour conclure, qu'aviez-vous commandé au Père Noël cette année ?
G. V. : Que nos clients puissent découvrir nos nouveautés en nombre, plusieurs victoires pour la GSX-RR en MotoGP, un nouveau titre pour la GSX-R1000 en EWC, une victoire au Touquet, des clients Suzuki heureux et que chacun d'entre nous puisse continuer à vivre sa passion... en Suzuki !
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