Le mois de juillet 2015 s'est montré particulièrement meurtrier sur les routes françaises, avec pas moins de 360 décès enregistrés contre 302 en juillet 2014. Soit une dramatique hausse de 19,2%, dont une grande partie concerne les motards et les scootéristes.
Le mois de juillet 2015 s'est montré particulièrement meurtrier sur les routes françaises, avec pas moins de 360 décès enregistrés contre 302 en juillet 2014. Soit une dramatique hausse de 19,2%, dont une grande partie concerne les motards et les scootéristes.
Une hausse de 57% pour les 2-roues
Alors que les statistiques concernant les usagers de deux-roues motorisés sont stables, voire en léger retrait depuis le début de l'année, elles réalisent un énorme bond en avant cet été : 105 personnes ont perdu la vie en juillet sur un deux-roues motorisé (toutes cylindrées confondues, y compris les cyclos), soit 57% de plus qu'en 2014. L'explication provient en grande partie des conditions météo, nettement plus clémentes cet été que l'an dernier.
"Les mois de juillet 2014 et 2015 ont été tous les deux atypiques, et aux antipodes : le mois de juillet 2014 a été le mois le plus pluvieux en France depuis plus de 50 ans et avait conduit à des chiffres exceptionnellement bas de la mortalité routière, tandis que le mois de juillet 2015 a été exceptionnellement sec et chaud, avec des épisodes de canicule et un déficit de 40% de pluviométrie selon Météo France. Les déplacements en deux-roues motorisés, très "météo-sensibles" ont donc été vraisemblablement plus nombreux le mois dernier qu'en juillet 2014", développe la Sécurité routière.
Ces chiffres s'ajoutent dans la colonne négative d'un bilan global pas très encourageant : sur les sept premiers mois de l'année, la hausse de la mortalité routière toutes catégories d'usagers confondus s'établit à +3,8 %. Pour le gouvernement français, cette soudaine augmentation est bien entendu préoccupante, mais l'on préfère se rassurer en pointant du doigt celle de "7%" enregistrée en juillet dans le reste de l'Union européenne.
Comme à l'école, lorsque les enfants tentent de justifier leurs mauvaises notes en listant les mauvais résultats des copains... Car, naturellement, aucun de nos dirigeants ne se risquera à reconnaitre cette nouvelle démonstration de l'échec de la politique de sécurité routière du gouvernement, uniquement articulée autour du si rentable tout-répressif !
Un manque de volonté politique concernant la Sécurité routière
Signal rassurant malgré tout : cette politique est actuellement critiquée de toutes parts, suite à la publication le week-end dernier d'un rapport accablant de l'Inspection générale de l'administration (IGA) sur la politique de l'Etat au sujet de la sécurité routière. Dans ce document est notamment pointé un certain "relâchement" de la part de l'Etat, un "manque de volonté politique", mais surtout une absence préjudiciable de collaboration entre les différents ministres attachés aux questions de Sécurité routière.
Réagissant immédiatement à ces critiques, Manuel Valls s'est agacé en appelant à "éviter les polémiques stériles. La lutte contre l'insécurité routière et ses causes est une priorité pour nous", assure le premier ministre qui présidera un Comité interministériel de la Sécurité routière (CISR) - prévu au "sortir de l'été" - afin de faire le point sur les 26 mesures du plan de Bernard Cazeneuve.
A cette occasion, il est probable que de nouvelles mesures plus ou moins répressives soient évoquées concernant les usagers deux-roues, comme le port obligatoire d'équipements de protection. Par ailleurs, ce CISR pourrait aussi être l'occasion pour le gouvernement d'annoncer sa prévisible "contrepartie" en échange de la fin du bridage des motos à 106 ch (lire notre Dossier spécial sur la fin des 100 ch en France).
Et ce, alors même que l'abandon de cette loi inique et jamais vérifiée en termes d'accidentologie - dans le reste du monde, les motos débridées n'ont pas plus d'accidents - n'implique en aucun cas une contrepartie ! La France est en effet sommée par l'UE de se mettre en conformité à ce sujet, pour une logique question d'égalité dans l'Union européenne. Pour autant, il est désormais acquis que le gouvernement voudra en profiter pour remettre sur le tapis un sujet qui lui est cher : le contrôle technique pour les deux-roues.
Récemment, le ministère de l'Intérieur a ainsi fait savoir qu'il pourrait être intéressant que les motos remises en "Full Power" soient contrôlées pour s'assurer de leur conformité. Une façon déguisée d'introduire le contrôle technique, alors même que la question du "rétrofit" (la possibilité de débrider une moto de plusieurs années) n'a toujours pas été clarifiée ! Au grand dam de tous les professionnels du secteur, très inquiets des répercussions de cette donnée essentielle sur le marché de l'occasion...
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