Suite au lobbying de MAG UK (Motorcycle Action Group, l'équivalent britannique de la FFMC), le maire de Londres se dit favorable à la circulation des motos dans les voies de bus et à leur exemption de péage urbain dans les zones à circulation restreinte. Explications.
Le maire (travailliste) de Londres, Sadiq Khan, vient de rencontrer une délégation de motards représentant le British Motorcycle Action Group (MAG, équivalent de la Fédération française des motards en colère) pour évoquer deux sujets qui préoccupent nos cousins d'outre-Manche : la circulation des motos dans les voies de bus et l'accès gratuit des deux-roues motorisés dans les zones de péage urbain.
Les lecteurs de MNC se souviennent qu'en 2011, les militants du MAG avaient déjà obtenu l'ouverture des voies de bus aux motos sur les axes gérés directement par Transport of London (TfL, l'organisme public qui gère les transports en commun dans la capitale britannique). Depuis l'élection de M. Khan en 2016, une piqûre de rappel s'avérait nécessaire, d'autant que la situation est toujours confuse entre les rues dépendant de TfL et celles gérées par les autres quartiers de la ville.
"Cela faisait longtemps qu'on attendait cette réunion, mais ça valait le coup !", se réjouit le délégué du MAG UK pour la région du Grand Londres qui a pu rappeler à l'élu londonien que les motos réduisent les embouteillages et la pollution : "les rejets polluants des motos sont insignifiants dans la pollution de Londres", résume Tim Fawthrop. "J'ai suggéré que l'on trouve un moyen d'exonérer les motos qui peuvent montrer qu'elle rejettent très peu d'émissions polluantes et le maire nous a autorisés à approfondir ce sujet avec son équipe, ce qui est un bon résultat".
Sur les voies de bus, "la discussion a été encore plus encourageante", estime l'élu Keith Prince, membre du conseil municipal du Grand Londres (Greater London Authority Assembly) qui a permis d'organiser cette réunion : "le maire est d'accord avec le fait que les motos soient autorisées à rouler dans les voies de bus. ll nous a assurés que ce qu'on appelle les "Red Routes", qui dépendent directement de Transport of London resteraient ouvertes aux motos et il a ajouté que qu'il travaillerait avec le MAG pour encourager les London Boroughs (l'équivalent des mairies d'arrondissements et des communes du Grand Paris, NDLR) d'ouvrir également leurs voies de bus aux motos".
"Je me réjouis de voir que le maire a tenu ses promesses", conclut l'élu du Grand Londres. Les membres du MAG vont désormais rencontrer les différents responsables publics pour avancer sur ces deux sujets.
Contrairement à Paris, la mairie de Londres semble en effet particulièrement concernée par la situation des motards, leur sécurité - à condition qu'ils ne soient pas délinquants ! - et le rôle qu'ils peuvent jouent dans une politique de transports urbains comme alternative au "tout voiture".
En 2016 déjà, la municipalité regrettait "la confusion inutile" entre les voies de bus des rues gérées par TfL (autorisées aux motos) et les autres (interdites) en demandant "une stratégie plus proactive de la part de TfL pour permettre une approche cohérente dans toute la ville". Elle lançait en parallèle l'opération Easy Rider pour une meilleure sécurité des motards (vidéo ci-dessous).
A Paris en revanche, malgré un embryon de tentative d'amorce d'expérience sur les voies de bus en 2009, la municipalité n'en démord pas : depuis Bertrand Delanoë et jusqu'à Anne Hidalgo, les avantages des motos et des scooters en matière de transports urbains ne sont toujours pas considérés...
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