1,4 million de vignettes Crit'Air, obligatoires sur les motos et voitures dans les Zones de circulation restreinte (ZCR) à partir du 16 janvier, ont déjà été commandées, se réjouit la ministre de l'environnement Ségolène Royal. Les usagers, eux, subissent un nouvel impôt déguisé très lucratif pour l'État.
Obligatoire dès le 16 janvier dans les Zones de circulation restreinte (ZCR) dont la première a été mise en place à Paris, la vignette Crit'Air se présente sous la forme d'une pastille renseignant sur la motorisation et l’âge du véhicule, selon six classes distinguées par un code couleur (ci-dessous pour les deux-roues). Elle est obligatoire sur les voitures, motos, poids lourds, bus, trois-roues, quatre-roues et utilitaires. Bref, sur tous les engins à moteur !
Une classe spécifique est réservée aux véhicules électriques "Zéro émission moteur" dans la classification de ce nouveau document, baptisé "certificat sur la qualité de l’air". Son objectif est de signaler le degré de pollution des véhicules et donc leur possibilité d'accéder ou non aux ZCR, interdites aux voitures d'avant 1997 et aux motos d'avant 1999 du lundi au vendredi, de 8h à 20h. A terme, ce système remplacera la circulation alternée en laissant aux préfets le soin de choisir quels types de vignettes seront autorisés à circuler en cas d'épisode de pollution.
Grâce au code couleur, les forces de l'ordre pourront aisémment identifier la classe Crit'Air du véhicule, et donc repérer les modèles non autorisés. Cette vignette Crit'Air se commande sur un site dédié au prix de 3,70 euros, auquel s’ajoute le montant de l’acheminement par voie postale. Soit un coût total pour l'usager de 4,18 euros... et une recette pour l'État qui frôle les 6 millions d'euros puisque déjà "1,4 million d'exemplaires" auraient déjà été commandés, affirme Ségolène Royal.
Ravie de ces chiffres, la ministre de l'environnement - dont la route solaire à 5 millions d'euros continue à faire débat - salue "une prise de conscience citoyenne" là où MNC voit surtout une résignation obligatoire sous peine d'amende, dans la mesure où le défaut de vignette sera à terme sanctionné par un PV forfaitaire de 68 € (135 € pour les camions) sans perte de points, minoré à 45 € si paiement dans la foulée et majoré à 180 € après 45 jours ! Maigre consolation : les utilisateurs bénéficient pour l'instant d'une période de tolérance - sans amende - valable pendant encore quelques mois.
A la libre appréciation des autorités locales, pourront aussi être verbalisés le stationnement dans une ZCR sans avoir de vignette, et le stationnement avec une vignette pour laquelle la circulation est interdite. Les "petits malins" ne sont pas oubliés de ce dispositif favorisant la prise de pognon de conscience : l'échange de vignette avec une autre classe que son véhicule sera aussi passible d'une prune ! Pas la peine, donc, de coller la vignette verte de la Zoé électrique de mamie sur votre moto du siècle dernier...
Indifférente aux accusations dénonçant l'obligation d'acheter une vignette sous peine de contravention, Ségolène Royal se dit ravie de cette moyenne de "40 000 vignettes commandées par jour", soit près de 170 000 € quotidiennement collectés par le site gouvernemental. La ministre estime que le cap des "4 millions de véhicules équipés" devrait être dépassé en mars. Oui, mais à quel prix ?
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.