Incroyable révélation de la part de nos confrères de Motorsport.com : Suzuki se retirerait du MotoGP à la fin de cette saison 2022, vraisemblablement pour des raisons économiques ! Cette décision surprenante et douloureuse - non confirmée officiellement - serait le deuxième retrait du blason d'Hamamatsu dans la catégorie reine en dix ans...
Cette décision de quitter le MotoGP aurait été dévoilée hier lundi aux membres de l'équipe Suzuki, alors en pleine préparation des essais officiels organisés après le Grand Prix d'Espagne à Jerez. Selon Motorsport.com, média américain sérieusement établi dans les sports mécaniques, ce retrait aurait totalement pris le team par surprise…
Et pour cause : Suzuki est actuellement premier au classement par équipe MotoGP grâce à la régularité de Joan Mir et Alex Rins qui, à défaut de dominer le plateau, font preuve de cette constance qui a mené Mir au titre en 2020. Suzuki est par ailleurs quatrième du classement constructeurs avec 80 points, à seulement trois unités d'Aprilia (83) et neuf de Yamaha (89).
Au classement pilotes, Alex Rins est quatrième à égalité avec Enea Bastianini (69 pts), grâce notamment à ses deux podiums consécutifs en Argentine et en Amériques. Rins était par ailleurs premier ex-aequo avec Fabio Quartararo la semaine dernière, avant de glisser à 20 points du leader français suite à sa course compliquée ce week-end en Espagne (19ème).
Joan Mir est pour sa part sixième au provisoire à 33 points de Quartararo, à égalité de la Ducati officielle de Francesco Bagnaia (56 pts). Autrement dit : le duo espagnol du team Suzuki est parfaitement dans le coup, tout comme leur GSX-RR qui fait référence en matière d'homogénéité et de préservation des pneus en fin de course.
Pourquoi alors quitter la catégorie reine, après avoir déployé de gros moyens pour atteindre cet enviable niveau ? A ce stade, personne n'est en mesure de répondre dans la mesure où Suzuki n'a pas - encore ? - officialisé son retrait : MNC, comme ses confrères, ne peut par conséquent que se livrer à des suppositions…
Raison la plus probable : le contexte économique pour le moins complexe et tendu, au sein duquel Suzuki est à la peine en termes de ventes de motos. Difficile dans ces conditions de justifier les dizaines de millions d'euros requis par un team MotoGP, surtout sans gros sponsors : les GSX-RR sont les seules motos d'usines vierges de véritable sponsor-titre, sachant que "Ecstar" sur leurs carénages est une marque d'huile lancée par Suzuki en 2015.
La stratégie et surtout son timing semblent cependant curieusement précipitée : Suzuki, comme tous les autres constructeurs, s'était ré-engagé en début d'année auprès du promoteur Dorna jusqu'en 2026, avant de faire sortir Livio Suppo de sa retraite pour lui confier la gestion du team !
L'argentier du MotoGP ne va pas apprécier cette rupture d'engagement - si elle se confirme -, d'autant qu'il ne s'agirait pas d'une première : rappelons que Suzuki avait déjà quitté le plateau fin 2011 au motif de la crise économique, avant de réintégrer le MotoGP trois ans plus tard avec à l'époque comme pilotes Maverick Viñales et Aleix Espargaro.
Suzuki - seul constructeur japonais sans team satellite - avait ensuite talentueusement développé sa GSX-RR pour en faire une moto de référence, jusqu'à la consécration ultime : la couronne mondiale en 2020 avec Joan Mir, 20 ans après le dernier sacre de la marque en catégorie reine (Kenny Roberts Junior en GP500).
Le prototype 2022 est par ailleurs de l'avis de ses pilotes encore plus performant car toujours aussi agile et équilibré, mais plus puissant : Suzuki est parvenu à tirer davantage de chevaux de son 4-cylindres en ligne sans détériorer la motricité, équation sur laquelle bute son compatriote Yamaha au grand désarroi de son pilote vedette Quartararo !
Le retrait de Suzuki, outre son aspect douloureux pour les employés du team et les fans, bouleverse également le marché des transferts MotoGP : le mercato bat actuellement son plein en catégorie reine, suspendu en grande partie à la décision de Fabio Quartararo de prolonger ou non chez Yamaha.
Le champion en titre et son agent ont laissé entendre que la décision serait scellée d'ici le "mois de juin", alors que Yamaha se montre assez confiant sur les chances de conserver "El Diablo" en 2023. En coulisses, il se murmure que le n°20 aurait demandé une augmentation sensible (10 millions d'euros par saison), ramenée à 7 millions par Yamaha…
Toujours est-il que le départ de Suzuki ferme une porte au pilote niçois, qui aurait pu être tenté de passer sur la GSX-RR : la belle bleue possède des atouts qui font défaut à son actuelle M1, tout en présentant des similarités de pilotage qui faciliteraient sa prise en mains.
Passer de la Yamaha à la Suzuki serait sans conteste plus naturel pour Fabio que de prendre le guidon de la Ducati et à plus forte raison de la Honda, toutes les deux certes plus performantes grâce à leur V4 mais avec un mode d'emploi particulier. En témoignent le nombre de pilotes qui se cassent les dents - et pas que - sur la RC213V ! .
Chez Honda-Repsol, justement, l'offre proposée cet hiver à Joan Mir va être remise sur le tapis : le HRC avait sollicité le jeune espagnol au cas où Pol Espargaro ne concrétiserait pas pour sa deuxième saison, ce qui est hélas le cas. Le n°44 est toujours autant en difficulté sur la RCV, malgré des développements qu'il avait demandé et qui ne conviennent pas à Marc Marquez…
La situation est en revanche plus floue pour Alex Rins, qui se concentrait uniquement sur la reconduction de son contrat chez Suzuki : le team manager Livio Suppo avait par ailleurs fait savoir que la prolongation des contrats de Mir et de Rins était "en bonne voie". Ce qui en dit long sur l'effet de surprise ressenti par l'équipe lundi lors de l'annonce du retrait…
Ce retrait en attente d'officialisation signifie enfin deux motos de moins sur la grille, situation que le promoteur Dorna ne tardera pas à rectifier : avec ses huit Desmosedici alignées, Ducati ne va sans doute pas sur-enchérir, tandis que ni Honda, ni KTM ni Yamaha ne paraissent intéressés par la création d'un deuxième team satellite.
Reste Aprilia qui dispute avec succès sa première saison MotoGP sous ses propres couleurs - la marque italienne confiait auparavant la tâche à Gresini - et qui pourrait être tentée de valider cette montée en puissance avec deux RS-GP supplémentaires l'an prochain.
Des guidons potentiels qui intéresseraient pas mal de monde, contrairement aux saisons précédentes quand l'Aprilia ne trouvait pas preneurs. La victoire et les deux podiums successifs d'Aleix Espargaro - deuxième au provisoire à seulement 7 pts de Quartararo - rendent à coup sûr la RS-GP beaucoup plus désirable !
Ces scénarios restent toutefois hypothétiques puisque, rappelons-le, Suzuki ne s'est pas prononcé officiellement sur son retrait du MotoGP. Le constructeur japonais poursuit sa feuille de route sans répondre à ces bruits de paddocks, pourtant explosifs. D'aucun feront justement remarquer que cette absence de démenti sonne comme un aveu…
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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