Comme déjà évoqué sur MNC, le gouvernement envisage de mettre en place dès cet été un contrôle technique moto décrit comme "allégé". Cette procédure serait uniquement basée sur un contrôle visuel des deux-roues au prix d'une cinquantaine d'euros !
Malgré l'impressionnante grogne exprimée pendant les manifestations de motards, le contrôle technique moto poursuit hélas son bonhomme de route : une formule "allégée" basée sur de simples contrôles visuels est officiellement envisagée "à l'horizon juin 2023" dans une note du ministère des transports aux directions régionales de l'équipement (DREAL).
Cette note que s'est procurée l'Agence France Presse (AFP) évoque "une mise en œuvre progressive en deux étapes avec un contrôle visuel dans un premier temps", avant que ne se concrétise la version définitive du contrôle technique moto - décrite comme "plus étoffée"- avec "prise de mesures en utilisant des matériels dédiés", a priori pour notamment vérifier le niveau d'émissions sonores et polluantes.
Cette proposition de réduire temporairement le contrôle technique à une vérification visuelle s'explique par la mise sous pression du gouvernement par le Conseil d'État, qui impose aux forceps le contrôle technique pour les deux et trois-roues au prétexte que les solutions alternatives initialement prévues ne sont pas assez concrètes.
Le Conseil d'État - sollicité par les associations antimotos Ras-le-Scoot, Paris sans voiture et Respire - semble à ce stade avoir gain de cause, comme l'avait admis à demi-mots la Fédération française des motards en colère (FFMC) contactée par Moto-Net.Com après un long entretien avec le ministre des transports, Clément Beaune...
"Le ministre nous a reçus pendant deux heures et s'est montré à l'écoute", nous avait expliqué son chargé de communication Didier Renoux. "Mais lui-même ne cache pas un certain pessimisme car on ne peut pas passer au-dessus du Conseil d'État".
"Tout en essayant d'afficher une bonne volonté de façade (par exemple en annonçant être prêt à entendre une périodicité moins contraignante que pour les voitures), Clément Beaune donne la sensation de ne pas vouloir se battre contre le CT mais, bien au contraire, de vouloir le mettre en place au plus vite, soit pour l'été prochain", avait fait savoir quelques jours plus tard la FFMC.
Lors de cette réunion fin novembre, l'idée d'un contrôle "simplifié" sur la base d'une simple inspection visuelle avait déjà été évoquée par le ministre : l'association de défense des motards s'en était immédiatement indignée, comme nous l'avait raconté Didier Renoux.
"Payer 30 ou 40 euros pour qu'un opérateur jette un oeil à l'état des pneus ou des plaquettes de frein : c'est juste une blague !", soupire le chargé de communication interrogé par le Journal moto du Net. "Aucun motard ne va tolérer ça, pas plus que nous à la FFMC".
Et pourtant cette mauvaise blague est en train de devenir une réalité, à la charge des motards et scootéristes : la note du ministre des Transports évoque un coût "inférieur à 50 euros" pour ce contrôle visuel. 50 € la vérif' que tout motard apprend à faire dès le permis moto, ça fait sacrément ch(i)er !
Par ailleurs, selon cette note, le gouvernement travaillerait "en lien avec les fédérations du contrôle technique" (une élégante formule pour ne pas parler plus clairement d'entrisme des lobbyistes) afin de mettre sur pied dès cet été 2023 un réseau de centres de contrôle technique moto "suffisamment dense pour que les usagers n'aient pas à parcourir une trop longue distance".
"Cette application pour l'été 2023 paraît surréaliste", nous avait pourtant assuré le porte-parole de la FFMC. "La Fédération nationale de l'automobile (FNA) estime à deux ans le délai nécessaire pour mettre en place le contrôle technique moto : délai durant lequel seront étudiés les besoins en matériels et formations spécifiques (notamment le permis moto pour les contrôleurs, NDLR), ainsi que sa rentabilité qui est aujourd'hui très floue pour les opérateurs".
Rappelons que ce contrôle technique s'adresse à tous les deux et trois-roues de plus de 125 cc, ainsi qu'aux véhicules de catégorie "L" soit les voitures sans permis. Des "voiturettes" qui sont par ailleurs accessibles aux adolescents de 14 ans depuis la réforme du permis AM (ex-BSR) en 2019.
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