Yamaha essuie une cuisante défaite à Misano, où ses pilotes ont de nouveau manqué d'adhérence en course après des essais pourtant prometteurs... Après avoir refusé la main tendue par Marquez, la star locale Valentino Rossi doit se contenter d'une lointaine 7ème place sans saveur au GP de San Marin 2018. Débriefing.
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (7ème en qualifs et 7ème en course) : "C'est vraiment dommage, car la journée d'hier était plutôt bonne. Honnêtement, je m'attendais à être assez compétitif et à faire une bonne course devant mon public. Malheureusement, dès ce matin je manquais de vitesse : c'est comme si je manquais de grip".
"J'ai beaucoup souffert et j'étais vraiment plus lent par rapport à hier, bien que la moto, les pneus et les réglages aient été exactement les mêmes. Nous allons maintenant essayer d'analyser tout cela : c'est un problème qui arrive parfois chez Yamaha et nous devons comprendre pourquoi".
L'analyse Moto-Net.Com : Transparente. Le terme n'est pas trop fort pour décrire la prestation des M1 au GP de San Marin 2018 : Maverick Viñales, premier pilote Yamaha à l'arrivée (5ème), s'est fait dominer toute la course par Rins, tandis que Rossi et son casque "Back to Misano" terminent au 7ème rang à 19,786 sec du vainqueur...
Une désillusion totale pour le team officiel du blason d'Iwata, qui bénéficiait pourtant d'un avantage non négligeable : Rossi et Viñales - ainsi que les pilotes d'usine Ducati - ont participé mi-août à des tests privés sur le tracé de Misano, ce qui leur a permis de définir une bonne base de travail.
Quant à Johann Zarco, c'est à la 10ème place - à quelque 27,559 sec ! - qu'il termine cette 13ème manche de la saison, après avoir commis une petite erreur dans les premiers tours. "Je ne sais pas quoi faire", admettait hier soir le français, qui dit manquer de grip malgré toutes ses tentatives pour enrayer le phénomène.
Le week-end s'annonçait pourtant prometteur pour Yamaha : troisième en qualifications, Maverick Viñales renouait avec la première ligne pour la première fois depuis le GP d'Italie au Mugello. Et si Valentino Rossi ne s'est lui qualifié qu'en 7ème position, son chrono n'était qu'à 0,078 sec de celui de son coéquipier (!) et à seulement 0,112 sec de Jack Miller, deuxième sur la grille derrière Lorenzo.
Confiants, Mack et le Docteur s'attendaient à jouer aux avant-postes et à lutter pour le podium, à défaut de décrocher la victoire sur laquelle Ducati avait mis une sérieuse option. Las, comme trop souvent, le comportement de la M1 a évolué dans le mauvais sens entre samedi et dimanche malgré des réglages similaires.
Impuissants, les pilotes Yamaha n'ont pas pu tenir le rythme : le tour le plus rapide de Valentino Rossi était en 1'33.631, à 0,953 sec du meilleur temps en course réalisé par Dovizioso. "Je ne comprends pas : je tournais 6 à 7 dixièmes plus vite hier avec des pneus usés", peste la star transalpine, qui évoque l'élévation de la température comme une cause possible de leurs soucis.
Une raison moyennement convaincante dans la mesure où le mercure n'a grimpé que de deux degrés entre les qualifications samedi (25°C dans l'air et 39°C sur la piste) et la course dimanche (27°C dans l'air et 41°C sur la piste). Certes, la moindre variation impacte les performances en MotoGP, mais pas à ce point : imaginez le désastre avec 10°C d'écart !
D'autant que les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Or, comme le constate amèrement Rossi : "les Ducati et Honda ont conservé le même rythme d'un jour sur l'autre, alors que pour Maverick et moi - mais aussi Johann - tout a été plus compliqué dimanche".
Pour le nonuple champion du monde, la déception est particulièrement vive dans la mesure où Misano est le circuit sur lequel il a limé ses premiers sliders... Ses fans, massés en nombre dans des tribunes d'un jaune éclatant, attendaient impatiemment le coup d'éclat dont ils avaient été privés l'an dernier suite au forfait de Rossi, jambe brisée pendant l'entraînement !
Autant dire que la déception était palpable à l'arrivée du GP de San Marin 2018, quand le héros local est passé sous le drapeau à damiers à la 7ème position sans jamais avoir été en mesure de jouer devant. Même la victoire de Dovizioso - pilote italien sur une moto italienne - n'a pas suffi à consoler certains tifosis !
Il faut dire que le n°46 enregistre à domicile sa plus mauvaise performance de la saison 2018, en faisant bien entendu abstraction du GP d'Argentine qu'il a terminé 19ème après avoir été poussé au tapis par Marquez. Cette contre-performance lui coûte en outre la deuxième place au provisoire, récupérée par Dovizioso.
Quant à son coéquipier Viñales, sa 5ème place n'est pas non plus de nature à le satisfaire : "comme toujours, nous avons un moins bon feeling le dimanche", enrage le n°25 qui termine dans le sillage de son ancienne moto.
Pour Yamaha, la situation passe de préoccupante à inquiétante avec déjà 22 courses sans victoire. Le blason d'Iwata n'avait pas connu de disette aussi longue depuis 2003, avant que le recrutement de Valentino Rossi, justement, ne fasse passer la M1 de l'ombre à la lumière.
15 ans plus tard, la magie n'opère plus : Rossi lui-même semble tâtonner dans l'obscurité, sans parvenir à identifier précisément la source des problèmes. Ajoutez à cela les doutes qui semblent ronger Viñales et désormais Zarco... et vous obtenez un constructeur en pleine déroute.
Le retour de Jonas Folgas comme pilote d'essais modifiera-t-il la donne ? Valentino Rossi, qui a insisté auprès de Yamaha pour obtenir un "team test" en Europe, ne dissimule pas son impatience d'avoir un oeil neuf sur la M1 : "je crois que c'était important pour Yamaha de s'adjuger les services de Jonas, car il peut piloter la moto comme Maverick et moi", estime le n°46.
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.