Le Grand Prix de France moto 2017 sera un cru exceptionnel puisque pas moins de trois pilotes français seront au départ en catégorie reine : Johann Zarco sur sa Yamaha Tech3, Loris Baz sur sa Ducati Avintia et Sylvain Guintoli sur la Suzuki d'Alex Rins. Or, MNC a scrupuleusement examiné ses archives : un tel triplé ne s'était pas produit depuis l'introduction des MotoGP 4-temps en 2002 !
En mai 2002, année de transition entre les 500 cc 2-temps et les MotoGP 4-temps, trois pilotes français s'étaient qualifiés au GP de France sur le circuit Bugati-Le Mans : Olivier Jacque (13ème sur la Yamaha Tech3), Régis Laconi (14ème sur l'Aprilia RS Cube) et Jean-Michel Bayle, 18ème sur la Yamaha de Gary McCoy qu'il remplaçait. Suite à la chute d'"OJ", seuls Laconi et Bayle franchirent la ligne d'arrivée, respectivement aux 9ème et 14ème positions. Jamais l'épreuve française n'a ensuite aligné trois représentants tricolores en catégorie reine ! Jusqu'à aujourd'hui...
Car quinze ans plus tard, la piste mancelle s'apprête de nouveau à recevoir un "triplé français" : Johann Zarco, Loris Baz et Sylvain Guintoli sont engagés pour l'édition 2017 du Grand Prix de France ce week-end au Mans (72), au guidon respectivement de la Yamaha Tech3, de la Ducati Avintia et de la Suzuki officielle d'Alex Rins ("Guinto" remplace le jeune pilote espagnol blessé). Des circonstances exceptionnelles à savourer sans modération, au cas où elles ne se représenteraient que dans 15 ans !
D'autant que l'exploit est à portée de gants pour au moins l'un d'entre eux : le double champion du monde Moto2 en titre, Johann Zarco, auteur d'une première saison MotoGP météorique ! Après son incroyable démonstration au Qatar, quand il a pris la tête de sa première course avant de chuter, le pilote Tech3 a terminé 5ème en Argentine et au Texas, puis 4ème en Espagne. Marc Marquez lui-même y voit la marque d'un pilote prometteur et dit se reconnaître dans les débuts audacieux de son rival : genre de compliment !
La progression continue de Zarco pourrait se concrétiser avec un premier podium au Mans, dès sa cinquième manche en catégorie reine : Johann signerait alors le premier podium français en MotoGP depuis Randy de Puniet au Grand Prix de Grande-Bretagne 2009 ! Le protégé d'Alain Felon n'aurait rien contre, évidemment, et pense que la configuration du tracé sarthois peut lui sourire...
"Les trois premiers tracés sur lesquels nous nous sommes rendus sont bien plus grands que celui du Mans : le circuit Bugatti est petit, comme celui de Jerez (où il a terminé 4ème, premier pilote Yamaha, NDLR). En outre, sachant que j’avais un bon feeling en Espagne, je peux en avoir un excellent en France", projette Johann Zarco. "Je me battrai pour les meilleures places et, si possible, le Top 3, car je n’ai de cesse de me rapprocher du podium qui est notre objectif principal. J’aspire à réaliser une course solide et lutter pour le podium afin de rendre l’équipe Tech3, tous les Français et moi heureux". Bien dit !
La cote et la pression sont clairement élevées pour le pilote cannois, actuellement sixième du classement provisoire avec 35 points. Soit seulement 27 unités de retard sur le leader, Valentino Rossi, malgré sa chute au Qatar : les mots manquent pour décrire l'entame fabuleuse du champion français, félicité par ses pairs... à l'exception du même Rossi, justement, qui le juge un poil agressif suite à l'épisode d'Austin, quand Johann n'avait pas hésité à tasser le Docteur pour le passer dans une enfilade !
"Je suis enthousiaste à l’idée de courir à domicile, car le début de saison a été superbe jusqu’à présent avec l’équipe Monster Yamaha Tech3", poursuit le n°5. "Ainsi, je pense que les fans français attendent beaucoup de moi et de ce rendez-vous. Il y a de la pression, mais j’ai essayé de la gérer à la maison la semaine précédant le Grand Prix durant laquelle je me suis reposé."
Les compatriotes de Zarco, comme Sylvain Guintoli, admirent sa rapidité d'adaptation et son absence de complexe : "Johann a effectivement démontré qu’il était capable de s’adapter très vite, de telles performances sont même surprenantes", se réjouit l'ancien champion du monde Superbike 2014 qui a roulé dans le même team lors de sa première saison complète en MotoGP en 2007. "Je suis content pour Hervé et pour le team Tech3 que je connais bien", explique Guintoli qui prendra dimanche prochain le départ de son troisième Grand Prix de France MotoGP en remplacement d'Alex Rins.
A 34 ans, "Guinto" mesure sa chance de pouvoir de nouveau rouler sur une MotoGP, lui qui évolue cette saison en British Superbike sur une Suzuki GSX-R1000 : "pour un pilote de moto, être sur la grille de départ de son Grand Prix national, qui plus est au guidon d’une machine officielle, est forcément un immense plaisir", s'enthousiasme-t-il.
Le français retrouvera par ailleurs au Mans les terres de certains de ses exploits passés, comme cette mémorable édition 2007 quand lui et Randy de Puniet s'étaient tirés la bourre en tête de la course pendant quelques tours… avant de chuter. Sylvain Guintoli était cependant parvenu à remonter sur sa M1 pour l'emmener à la 10ème position, son meilleur résultat à domicile en catégorie reine. L'année suivante, en 2008, le n°50 finit à la 13ème place sur Ducati : c'était - jusqu'ici - la dernière apparition de Sylvain Guintoli au GP de France.
Le français, installé en Grande-Bretagne avec sa compagne Caroline et leurs enfants, espère honorer cette wild card avec la Suzuki, sur laquelle il s'est trouvé à l'aise lors de ses premiers tours de roue réalisés dans la foulée du GP d'Espagne. Sylvain dit avoir apprécié la - relative - facilité d'exploitation du 4-cylindres de la GSX-RR, ainsi que la précision de sa partie cycle et de son électronique : "c'est clairement une des meilleures motos actuelles, mais elle est encore mieux que ce à quoi je m’attendais", affirme-t-il.
"Dans l’ensemble ça s’est bien passé, je suis donc plutôt content de ces essais", estime Sylvain Guintoli qui ne se fixe pas d'objectifs particuliers pour sa course nationale : "j’ai envie de bien faire, c’est évident. Mais je suis aussi conscient de la difficulté de ce challenge", reconnaît-il. "Plus que viser une place, je serai content si j’arrive à bien m’adapter aux pneus ainsi qu’à la moto, pour en extraire tout ce que je peux dans un laps de temps limité. Après si tout se passe bien, le résultat suivra".
Le tricolore trouvera sur sa trajectoire un troisième français : Loris Baz sur sa Ducati Avintia ! Le haut-savoyard, dont il s'agira du troisième Grand Prix de France en MotoGP, espère rebondir à domicile après un début de saison délicat sur sa nouvelle Ducati (12ème au Qatar, 11ème en Argentine, panne puis chute à Austin et 13ème à Jerez). Avec un bon résultat devant ses fans, "Baz-ooka" pourrait remonter au classement provisoire où il figure actuellement à la 15ème place, à égalité de points avec son coéquipier Hector Barbera (12 points).
Un Top 10 pour Loris, le point de la 15ème place pour Sylvain et la troisième place - voire mieux ?!- pour Johann : voila qui constituerait assurément un sacré dénouement pour le triplé français de ce GP de France 2017 !
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.