C'en est fini des concepts et des prototypes, des expositions et des démonstrations : le scooter électrique BMW C evolution débarque dans les concessions BMW. Moto-Net.Com a pu tester sa version définitive... et le courant est bien passé ! Premier essai.
Motorisation
Logé en tête du bras oscillant, le moteur électrique - synchrone à aimants permanents - débite une puissance nominale de 11 kW (ou 15 chevaux, lui permettant d'intégrer la catégorie MTL), mais il peut atteindre un pic de 35 kW (47,5 ch) à 4650 tr/min. Son couple de 72 Nm est lui, disponible dès le premier tour, et jusqu'à 4500 tr/min.
La transmission est assurée par une courroie crantée, qui entraine la roue arrière via un engrenage épicycloïdal présentant une démultiplication de 1 à 8,28. BMW assure que la proximité de l'axe du bras oscillant et l'arbre de sortie du moteur a permis de réduire le moment d'inertie autour du pivot du bras oscillant, et d'optimiser le réglage de la suspension arrière.
Le moteur est alimenté par une batterie composées de trois modules d'accumulateurs de 12 cellules lithium-ion chacune, d'une capacité de 60Ah et d'une tension normale de 3,7V. Au total, la capacité de la batterie atteint 8 kWh qui permet de parcourir environ 100 km (selon le mode de conduite adopté, voir la partie électronique).
Le temps requis pour une charge complète sur le réseau électrique domestique (prise ordinaire de 220 volts et 12 ampères) est estimé à environ 4 heures mais peut être réduit à 3 heures sur une prise 220V/16A. La prise se trouve dans le tablier à gauche sous le guidon.
Une garantie de cinq ans accompagne la batterie : sur cette période, "la mise en oeuvre de systèmes de surveillance complexes (lui) permet de mettre à disposition au moins 80 pour cent de sa capacité", promettent les ingénieurs.
Selon eux toujours, un C evolution entreposé dans le fond d'un box - souvent dépourvu de prise électrique ! - "ne perd environ qu'1% de batterie en un mois". On devrait donc pouvoir l'abandonner sans souci pendant les grandes vacances ou durant les semaines les plus froides en hiver...
Alors que les éléments confinées dans les voitures électriques (dont la i3, avec laquelle le C evolution partage les accus d'ailleurs) exigent un refroidissement liquide - "à fluide frigorigène", précisent les Allemands -, celle du scooter BMW se contente d'un refroidissement par air.
Bien moins encombrant et lourd que le système liquide, il se résume en fait à une conduite d'air installée dans le sens de marche qui permet au vent de s'engouffrer vers le boitier de la batterie, dont le fond est pourvu de légères nervures. Un ventilateur placé au fond du boitier de la batterie permet de faire circuler l'air lors de la charge.
Le moteur électrique et son électronique de puissance en revanche, bénéficient d'un refroidissement liquide, ce qui explique la présence d'un radiateur dans le carénage avant droit. La circulation du liquide de refroidissement est assurée par une pompe à liquide électrique.
BMW Motorrad profite largement de l'expérience de la branche - tronc ! - BMW automobile en matière de mobilité électrique : outre l'utilisation des modules d'accumulateur de la i3 (trios modules sur le scooter, huit sur la voiture), le C evoluton embarque certains composants électroniques communs aux i3 et i8.
Les synergies entre les deux entités (2-roues et 4-roues) concernent aussi la sécurité électrotechnique : BMW est fier d'annoncer que son scooter est le premier deux-roues à moteur électrique à répondre aux normes adoptées par les principaux constructeurs automobiles : ISO 26262 pour la sécurité de fonctionnement et ECE-R100 pour la sécurité haute tension (la plage de tension varie de 100 à 155 volts mine de rien !).
En termes de performances pures, le nouveau scooter bat son frangin C 600 Sport en accélérant de 0 à 50 km/h (2,7 secondes d'après BMW) et réussit à soutenir la comparaison jusqu'à 100 km/h (6,2 s). La vitesse de pointe du scooter électrique est en revanche bridée électroniquement à 120 km/h, quand le thermique peut atteindre les 175 km/h (donnée constructeur).
Petit bonus de la version électrique : le scooter propose une aide à la marche arrière activée depuis le commodo "R" (comme "Rear"). Pour reculer, le conducteur doit maintenir cette touche enfoncée et gérer les gaz comme il le fait en marche avant.
Partie-cycle
Qualifiée d'hybride par le constructeur, la partie cycle du scooter repose principalement sur le boitier de la batterie. Sur ce robuste élément en aluminium coulé sous pression se greffent deux supports en tube d'acier pour la tête de direction à l'avant et le monobras oscillant à l'arrière.
La roue avant de 15 pouces est guidées par une fourche télescopique inversée (non réglable) dont les tubes mesurent 40 mm de diamètres et peuvent plonger sur 120 mm. Un combiné ressort/amortisseur (précontrainte réglable) est monté du côté gauche et assure la liaison avec le bras oscillant à l'arrière (115 mm de débattement).
Trois disques de 270 mm (deux à l'avant, un à l'arrière) sont mordus par un étrier flottant à deux pistons et se chargent de ralentir le bestiau de 265 kg tous pleins faits. À titre de comparaison, le C 600 Sport est donné pour 239 kg et partage ses mêmes trains roulants avec son frangin électrique : freins donc, mais aussi jantes, suspensions et pneus Pirelli Diablo Scooter.
Comme l'ensemble de la gamme BMW, le C evolution dispose de l'ABS de série : le Bosch 9M à deux canaux en l'occurrence "qui n'accuse que 700 grammes sur la balance et permet de réguler individuellement les circuits de freinage avant et arrière", précise le constructeur.
Enfin, à l'instar de ses cousins C 600 Sport et C 650 GT, le scooter électrique Béhème enclenche automatiquement son frein de stationnement dès que la béquille latérale est sortie. Il dispose également d'une béquille centrale.
Electronique
Afin d'augmenter son autonomie, le scooter est pourvu d'un système de récupération d'énergie qui intervient automatiquement à la coupure des gaz, en décélération et/ou au freinage : cela dépend du mode de conduite sélectionné !
Quatre modes sont proposés par le constructeur et présentés comme suit :
Comparable à l'antipatinage ASC (Automatic Stability Control) équipant les motos BMW à moteur thermique, le limiteur de couple TCA (Torque Control Assist) qui équipe de série le C evolution prévient tout dérapage du pneu arrière - au démarrage surtout - sur les revêtements au grip réduit.
En cas de récupération d'énergie intense (mode Eco Pro ou Dynamic), le TCA sert aussi à empêcher que la roue arrière ne se bloque, surtout sur des routes glissantes, un peu à l'image d'un antidribble.
Bardé d'électronique, le C evolution reprend bon nombre de composants de type haute tension (câbles, prises, électronique pour la batterie et disjoncteur de sécurité) issus de la filière auto qui répondent aux normes les plus sévères.
En font aussi partie, le contrôleur ISO surveillant l'isolation, l'indicateur haute tension et le distributeur haute tension ainsi que le convertisseur à courant continu qui permet d'alimenter le réseau de bord et les boîtiers électroniques fonctionnant sur du 12 volts.
Ce courant sert également à alimenter l'éclairage (LED pour les feu arrière, clignos et éclairage diurne) ainsi que l'écran couleurs TFT qui fournit toutes les informations nécessaires au pilote et que Moto-Net.Com a pris le soin de recenser dans la fiche technique en page suivante...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS BMW C EVOLUTION |
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POINTS FAIBLES BMW C EVOLUTION |
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