Après sa chute hier soir lors d'un entraînement en enduro, Valentino Rossi a été opéré cette nuit de sa fracture à la jambe droite. Ce matin, le nonuple champion du monde assure qu'il se sent bien et tentera de reprendre la piste le plus vite possible, mais ses chances de dixième titre sont désormais sérieusement compromises... Bilan.
"L'opération s'est bien passée et ce matin en me réveillant, je me sentais déjà bien", assure Valentino Rossi depuis son lit d'hôpital où il a été admis hier soir après sa chute en enduro. D'abord transféré à l'hôpital Civil d'Urbino, sa ville natale, le nonuple champion du monde a ensuite été transféré dans la nuit à l'hôpital de Torrette, à Ancone, où il a été opéré tôt ce matin.
"Je suis vraiment déçu, j'espère remonter sur ma moto le plus vite possible et je ferai mon maximum pour y parvenir !", assure le nonuple champion du monde qui remercie "toute l'équipe de l'hôpital Riuniti à Ancône, et particulièrement le docteur Pascarella qui m'a opéré".
Selon Raffaele Pascarella, directeur du département orthopédie et traumatologie qui a procédé à l'intervention, Rossi devra rester immobilisé "au moins 40 jours", ce qui peut lui permettre d'espérer un retour pour le GP du Japon le 15 octobre.
Il s'agit de la deuxième hospitalisation de Rossi cette année. En mai, le Docteur avait déjà été victime une chute en entraînement de motocross mais ne souffrait que de légères lésions au foie et aux reins.
En 2010, il s'était déjà fracturé la même jambe en chutant pendant les essais libres du GP d'Italie au Mugello et avait dû faire une croix sur quatre Grands Prix (Italie, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Catalogne), ce qui lui avait coûté le titre...
Victime cette fois d'une fracture du tibia et du péroné de la jambe droite, le génie des alpages voit s'envoler ses derniers espoirs de décrocher en 2017 un dixième titre mondial en Grands Prix moto. Mais en avait-il objectivement les moyens ?
A 38 ans, sera-t-il en mesure de reprendre la piste aussi rapidement cette année qu'il y a 7 ans, pour sauver ce qui peut encore l'être au championnat dont il occupe actuellement la 4ème place ? A ce stade, impossible de l'affirmer, même si aucune complication n'a été observé lors de l'intervention des médecins qui lui ont posé un renfort pour réduire la fracture.
Toujours est-il que même s'il parvient à de nouveau expédier sa convalescence en un temps record, Rossi ne sera plus en lice pour le titre mondial : la gravité de ses blessures fait que l'italien va au minimum manquer le Grand Prix de Misano la semaine prochaine et celui d'Aragon le 24 septembre.
Au mieux, le Docteur peut envisager un retour pour la tournée du Pacifique qui débutera au Japon le 15 octobre. Soit dans six semaines...
Cette obligation de déclarer forfait pour au moins deux courses torpille à coup sûr la saison de l'italien, qui pointe en ce moment à 26 points du leader Dovizioso (157 points Vs 183), à 17 points de Marquez (174) et à 13 points de Viñales (170). L'écart va vite grimper, quand bien même ses rivaux essuieraient eux aussi quelques revers pendant son absence. Sans compter que Rossi sera vite rattrapé et dépassé par Dani Pedrosa, cinquième au provisoire à neuf petites longueurs de l'italien (148 points)...
Cette nouvelle blessure tombe au plus mal pour le maestro de Tavullia, qui était encore capable - au moins sur un plan comptable... - de coiffer sa 10ème couronne mondiale en Grands Prix cette année : mathématiquement, le Docteur pouvait encore être champion du monde 2017 puisqu'il reste six courses à disputer, soit 150 points à distribuer.
D'autant que cette saison 2017 est particulièrement disputée et imprévisible : les hommes forts du Top 5 connaissent tous des hauts et des bas en fonction des circuits et des pneus mis à disposition par Michelin. A tel point que selon le tenant du titre, Marc Marquez, chaque course doit être abordée sans certitude ni acquis.
Cependant, sur le plan sportif cette fois, la partie n'aurait pas été facile pour Rossi...
Certes, le doyen de la catégorie reine est toujours dans le coup, continuant à donner du fil à retordre à des rivaux bien plus jeunes... à commencer par son propre coéquipier, Maverick Viñales, 22 ans, avec qui l'écart d'âge est tout de même de 16 ans !
Mais si Valentino Rossi continue régulièrement à jouer placé (5 podiums en 12 courses), atteindre la victoire lui devient difficile et il ne compte à ce jour qu'un seul succès, au GP des Pays-Bas à Assen.
La comparaison avec les trois hommes qui le précèdent au championnat est édifiante : "DesmoDovi" s'est imposé à quatre reprises, tandis que Marquez et Viñales sont chacun montés trois fois sur la plus haute marche du podium. Troisième au Qatar puis deuxième en Argentine et à Austin, Rossi avait pourtant plutôt bien démarré la saison 2017.
Cependant, le doublé signé par son nouveau coéquipier Maverick Viñales sur les deux premières courses confirme ce que les essais hivernaux avaient suggéré : sur un strict plan de la vitesse pure, l'italien est dominé par son nouveau voisin de box. Comme il l'était auparavant, sur cet aspect précis, par son ancien équipier Jorge Lorenzo...
Dixième à Jerez à cause des problèmes d'adhérence rencontrés sur la M1, le Docteur redresse ensuite magnifiquement la barre au Mans : l'officiel Yamaha prend la tête de la course et semble se diriger vers la victoire... jusqu'à ce que son coéquipier - encore lui ! - ne vienne lui mettre la pression dans les derniers tours. Dépassé par Viñales, Rossi s'emballe dans un sursaut d'orgueil et chute : il perd alors la course et la tête du championnat du monde...
Malgré une blessure aux côtes survenue lors d'un entraînement en tout-terrain (déjà !), l'italien enchaîne avec une quatrième place devant son public au Mugello. La course suivante en Catalogne sera plus laborieuse, avec une huitième place à l'arrivée. Mais le n°46 ne s'en laisse pas conter et signe dans la foulée sa première victoire de la saison aux Pays-Bas sur le circuit d'Assen ! Suivent une cinquième place en Allemagne et une quatrième place en République tchèque, qui confirment sa capacité à briguer les avant-postes.
Septième en Autriche, le Docteur venait tout juste de signer une belle troisième place à Silverstone après mené la course pendant 17 tours.
Et là encore, le scénario du GP de Grande-Bretagne est révélateur de certaines de ses difficultés : le nonuple champion du monde s'est écroulé en fin de course, déplorant l'usure excessive des pneus générée par le millésime 2017 de la Yamaha M1. Un problème dont il se plaint depuis le début de saison, et qui s'avère ironiquement beaucoup moins marqué sur les M1 2016 de Zarco et Folger...
Pour autant, la course de son coéquipier Viñales montre que des solutions existent pour contourner ce souci : parti avec un pneu plus tendre à l'arrière, l'espagnol s'est livré à une course sage avant de sonner la charge dans les derniers tours. Il s'en est même fallu de très pour que "Mack" ne subtilise la victoire à Dovizioso ! Viñales a donc utilisé avec succès une stratégie inverse de celle de son illustre voisin de box, mal inspiré sur ce coup malgré sa très longue expérience.
A ce stade donc, continuer à désigner Valentino Rossi parmi les favoris pour le titre était objectivement délicat : lui-même avait plusieurs fois exprimé ses doutes à ce sujet, justifiant ce constat par le fait que les Honda et les Ducati avaient progressé tout au long de la saison alors que les Yamaha faisaient du surplace.
Reste qu'avec cette même M1 2017, son coéquipier Viñales n'est qu'à 13 points du leader malgré deux résultats blancs à Austin et à Assen...
Ironie du sort : Valentino Rossi s'est fracturé la jambe le jour même où il avait obtenu le premier de ses neuf titres 20 ans plus tôt... C'est en effet le 31 août 1997 qu'il avait coiffé sa première couronne mondiale, en 125cc, sur le circuit de Brno en République tchèque. Rossi, très superstitieux, y verra-t-il un mauvais présage, qui pourrait suffire à précipiter son retrait des Grands Prix, maintes fois évoquées ?
"Tant que j'aurai cette vitesse et que je serai en mesure de me battre avec les top pilotes, je continuerai", promettait-il encore dimanche à Silverstone à l'arrivée de son 300ème Grand Prix en catégorie reine, le 360ème toutes catégories confondues.
Pour le génie des Alpages, sous contrat avec Yamaha jusqu'à fin 2018, la cause était entendue : il ne raccrocherait les gants qu'à partir du moment où il ne serait plus capable d'être devant.
Cette magnifique ambition risque d'être remise en cause avec cette nouvelle blessure, la deuxième réellement sérieuse survenue au cours de sa longue carrière...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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