Depuis le 1er janvier, Etienne Cochet préside AMC Promotion, chargé notamment du Mondial de l'automobile et du Salon de la moto de Paris. Son baptême du feu sera le grand rendez-vous du 2 et 3-roues prévu début décembre Porte de Versailles. Interview.
Le Salon de la moto, scooter, quad et équipements de Paris ouvrira ses portes au public du 1er au 6 décembre 2015 au Parc des expositions de la Porte de Versailles (lire MNC du 2 juillet 2015 : objectifs, programme et tarifs du Salon de la moto).
MNC a interviewé Etienne Cochet, successeur de Thierry Hesse au poste de commissaire général du grand rendez-vous français de la moto, qui a lieu tous les deux ans depuis 2011.
Moto-Net.Com : Quel a été votre parcours avant de prendre le guidon du Salon de la moto ?
Etienne Cochet, président d'AMC Promotion et commissaire général du Salon de la moto : Avant tout, je suis un passionné de la presse, mais aussi des salons professionnels et grand public. J'ai notamment travaillé cinq ans chez Vogue Homme et cinq ans chez Maison et Jardins en tant que directeur commercial. Puis je me suis lancé il y a 20 ans dans la création du salon Maison et Objet, devenu une référence.
Fin 2014, j'ai rejoint d'AMC Promotion - organisateur du Mondial de l'automobile, du Salon de la moto, du scooter et du quad, ainsi que du Salon du cycle - que je dirige officiellement en tant que président depuis le 1er janvier 2015. A ce titre, j'occupe la fonction de commissaire général de ces événements. Quitter un salon professionnel de l'envergure de Maison et Objet pour avoir la responsabilité des salons de l'auto, de la moto et du cycle est une perspective grand public extraordinaire, de par la puissance de ces produits et de leur histoire, ancrée dans la réalité sociologique française depuis toujours.
M.-N.C : Quelle est votre vison du Salon de Paris ?
E. C. : Après l'arrêt du Salon de la moto en 2009, les éditions suivantes en 2011 et 2013 ont servi à re-conforter le produit à Paris, ce qui n'avait rien d'évident avec la concurrence internationale à laquelle il doit faire face. Car avec l'annulation en 2009, Paris a connu quatre ans sans salon, du fait de son format biennal. L'handicap qui en découle est évident envers les visiteurs et les constructeurs. Et ce gros "trou" a naturellement profité à nos principaux concurrents (EICMA de Milan et Intermot de Cologne, NDLR).
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Maintenant, je me réjouis de retrouver une équipe très soudée et les chiffres de fréquentation des éditions 2011 (183 026 visiteurs sur cinq jours, NDLR) et 2013 (plus de 180 000 sur six jours, NDLR) permettent d'afficher un raisonnable optimisme, même s'il reste beaucoup à faire. Je suis aussi ravi du fait que l'édition 2015 rassemblera quasiment l'ensemble de la profession moto, scooter, quad et équipement, ce qui est bon pour la place de Paris. Je m'en satisfais d'autant plus que je suis un fervent défenseur de la place française face à nos concurrents internationaux, car nous avons besoin d'une vitrine de tous les métiers de la profession à l'international.
M.-N.C : Tous les constructeurs moto ont-ils répondu présents, y compris Harley-Davidson, grand absent de l'édition précédente ?
E. C. : Tous les grands constructeurs internationaux seront là. Harley-Davidson a même été l'un des tout premiers à s'inscrire pour 2015. A cela s'ajoute aussi la présence de grands équipementiers qui ne participaient pas ou plus au Salon de Paris, comme Bihr.
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M.-N.C : Lorsque vous évoquez la "concurrence internationale", vous faites allusion à l'EICMA de Milan, devenu le rendez-vous majeur de la moto en Europe avec pas moins de 628 000 visiteurs en 2014 ?
E. C. : L'EICMA est annuel, il est donc devenu le carrefour inéluctable de présentation annuelle des constructeurs. Car la réflexion de ces derniers est la suivante : "J'ai des nouveautés à présenter chaque année, où puis-je trouver une plateforme me permettant de le faire de manière relativement "stable" ?" Réponse : à Milan, de par son format annuel.
M.-N.C : Cette année, l'EICMA est repoussé d'une dizaine de jours et se tiendra exceptionnellement du 19 au 22 novembre (au lieu du 6 au 9 novembre en 2014). Le Salon de Paris débutera donc juste après : y voyez-vous un avantage ?
E. C. : J'y vois effectivement beaucoup d'intérêt pour le salon de Paris, car nous allons démarrer 8 à 9 jours après l'EICMA au lieu d'un mois les éditions précédentes. A cause de cela, pour la presse et les professionnels comme pour les visiteurs, Paris offrait un positionnement un peu "lointain" en termes de présentations de nouveautés. Cette année, ce ne sera pas le cas : les innovations révélées à Milan seront à peine décrites à vos lecteurs dans vos colonnes qu'ils pourront les voir quasi immédiatement à Paris !
M.-N.C : Cette quasi superposition des dates avec l'EICMA serait donc valorisante pour Paris mais certains constructeurs vous ont-ils réservé la primeur de la présentation de leurs nouveautés ?
E. C. : Non, les constructeurs n'ont pas été jusqu'à nous dire qu'ils ne dévoileraient pas une ou leurs nouveautés à l'EICMA au profit de Paris. Mais de leur point du vue, ils considèrent que c'est quasiment comme s'ils les présentaient à Paris puisque nous sommes "collés" à l'EICMA. Du fait de cette proximité avec Milan, certains nous ont dit qu'ils comptaient renforcer leurs opérations avec la presse ou leurs distributeurs lors du salon français, alors qu'ils pensaient le faire en Italie. Bien sûr, on verra ce qu'ils font réellement, mais c'est un autre signal positif.
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M.-N.C : Quels sont les autres signaux positifs concernant cette édition 2015 du Salon de Paris ?
E. C. : Vous n'êtes pas sans doute pas sans savoir qu'il se déroulera du 30 novembre au 11 décembre un grand rendez-vous de l'environnement au Bourget (la France accueille et préside la 21ème conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015, NDLR). Cette conférence sera très suivie par les médias du monde entier et démarre le jour de l'ouverture du Salon de la moto de Paris aux professionnels (le 30 novembre pour les pros, le 1er décembre pour le public, NDLR). C'est donc un autre aspect positif, car il y a beaucoup de choses qui se développent actuellement dans ce sens dans le milieu du deux-roues (comme l'étonnante Harley-Davidson LiveWire récemment testé par MNC, NDLR).
C'est aussi la raison pour laquelle nous inaugurons un espace "Urbanconnect", destiné à mettre en avant tous les produits "connectés" ou utilisant l'énergie électrique comme les motos et les scooters électriques, mais aussi les VAE (vélos à assistance électrique, secteur actuellement en pleine croissance en France, NDLR). Le Salon de la moto cultivera ainsi son image citoyenne et servira de vitrine à tous les intéressés par ces technologies, qu'il s'agisse de particuliers et de professionnels comme la mairie de Paris, par exemple.
M.-N.C : Dans le dernier communiqué de presse du Salon, il est question d'opérations à destination des jeunes et de la province. Pouvez-vous développer les initiatives qui sont ou seront prises ?
E. C. : Cela passera essentiellement via les réseaux sociaux, l'endroit où se trouvent et se retrouvent les jeunes aujourd'hui. Nous allons être très présents sur des réseaux sociaux importants, ainsi que dans les quotidiens régionaux afin de promouvoir le salon auprès de tous et inciter les jeunes à s'y rendre via des jeux-concours. De plus, nous nous efforçons de créer une ambiance chaleureuse et conviviale, avec des restaurants à thèmes ou encore un espace "vintage" tenu par des passionnés. Tout cela sera mis en avant dans notre communication, afin de faire valoir un certain "art de vivre" autour de la moto et du salon.
Enfin, nous mettons en place pour la première année un tarif préférentiel pour toutes les personnes qui réservent leur billet jusqu'au 30 septembre sur notre site officiel (14 € au lieu de 16, NDLR). Là encore, il s'agit d'une démarche dans la tendance actuelle, à laquelle nous espérons que les jeunes souscrivent.
M.-N.C : En parlant de tarif, justement, le prix du billet acheté au guichet est passé de 12 € en 2011 à 14 en 2013, puis à 16 cette année... Comment expliquer cette augmentation sur fond de crise ?
E. C. : Non, le prix du billet n'augmente pas en 2015 : il reste à 14 € pour tous ceux qui le commandent sur internet jusqu'au 30 septembre. Or, c'est comme à la gare, plus personne n'achète son billet au guichet, tout le monde le réserve sur internet : c'est plus rapide, plus simple, on ne fait pas la queue... Les jeunes, surtout, seront sensibles à cette nouveauté pratique.
Horaires et tarifs du salon de la moto de Paris 2015
Journées presse et professionnels
Ouverture au public
Tarifs
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