Tout fiérot d'annoncer ses nouvelles voitures radars privées "sans intervention humaine", le ministère de l'intérieur publie également les marges techniques appliquées à la mesure de la vitesse en déplacement, qui sont doublées par rapport à celles des radars fixes. Explications.
Les cinq premières voitures-radar, qui sillonnent les routes de Normandie aux mains de l'opérateur privé Mobiom, envoient depuis hier leurs avis de contravention au Centre national de traitement de Rennes (CNT).
A terme, 26 de ces véhicules parfaitement banalisés sanctionneront à coup sûr le moindre déplacement dépassement (!) grâce au radar intégré dans leur plaque d'immatriculation, sans même que le conducteur "fautif" n'en soit averti grâce à un "flash infra rouge invisible à l'oeil nu", salivent d'avance les autorités.
A défaut d'humaniser la société, cette merveille de technologie va permettre de "libérer du temps aux forces de l’ordre pour le consacrer à des tâches plus qualifiées comme l’interception au bord des routes (alcoolémie et stupéfiants)", tout en faisant "respecter les limitations de vitesse en allongeant les plages horaires de circulation de ces véhicules sur les routes les plus accidentogènes", promet le gouvernement - qui assurait il y a 15 ans que les radars automatiques ne serviraient pas à piéger qui que ce soit, et plus récemment qu'ils étaient systématiquement placés dans les zones dangereuses...
Pour récuser la tentation de "faire du chiffre", le même gouvernement assure que "les sociétés privées désignées pour la conduite des voitures-radar ne sont en aucune manière rémunérées en fonction du nombre de flashs effectués pendant le temps de la conduite, ce qui est expressément prévu par le contrat qui lie l'État à son prestataire. Aucune personne employée par ce prestataire, qu'il s'agisse du conducteur de la voiture ou de son management, n'est informée que la voiture flashe et du nombre de flashs".
C'est la Délégation à la sécurité routière (DSR, ministère de l'intérieur) qui "détermine pour chaque prestataire un nombre précis et limité d'itinéraires à effectuer chaque jour".
Le prestataire doit alors effectuer "précisément le nombre de kilomètres qui lui a été fixé par l'État" : s'il en effectue moins, sa rémunération sera diminuée d'autant, mais s'il en effectue davantage, non seulement il ne verra pas sa rémunération augmenter mais il devra en outre payer "une lourde pénalité", selon l'article 5.2 du cahier des clauses administratives particulières du marché d’externalisation...
Cette merveille technologique n'est toutefois pas infaillible, comme en témoignent les marges techniques supérieures à celles appliquées aux radars fixes : -10 km/h sur la vitesse mesurée jusqu'à 100 km/h et -10% au-delà. En clair : si l'un de ces merveilleux véhicules-radars-privés-pour-notre-sécurité vous surprend à 101 km/h sur une nationale limitée à 90, il retient 90 et vous n'êtes donc pas dangereux, circulez y a rien à voir. Mais si en revanche il vous mesure à 102, oulah malheureux : 91 km/h retenu et bim, par ici la monnaie !
Pour une meilleure sécurité routière, le Journal moto du Net vous propose le graphique ci-dessus à apposer sur votre bulle ou votre tableau de bord. Enfin, précisons que si comme prévu les routes passent à 80 km/h au 1er juillet 2018 au lieu de 90, les voitures-radars privées flasheront à partir de... 90 ! Bonne route...
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