Dévoilées en 2019 sur "leur" salon Eicma à Milan, les nouvelles motos Benelli de grosses cylindrées arriveront sur nos routes en 2022 : le trail TRK800, le roadster Leoncino 800 et sa version "Trail" très Scrambler enrichissent un catalogue qui ne comprenait en 2021 que des petites motos 125, 300 et 500 cc. Présentation.
Pour le même prix, quel motard préfère s’acheter une machine de 500 cc flambant neuve et sous garantie mais proposée par une marque sur le retour et/ou sous perfusion - chinoise, souvent -, plutôt qu’une 650 voire une 900 cc d’occasion produite par un grand constructeur ? En France, pas des masses...
Les lecteurs MNC Premium - qui, on les remercie tous, soutiennent activement leur journal moto préféré, son indépendance et son (im)pertinence ! - savent qu’en 2020, Benelli a immatriculé en France 1602 motocycles (motos et scooters de 125 cc et plus), soit une infime part de marché : 0,9 % très exactement.
L’importateur français de la marque, Moteo, aura toutefois retenu que la firme de Pesaro s’est hissée dans le top 20 français des constructeurs. Grâce à son encourageante hausse de +19,4 % (Vs 2019), la marque au Lionceau se trouvait dans l’aspiration de Moto Guzzi (1700 immats) et le sillage d’Aprilia (1847).
Afin de poursuivre sa progression - et même de la décupler -, Benelli a levé le voile sur quatre grosses nouvelles motos lors de "son" récent salon Eicma à Milan. La marque rachetée en 2005 par le géant chinois Qianjiang s’apprête à débarquer sur de juteux segments...
Outre le 125 néo-rétro qu’elle intègre au moyen d'une inédite Leoncino "Centoventicinque", la marque qui vient de souffler ses 110 bougies se lance dans le trail, le roadster et le scrambler... de moyenne cylindrée : 754 cc précisément, comme la bien drôlement nommée "752S" qui revient au catalogue grâce à la mention Euro5 de son moteur, justement.
Principale machine à recevoir ce twin parallèle mis à jour afin de respecter les dernières normes antipollution et antibruit : la TRK800 qui sollicitera plus la mécanique (DACT, 8-soupapes) puisque les 76,2 chevaux (à 8500 tr/min) et 67 Newton-mètres (2000 tours plus bas) devront tracter pas moins de 226 kg, sans compter l’essence (21 litres) et autres fluides !
En comparaison, le Tiger 900 GT ne pèse que 194 kg à sec, la F750GS 227 kg... tous pleins faits ! La Benelli présente donc avec un léger embonpoint qu’elle devra camoufler en accueillant chaleureusement le pilote et son passager, en les éblouissant de son écran TFT couleurs 7 pouces, puis en offrant un maniement et une tenue de route hors pair...
"L’ergonomie a été soigneusement étudiée jusque dans les moindres détails, afin d'accueillir facilement le pilote et le passager, même avec des valises latérales et un top-case, offrant ainsi une position de conduite confortable et intuitive", promettent les Italiens qui ont installé d’origine bulle réglable, pare-mains, déflecteurs et poignées passager sur leur nouveau trail.
La partie cycle repose sur un solide - espérons ! - cadre tubulaire acier relié à un élégant bras oscillant en aluminium via un amortisseur réglable en précharge et détente, offrant à la roue arrière un beau débattement de 171 mm. À l’avant, la grosse fourche inversée de 50 mm (!) entièrement réglable s’ébat sur 170 mm. La garde au sol de 211 mm permettra d’emprunter des pistes bien bosselées, donc.
Benelli accentue l’aspect aventurier de sa "grosse" TRK en affublant ses jantes à rayons de pneumatiques (Tubeless) à crampons. Leurs dimensions laissent toutefois entrevoir une bonne polyvalence off/on-road : 110/80-19 à l’avant, 150/70-17 à l’arrière. Le freinage transpire la sportivité avec une paire de disques de 320 mm et étriers radiaux 4-pistons devant, disque de 260 mm et étrier simple piston derrière.
La TRK800 n’étant programmée que pour le second semestre 2022, aucun prix n’a encore été fixé. Pour info, la TRK502 X (ses 35 kW d’origine pour 235 kg, son programme et ses lignes similaires à cette 800) s’affiche sur le site Benelli France "à partir de 6999 euros", tandis que le roadster 752S (Euro4) se trouve encore dans le réseau quasiment au même prix.
Attendu dès le printemps 2022, le Leoncino 800 se déclinera en deux versions, comme le 500 préexistant. D’un côté le modèle standard à jantes à bâtons de 17 pouces (à l’arrière comme à l’avant), chaussé de pneus routiers et doté d’un silencieux bas et court, de l’autre le Leoncino 800 Trail qui se veut plus scrambler que le scrambler...
À côté du "Trail", le Leoncino 800 "tout court" passe pour un simple roadster. Les différences entre les deux jumeaux ont beau être excessivement limitées - en nombre -, elles changent tout : jantes à rayons (19 pouces à l’avant), pneus à gros pavés, pot dédoublé aux sorties joliment biseautées et haut placé, plaque de course, saut de vent... Tout y est !
À la conduite aussi les deux motos devraient se distinguer. La selle, tout d’abord, est placée à 805 mm du sol sur le Leoncino de base contre 834 mm sur le Trail, en raison des suspensions plus hautes sur le second modèle, ce qui lui confère des débattements avant et arrière légèrement supérieurs : 148 et 140 mm contre 140 et 130 mm (tout de même) sur le premier.
Davantage tournés vers le tout-terrain, les pneus du "Trail" (120/70 et 170/60) seront un peu moins à l’aise que ceux du roadster (120/70 et 180/55) pour transmettre toute la puissance du Twin (72 ch) ou celle du freinage (étriers radiaux 4-pistons), que ce soit en centre-ville ou sur les petites routes de campagne.
MNC souligne que les deux Leoncino 800 partagent le même moteur et les mêmes freins, non seulement entre eux mais aussi avec la TRK 800. Un bon moyen pour Benelli et sa maison mère Qianjiang (le groupe chinois qui produit chaque année 2 millions de moteurs et 1,2 million de véhicules) de rentabiliser leurs affaires...
Contrairement au "vrai" trail TRK800 toutefois, les Leoncino 800 et "800T" seront disponibles en 35 kW "pour quelques marchés européens"... dont la France très certainement, compte tenu de sa grande forme dernièrement, malgré - ou un peu grâce ? - au coronavirus.
Gabarit compact, position de conduite relaxante, mode d’emploi simplissime (pas de modes de conduite, un ABS et un embrayage anti-dribble et "basta"), lignes réussies, éclairages à LED... Cet "autre" Scrambler italien coche de nombreuses cases mais en loupe une importante : la légèreté n’est pas au rendez-vous.
Selon la balance de Pesaro, le Leoncino 800 ne pèse pas moins de 222 kg, plein de 15 litres d’essence compris (à 90%). Le poids tous pleins faits de la Leoncino 800 Trail grimpe même à 234 kg. La comparaison est rude face au Scrambler de Bologne dont le modèle Icon ne pèse que 189 kg (TPF également).
Dernier point sur lequel Benelli peut éventuellement se rattraper : le prix de ces deux "grosses" nouveautés 2022, malheureusement inconnu pour le moment. Entre les 6299 euros affichés par le Leoncino 500 (6699 pour le "500T") et les 8990 euros exigés par Ducati pour son entrée de gamme Dark, il y a de la marge... à se faire ou à rogner au maximum ? Réponse à suivre sur MNC, bien évidemment.
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