Aprilia surprend à l'EICMA de Milan (Italie) avec sa nouvelle Shiver dont la cylindrée est portée de 750 à 900 cc pour s'adapter plus confortablement aux normes Euro4. L'élégant mais boudé roadster italien en profite pour s'améliorer à plusieurs niveaux et adopter l'antipatinage. Premières infos.
Ce n'est pas un secret : l'Aprilia Shiver 750 peine à exister sur le concurentiel marché des roadsters, malgré de régulières et importantes promotions (actuellement 6999 € au lieu de 7499 €), ses lignes accrocheuses, ses périphériques qualitatifs et son V-twin donné pour 95 ch. Mais Aprilia ne désarme pas en 2017 et profite du passage obligatoire par la case Euro4 pour accroître sa cylindrée (de 749,9 à 895,6 cc) via une augmentation de la course de 56,4 mm à 67,4 mm (l’alésage de 92 mm est inchangé). La Shiver 750 n'est plus : vive la Shiver 900 !
De cette manière, le twin contourne "l'étranglement" lié à la dépollution sans rien perdre en termes de performances. Une astuce opportune, même si de nombreuses rivales conservent la même cylindrée au format Euro4 sans perte notable de rendement. Dans ces conditions, le fait que la Shiver 900 affiche la même puissance que la 750 (95,2 ch) déçoit un peu. On se console en gardant à l'esprit que cette limite de 95 ch lui permet de rester accessible avec le permis A2. De plus, le couple, lui, passe de 81 à 90 Nm, qui plus est 500 tours plus tôt (6500 tr/mn au lieu de 7000). Une bonne nouvelle, surtout que la Shiver 750 essuie souvent des reproches liés à son manque de punch au regard des caractéristiques de son moteur.
Au passage, le blason de Noale annonce une amélioration du circuit de lubrification de son moteur ainsi que l'emploi d'une nouvelle ECU Marelli. L'élégante double sortie d'échappement sous la selle est conservée, mais son extrémité est raccourcie et le flux d'échappement des gaz repensé pour épargner le passager. Moderne, la Shiver conserve son accélérateur ride-by-wire (désormais bien calibré après un désagréable manque de mise au point à son lancement en 2007) et ses cartographies paramétrables (Rain, Touring et Sport). Elle y ajoute pour 2017 un anti-patinage dérivé de sa cousine sportive RSV4.
L'instrumentation fait une cure de "jeunisme" avec un écran couleur à matrices TFT de 4,3 pouces, le même que sur les dernières RSV4 et Tuono V4 1100 dévoilées à Intermot. Aprilia reste discret sur le poids de sa nouveauté (189 kg à sec pour l'ancienne 750), mais annonce un gain substantiel sur certains périphériques comme la fourche (près d'un demi-kilo) et les jantes ("-0,9 kg" à l'avant et "-1,2 kg" à l'arrière). De bon augure pour la maniabilité, sachant l'importance du poids de ces masses non suspendues.
Esthétiquement, cette "nouvelle" Shiver 900 est très proche - voire identique - à la précédente Shiver 750. Elle reconduit tel quel son châssis mêlant treillis tubulaire et des platines en alu mais les plus observateurs de nos lecteurs remarqueront que les jantes, le cadre, le ressort d'amortisseur et les couvre-culasses sont dorénavant rouge vif (noir sur la 750).
Le freinage assisté par ABS reste confié à des étriers radiaux montés sur de gros disques de 320 mm. Sur le papier, largement de quoi freiner les ardeurs de cette moto aussi déclinée en version permis A2 ! A noter que le réservoir - déjà guère volumineux sur la 750 - est réduit de 16 à 15 litres, sans doute en réaction à l'augmentation de la place prise par le moteur. Espérons que les améliorations gommeront ce petit désagrément et que le tarif ne s'envolera pas, afin que la Shiver puisse enfin prétendre au succès qu'elle mérite...
.
.
.