La Yamaha n°7 du YART marque ses premiers points en championnat du monde d'endurance 2018 grâce à cette victoire aux 8H de Slovaquie. L'équipe autrichienne devance sur le podium slovaque sa consoeur française n°94 du GMT et la Honda n°5 du team japonais FCC TSR soutenu par Honda France.
Après un double abandon au Bol puis aux 24H Motos du Mans, la Yamaha officielle n°7 du YART chaussée en Bridgestone (Broc Parkes, Marvin Fritz et Max Neukirchner) marque enfin ses premiers points au championnat en s'imposant en Slovaquie.
L'équipe autrichienne a su s'imposer sur sa consoeur avec qui elle a longuement bataillé, l'autre Yamaha officielle n°94 du GMT (Mike di Meglio, Niccolo Canepa et David Checa), victorieuse au Bol d'Or et 10ème au Mans qui se classe deuxième. Même le très rapide David Checa, engagé pour le dernier relais à 30 minutes de la fin, n'aura pas réussi à combler les 14 secondes qui le séparaient de l'équipe autrichienne.
La Honda n°5 de FCC TSR Honda France (Josh Hook, Freddy Foray et Alan Techer), partie en pole position, grimpe sur la troisième marche du podium slovaque et conserve la tête du championnat du monde après avoir terminé 6ème au Bol d'Or et remporté les 24H Motos du Mans, avec désormais un petit point d'avance sur la Yamaha n°94 !
"Nous avons 80 secondes d’avance sur la n°5 (qui était alors sa principale concurrente pour le titre, NDLR) et nous essayons de nous rapprocher de la tête de course", expliquait le team manager du GMT après la 6ème heure de course : "l'intervention des safety cars nous en a éloignés, mais nous sommes très satisfaits de notre position. Les pilotes se sentent bien et continuent d’imprimer un rythme élevé".
En Superstock, la Yamaha n°333 de Viltaïs Expérience (Axel Maurin, Florian Alt et Vincent Lonbois) réalise son objectif du jour et remporte la catégorie, tandis que sur la Suzuki n°72 du Junior Team, Louis Rossi a malheureusement dû sortir de la piste à 12 minutes de la fin après un énorme dégagement de fumée, dû selon toute vraisemblance à une casse moteur... La Suzuki d'Atomic 68 (Clément Stoll, Guillaume Antiga et Stéphane Egéa), pourtant touchés par une chute en début de course, monte sur la deuxième marche du podium Superstock devant le Gert56, troisième de la catégorie.
"Enfin notre heure est arrivée", se réjouit Mandy Kainz, team manager du YART. "Ca faisait longtemps qu'on attendait ce moment et on le mérite largement. Ce n'est presque pas réel à cause de la malchance qui nous poursuit ici : après les cinq premiers tours, l'électronique nous a lâchés et les pilotes ont donc dû gérer une pression supplémentaire pour garder une vitesse compétitive sans les aides électroniques. Je leur ai dit de rester calme pendant les premières heures de course et qu'on prendrait peut-être plus de risques à la fin si besoin. Donc finalement on obtient cette victoire tant méritée et c'est un sentiment incroyable".
"Je remercie d'abord ma famille, qui se donne beaucoup pour que je puisse vivre ce rêve", poursuit le team manager autrichien. "Puis mon équipe, Yamaha et bien sûr Bridgestone, sans qui tout ce ceci ne serait pas possible. Mon pilote Broc (Parkes, NDLR) a été incroyable. Il a mené toutes les courses du championnat du monde d'endurance depuis un moment. Il mérite vraiment tout ça, ainsi que Marvin et Max qui ont bien travaillé ensemble pour aboutir tranquillement à ce résultat".
Broc Parkes : "C'est génial de gagner les 8H du Slovakia Ring. Ca fait des années qu'on pense qu'on va gagner, mais à chaque fois on a eu un problème... On doute toujours, même à la fin on n'avait plus beauoup d'essence pour faire les derniers tours, on était nerveux mais on savait que si Marvin faisait les bons chronos pendant son relais on pouvait y arriver sans problèmes. A plusieurs reprises, alors qu'on était près de gagner un championnat ou une course, quelque chose se passait mal donc c'est bien qu'on soit arrivé à casser cette spirale. Quand on l'a fait une fois, on sait qu'on peut le refaire. Les gars ont super bien roulé aujourd'hui, on a eu des difficultés avec la moto (plus d'anti-wheeling ni contrôle de traction) mais ils ont fait avec et on a bien travaillé !"
Pour le team manager du GMT 94, "le principal objectif est atteint (terminer devant la Honda n°5 en tête du championnat, NDLR) et nous sommes vraiment contents. La lutte pour le championnat du monde est plus intense que jamais, bravo au YART pour cette superbe victoire".
"Une première mention toute particulière pour Niccolò Canepa qui a eu une très lourde chute sur de l’huile à plus de 200 km/h mardi soir", poursuit Christophe Guyot. "Son coude très abîmé ne lui a permis de rouler que quelques minutes le lendemain et nous n’étions pas certains qu’il serait en mesure de rouler en course. Au courage et à la motivation, son début de course a été brillant. Merci à Niccolò pour son engagement malgré la douleur. Mike di Meglio et David Checa ont également tout donné. Ils ont brillé par leurs performances. Les mécaniciens ont été les plus rapides dans les stands. Nous pouvons être très fiers de cette équipe qui ne cesse de progresser. La seconde mention est pour Dunlop, qui, en trois semaines, a réalisé la performance de fournir à toutes les équipes un pneu adapté à cette piste qui nous avait posé problème l’an passé. La Yamaha R1 était très compétitive et a parfaitement fonctionné. Rendez-vous à Oschersleben".
David Checa : "C’est ma 16ème année en Endurance. Félicitations au YART ! L’année précédente ils devaient gagner la course, mais suite à un problème nous l’avions remportée. Cette fois, c'est leur tour ! J’ai commis une erreur au Mans et nous nous dirigeons maintenant vers Oschersleben pour tenter de reprendre la tête du championnat".
Niccolò Canepa : "Le week-end n’a pas été facile pour moi. J’ai eu un gros accident en début de semaine et je subirai une petite opération lundi pour me soigner. Je suis content d’avoir été rapide et consistant toute la semaine. Durant la course la douleur était vraiment intense et j’ai dû me résigner à laisser ma place. Je remercie toute l’équipe qui a fait un travail fabuleux ! Nous n’avons pas gagné mais nous allons à Oschersleben où nous nous sommes imposés ces trois dernières années. Félicitations au YART pour leur belle victoire !"
Mike di Meglio : "Nous savions qu’il serait difficile de battre le YART car ils étaient plus rapides que nous lors des essais. Nous étions plus proches de la FCC n°5 et nous avons essayé de la battre durant la première partie de la course. Lorsque nous avons vu que nous pouvions nous rapprocher de la 7, nous avons attaqué vraiment très fort mais il pouvaient économiser un arrêt aux stands. Parfois nous avons tous besoin de chance et d’autres années, certains problèmes de courses auraient pu nous empêcher de gagner. Cette fois, c’était le tour du YART et félicitations à eux !"
De son côté, le team SRC Kawasaki tire un "bilan mitigé" de cette troisième épreuve du championnat du monde, lui qui "nourrissait des espoirs de podium en foulant les terres slovaques"... Randy de Puniet, qui avait pris la tête de la course dès les premiers tours, a perdu l’avant de sa Ninja ZX10-RR alors qu'il occupait la deuxième position.
"Je reconnais mon erreur, mais je manque de feeling sur cette piste surchauffée. Mon intention était de ne pas laisser partir les premiers, j’ai donc forcé pour rester au contact", explique l'ancien pilote MotoGP : "je m’excuse auprès de toute l’équipe et en particulier mes coéquipiers".
Reparti 17ème, l'équipage de la n°11 remonte à la 5ème position à cinq tours des premiers mais un safety car intervient à 17h et Julien da Costa ne parvient pas à exploiter cet avantage. A 17h30, nouvelle alerte : Jérémy Guarnoni est victime d'une panne d'essence "due à la chaleur extrême", précise Kawasaki qui termine finalement en 9ème position.
"La chute d’entrée de course nous a été pénalisante, mais même sans ce fait de course nous n’étions pas en mesure de gagner à la régulière", tempère Jérémy Guarnoni. "Il nous faut maintenant progresser afin de renouer avec la victoire. Personnellement j’étais bien sur la moto et j’ai hâte que l’on se trouve à Oschersleben (le 10 juin, NDLR) pour prouver notre vélocité cette fois sur la durée".
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