Titré en 2005 avec Troy Corser et vice-champion en 2010 grâce à Leon Haslam, Suzuki sera de retour en World Superbike en 2018 ! Ou du moins ses GSX-R1000, puisque l'usine d'Hamamatsu ne soutiendra pas officiellement l'équipe Grillini et ses deux pilotes, encore inconnus à ce jour...
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont plus de mémoire vive que les autres - se souviennent que le dernier - et premier ! - sacre de Suzuki en World Superbike remonte à 2005 : Troy Corser et la fameuse GSX-R1000 "K5" avaient alors réalisé une saison tonitruante.
Le Croco australien était monté sur 18 podiums en 23 courses et avait gravi la plus haute marché à huit reprises. Bien que bousculé en fin de saison par son compatriote Chris Vermeulen sur Honda et par le japonais Noriyuki Haga sur Yamaha, le pilote Suzuki avait facilement décroché son second titre mondial.
La saison suivante, Corser et le team Alstare prenaient un bon départ : deux victoires et quatre autres podiums en huit courses... Mais la belle mécanique se grippait ensuite, tandis que l'autre Troy - Bayliss ! -, de retour du MotoGP, menait sa Ducati 999 à la victoire chaque week-end ou presque, piquant finalement sa couronne au n°1 Suzuki...
En 2007, le "rookie" Max Biaggi s'installe au guidon de la GSX-R1000 et remporte avec elle sa toute première course en World Superbike au Qatar. Ce n'est qu'en finale à Magny-Cours et au terme d'une brillante saison que le "Corsaire" italien et le "corsé" Haga (Yamaha) perdent le titre face à Toseland (Honda)...
Passé chez Aprilia - et battu par le fulgurant Ben Spies sur la Yamaha officielle - en 2009, l'Empereur romain s'impose en 2010 avec la RSV4 Factory. Biaggi devance largement son dauphin : l'anglais Leon Haslam qui s'est démené courageusement aux commandes d'une GSX-R1000 en mal de développement.
Faute de soutien de la part de l'usine d'Hamamatsu, les "Gex" alignées ensuite par Francis Batta puis par Paul Denning ne peuvent concurrencer les RSV4, ZX-10R, Panigale ou R1 qui se trouvent, elles, au centre d'un véritable projet en World Superbike.
En 2013, le team Crescent offre sa dernière saison complète de World Superbike à la bonne - mais décidément trop vieille - GSX-R1000. Grâce à Denning et ses hommes, Suzuki termine quatrième du classement constructeurs avec 243 points au compteur.
Moto-Net.Com en profite pour pousser un petit "cocorico" : 230 points sont inscrits par le duo Jules Cluzel et Leon Camier, tandis que les 13 restants sont marqués par un certain Vincent Philippe, titré la même année - et pour la huitième fois ! - en endurance sur la GSX-R du SERT.
Rappelons en effet que le champion du monde a été appelé à la rescousse pour remplacer "Kamir" à Magny-Cours, un circuit qu'il connaît sur le bout des gants... Le poulain de Dominique Méliand a surpassé les espoirs de son exceptionnel employeur en terminant 13ème puis sixième des manches françaises !
Par la suite, la Suzuki a remporté de nombreuses victoires en championnat du monde d'endurance. Mais le rideau a malheureusement été tiré sur le WorldSBK... Définitivement ? Non, quelques teams privés ont tenté leur chance lors de rares épreuves.
La dernière tentative date de cette année, mais les deux premières courses de la toute nouvelle GSX-R1000 ont été décevantes : le pilote suisse Dominic Schmitter, inscrit sur la manche WSBK 2017 de Jerez par son team de Superbike allemand HPC-Power Suzuki Racing, n'a pas vu le drapeau à damier...
La saison 2018 marquera le retour de la "Gex" en WSBK. Mais contrairement à la dernière R1 en 2016 ou à la future Panigale V4 en 2019, la GSX-R1000 ne sera pas officiellement engagée dans la compétition : deux exemplaires seront alignés par le team Grillini... qui faisait rouler Schmitter justement, en 2016 ! L'une des Suz' lui est-elle destinée ? Mystère et boule de Pirelli...
L'équipe italienne vient de boucler cinq laborieuses saisons sur des Kawasaki : son record de points inscrits (44) date de 2014 et cette saison, Badovini et Jezek n'ont glané que 22 points. Pour rebondir en 2018, les italiens - qui avaient brièvement collaboré avec le jeune français Christophe Ponsson en 2015 - ont donc choisi de préparer des Suzuki.
Titrée en MotoAmerica avec Toni Elias, victorieuse au Tourist Trophy avec Michael Dunlop puis en British Superbike avec Sylvain Guintoli, la nouvelle "Gixxer" dispose certainement d'un excellent potentiel qui ne demande qu'à être exploiter. Encore faut-il disposer de moyens financiers, logistiques et humains suffisants...
L'appui de la firme nippone et de ses ingénieurs - ni mauvais - serait précieux pour développer correctement la moto en fonction du règlement WSBK 2018. Mais ce soutien n'est pas d'actualité, comme l'explique le patron Andrea Grillini dans sa déclaration officielle. Affaire à suivre sur MNC, restez connectés !
Andrea Grillini, team manager :
"Cette décision est due au lancement de la nouvelle GSX-R1000 sur le marché. J'aime l'idée de ramener une moto qui a contribué à l'histoire du WorldSBK. C'est aussi l'occasion de travailler sur un nouveau projet même si nous le ferons sans le soutien complet de l'usine. Nous conservons notre statut d'équipe privée et nous sommes conscients qu'il y aura beaucoup de travail en termes de développement sur une machine qui n'est actuellement pas présente au sein du championnat. Mais nous sommes prêts à relever ce nouveau défi. Je tiens également à remercier Kawasaki pour son support technique au fil des ans et le professionnalisme dont l'usine a fait preuve envers toutes les équipes du WorldSBK".
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