Jorge Lorenzo - vainqueur de la dernière course en Autriche - décroche à Misano (Italie) sa troisième pole position sur Ducati, sa 68ème en Grand Prix moto. Le majorquin s'élancera dimanche devant Jack Miller, excellent deuxième sur la grille du GP de Misano 2018, et Maverick Viñales. La dernière place revient à Christophe Ponsson, qui remplace Tito Rabat mais dont la présence fait jaser...
Le "marteau" de Lorenzo s'est de nouveau abattu à Misano : le n°99, qui juge puérile l'attitude de Rossi envers Marquez, s'est surpassé pendant les qualifications du GP de San Marin pour arracher la pole sous un beau ciel bleu et 25°C. Chronométré en 1'31.629, "Jorgeuil" bat au passage de deux dixièmes le record absolu du tracé qu'il détenait depuis 2016 en 1'31.868 !
De quoi alimenter les regrets quant à son départ de chez Ducati : Lorenzo est actuellement le pilote à avoir engrangé le plus de points au championnat, au point d'être passé devant son coéquipier Dovizioso au provisoire ! "J'aurais aimé disposer de plus temps pour mener à bien ce défi chez Ducati", concède-t-il à propos de son arrivée chez Honda en 2019.
Le majorquin remporte sa troisième pole sur Ducati après celle du GP de Catalogne, où il avait signé un retentissant doublé après sa victoire au Mugello (Italie). Nul doute que Lorenzo ambitionne de réécrire ce scénario ! Le majorquin s'était ensuite illustré pendant les qualifications du GP de Grande-Bretagne avant son annulation.
Lorenzo, dernier vainqueur MotoGP en date, se montre assez confiant quant à ses capacités à remporter la mise sur un circuit où sa dernière victoire remonte à 2013. Le futur pilote Honda devance Jack Miller, auteur d'une superbe performance sur sa Ducati Pramac en 1'31.916 (+ 0,287 sec).
Lors du dernier sprint, cette deuxième place était détenue par un certain Marc Marquez qui semblait le seul réellement en mesure de contrecarrer la domination de Lorenzo. Mais le tenant du titre, leader au provisoire avec une avance de 59 points sur Rossi et 71 sur Viñales, a de nouveau confondu vitesse et précipitation et s'est fait piéger à la hauteur du virage 15 !
How fast was THAT?! Unbelievable @marcmarquez93 is already back out on his spare bike!#SanMarinoGP pic.twitter.com/PJQ2zvIwn8
— MotoGP (@MotoGP) 8 septembre 2018
Vite debout après cette énième perte de l'avant, Marquez s'est précipité dans son box pour récupérer sa deuxième moto - le "mulet" - pour tenter de sauver ce qui pouvait l'être... Ses entraînements réguliers en course à pied portent véritablement ses fruits : le catalan s'est livré à une véritable séance de running, casqué et en combinaison, vers le stand Honda-Repsol !
Mais malgré ses talents de joggeur, Marquez n'a pas pu empêcher Miller, Viñales et Dovizioso de lui souffler des positions sur la grille. Le "coureur" moto le plus rapide du monde s'élancera du milieu de la deuxième ligne, entre "Dovi" et Crutchlow, et devant un Valentino Rossi qui lui refuse toujours l'absolution…
Huitième, Danilo Petrucci est le dernier pilote placé à une demi-seconde de la pole (+0,507 sec), des écarts très serrés qui promettent un - début de - Grand Prix palpitant ! Le pilote Ducati Pramac s'élancera devant Johann Zarco, qu'il précède au provisoire au rang de premier pilote privé.
Dani Pedrosa partira quant à lui de la 11ème position devant Franco Morbidelli, qui a chuté sans gravité lors de son ultime tour rapide. De retour de blessure après trois courses ratées, Pol Espargaro se qualifie 20ème sur la KTM malgré de fortes douleurs qui tenaillent l'espagnol au cou et à la clavicule.
Le dernier chrono de ces qualifications revient sans surprise au français Christophe Ponsson, qui remplace au pied levé l'espagnol Tito Rabat dans le team Ducati Avintia. Pour son tout premier Grand Prix, le n°23 s'élancera de derrière Hafizh Syahrin, en grandes difficultés ce week-end au grand dam de son team Tech3.
Si Christophe Ponsson est parvenu à se maintenir sous la limite des 107% de la pole - seuil minimal pour accéder à la course -, sa présence continue de faire grincer les dents des pilotes titulaires... Le remplaçant de Rabat accuse la bagatelle de 5,551 sec de retard sur le poleman : 1'37.180 contre 1'31.629. Un gouffre, malgré ses progrès : le tricolore était à 7 secondes lors de sa première séance.
Beaucoup s'étonnent que cette wild-card lui ait été accordée, alors que le français n'a aucune expérience de la catégorie reine et que son palmarès est vierge de toute victoire dans un championnat majeur... Certains comme Lorenzo estiment qu'un certain niveau devrait être requis pour courir en MotoGP, via l'octroi d'une sorte de "Super Licence" comme en Formule 1.
"Arriver en MotoGP grâce à l'argent n'est pas une bonne façon de faire", s'agace Marquez, qui critique les limites du caractère payant des guidons chez Avintia : le team espagnol a la triste réputation d'exiger une somme d'argent à ses pilotes, comme Tito Rabat et Xavier Simeon cette année ou Loris Baz l'an dernier.
Autrement dit, un pilote suffisamment "soutenu" par ses sponsors aura les faveurs du team Avintia, au détriment d'un autre plus prometteur mais fauché... Cette sélection par les capacités financières et non sportives est selon toute vraisemblance à l'origine du recours à Christophe Ponsson, illustre inconnu en catégorie reine.
"C'est bien de donner une opportunité à quelqu'un, mais quand on voit comment sa journée s'est déroulée, c'est assez dangereux pour lui d'être en piste avec nous", résume Cal Crutchlow, conscient que le jeune homme "fait de son mieux : je ne le blâme pas et il n'a pas besoin que d'autres lui tapent dessus".
Le britannique prévoit néanmoins d'évoquer cette situation en commission de sécurité et ponctue sa réflexion d'une phrase assassine à l'attention d'Avintia : "l'équipe est stupide : ils se font passer pour encore plus idiots qu'ils ne le sont habituellement", juge le pilote LCR avec son franc parler habituel.
Si cette décision d'introduire un "rookie" peu aguerri peut être reprochée à Avintia, rappelons que les équipes MotoGP ont l'obligation réglementaire de trouver un remplaçant dans les dix jours qui suivent le forfait d'un de leur pilote. Ce qui signifie que l'équipe espagnole - privée de Rabat depuis sa grosse chute à Silverstone - devait impérativement aligner sa moto à Misano, sous peine de sanctions.
L'urgence de la situation explique donc en partie le choix de Ponsson : où trouver un pilote avec les compétences nécessaires en pleine saison, alors que tous les contrats sont signés et les engagements pris ? Les teams officiels peuvent recourir à leurs pilotes d'essais, mais les teams privés n'ont pas cette possibilité et pas forcément les moyens de débaucher un bon pilote d'un autre championnat !
D'où la grogne récurrente contre ce point de règlement exigé par le promoteur pour des raisons possiblement commerciales... Car si Dorna exige que les pilotes forfaits soient aussitôt remplacés, c'est probablement pour respecter les termes des contrats des droits de diffusion revendus aux télévisions : proposer des courses auxquelles participent un certain nombre de pilotes.
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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