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FIN DU GROS BANDITISME
Paris, le 10 février 2012

Suzuki arrête la production du Bandit 1250 N

Suzuki arrête la production du Bandit 1250 N

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de gros roadsters coupleux et accessibles : Suzuki stoppe la fabrication du célèbre Bandit 1250 Naked (non caréné), en raison des faibles volumes de vente de cette moto. Rétrospective et explications.

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Coup d'oeil dans le rétro

Comme pour le GSX 1400 et plus récemment le B-King (lire MNC du 1er juin 2011), Suzuki vient d'interrompre la production du Bandit 1250 N, après seize ans d'une carrière pour le moins bien remplie... Flash-back !

Fin du siècle dernier. Nous sommes en 1995, un an seulement après le lancement du futur best-seller Bandit 600. Suzuki tente alors de doubler la mise sur le marché des roadsters en lui adjoignant une déclinaison de plus forte cylindrée : le Bandit 1200.

Immédiatement, ses lignes dépouillées et son quatre-cylindres en ligne de 1157 cc (dérivé de feu la GSX-R 1100) font mouche : dès sa première année de commercialisation, un peu de 3000 motards français craquent pour le "B12".

Le Bandit 1200 a su convaincre en dynamique et son "4-pattes" semble posséder d'inépuisables réserves de couple. D'autant qu'à l'époque, les gros roadsters capables à la fois de faire parler la poudre en ligne droite et de tenir la route dans le viroleux n'étaient pas si courants !

Mais les années passent et les lauriers commencent à se faner : faute d'évolutions majeures, le Bandit 1200 vieillit et passe du statut de roadster "canaille" à celui de roadster "pépère" face aux plus affûtés de ses rivaux. Suzuki parvient à sauver les meubles grâce à une politique tarifaire agressive, mais une refonte est inévitable.

Celle-ci intervient en 2007 : condamné par les normes anti-pollution, le moteur à refroidissement air-huile cède la place à un bloc de 1256 cc injecté et refroidi par eau (lire notre Essai du Bandit 1250 N du 11 mai 2007). Mais le blason d'Hamamatsu, trop conservateur, se contente de tout miser sur cette greffe mécanique : les lignes veillottes et la partie cycle classique (cadre berceau en acier, freins et suspensions basiques) n'évoluent quasiment pas.

Sans surprise, ce Bandit "réchauffé" ne parvient pas à rassasier l'appétit de nouveautés des motards français qui lui préfèrent ses compatriotes Kawasaki Z1000, Yamaha FZ1 et Honda CB1000R, ou se tournent carrément vers les motos européennes dont le succès va croissant, avec notamment la Triumph Speed Triple ou la Ducati Monster.

Déjà en perte de vitesse, les ventes du Bandit 1250 N continuent à régresser et l'an dernier, seules 330 immatriculations sont comptabilisées en France. Et ce malgré un tarif particulièrement attractif (8 499 €), sans compter de régulières "ristournes" : les modèles 2010 encore en stock sont actuellement bradés à 7649 €, soit 250 euros de moins qu'une GSR 750 !

Pour Suzuki, l'affaire est entendue : le seuil de rentabilité de cette moto emblématique, pourtant amortie depuis des lustres, a été atteint. Et en toute discrétion, à l'image de sa fin de carrière, le Bandit 1250 N se retire de la scène moto en ce début 2012...

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