Les trois principaux défenseurs des motards - Codever, Fédération française de motocyclisme et Fédération française des motards en colère - estiment que les associations qui militent pour le contrôle technique moto seraient sujettes à du conflit d'intérêts. Explications.
Alors qu'une nouvelle mobilisation se prépare contre le contrôle technique moto ce samedi 4 février, les principales entités de défense des motards s'en prennent aux trois associations qui se sont saisies du Conseil d'État pour exiger l'application du contrôle technique pour les motos et scooters contre l'avis du gouvernement.
Le Collectif de défense des loisirs verts (Codever), la Fédération française de motocyclisme (FFM) et la Fédération française des motards en colère (FFMC) évoquent sur leurs réseaux sociaux des "conflits d'intérêts" autour de Paris sans voiture, Ras-le-Scoot et Respire, qui bénéficieraient selon eux d'appuis financiers intéressés en vue de faire appliquer le contrôle technique sur les deux-roues.
"Semblerait-il qu'il y ait conflit d'intérêt pour 3 associations "vertes-tueuses" avec l'assistance de la Mairie de Paris", s'interroge la FFM en préambule de ce tract "numérique" réalisé en commun et qui s'intitule "Champions du conflit d'intérêt". "Les 3,9 millions de motards français doivent savoir… A partager sans modération", incite la Fédération sportive.
Pour mémoire, Paris sans voiture, Ras-le-Scoot et Respire - hostiles aux véhicules motorisés en général et aux deux-roues en particulier - ont sollicité à deux reprises la plus haute juridiction administrative : objectif atteint en fin d'année, quand les "Sages" estiment que les mesures alternatives au contrôle technique proposées par le France sont insuffisantes.
Résultat : le ministère des transports se dit contraint de mettre en place le contrôle technique pour les motos et les scooters, malgré la forte mobilisation des motards et son utilité maintes fois contestées… y compris - comble de l'ironie - par un contrôleur interviewé par MNC !
Pour le Codever, la FFM et la FFMC, Respire mériterait le premier prix du conflit d'intérêt : l'association toucherait "40 000 euros" de subventions d'un "organisme qui milite pour le transport électrique" et d'une société de location de trottinettes et vélos électriques. A comparer avec le budget réuni par les adhésions à Respire qui s'élèverait à seulement "970 euros" !
Ras-le-Scoot est aussi dans la viseur, plus particulièrement son dirigeant : "son fondateur et porte-parole est l'ancien délégué général de l'association Respire" et serait par ailleurs "fort occupé par ses commerces de bicyclettes". Remarque qui suggère un intérêt économique derrière son insistance en faveur du contrôle technique moto…
Paris sans voitures aurait de son côté touché la bagatelle de "39 000 euros de la mairie de Paris" affirment les défenseurs de la moto, qui s'interrogent au passage sur sa structure économique : "difficile de savoir qui la compose, et ses comptes ne sont pas publiés. Un oubli sans doute", ironise l'affiche sur les réseaux de la FFMC, la FFM et le Codever.
Dekra en prend aussi pour son grade pour ses différentes actions de lobbying en faveur du contrôle technique sur les motos et scooters avec un "Prix spécial du jury", tandis que le Conseil d'État est accusé d'avoir "tiré une balle dans le dos de 3,9 millions de motards français en exigeant un contrôle technique inutile".
"Félicitations à nos trois champions du conflit d'intérêt pour n'avoir rien déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Ils n'en ont probablement jamais entendu parler !", concluent par ailleurs les trois associations de défense de la moto.
Rappelons que le ministre des transports prévoit un contrôle technique "allégé" via des inspections visuelles en juin. Lors de son dernier entretien avec les associations moto, Clément Beaune, avait également évoqué un format moins contraignant qu'en automobile : une première visite après cinq ans, puis tous les trois ans (4 ans puis 2 ans pour les voitures). Restez connectés et, surtout, mobilisés !
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