Notre champion du monde Superbike 2014 Sylvain Guintoli, qui court sur la toute nouvelle GSX-R1000 en British Superbike cette saison, va participer aux 8 Heures de Suzuka 2017 avec le légendaire team Suzuki Yoshimura. Interview.
Après avoir piloté la GSX-RR de MotoGP au Mans pour le GP de France puis au Mugello et à Barcelone, Sylvain Guintoli s'apprête à chevaucher une autre moto de course Suzuki drôlement affûtée sur un autre circuit mythique !
Notre champion WSBK 2014 se rendra en effet au Japon fin juillet pour participer à la 40ème édition de la célèbre épreuve d'endurance japonaise : les 8 Heures de Suzuka ! Pilote officiel Suzuki en British Superbike cette année, "Guinters" prendra les commandes de la GSX-R1000 préparée par le vénérable team Yoshimura.
L'équipe japonaise a déjà remporté les 8H de Suzuka à quatre reprises : en 1978 (la toute première édition !), en 1980, en 2007 et en 2009. En 2017, elle aligne aux côtés de notre cher Guintoli un autre grand nom du Superbike : Josh Brookes, couronné en 2015 en Grande-Bretagne. Oui, le même "Bad Boy" qui avait cassé la jambe de Sylvain avant la troisième épreuve du BSB 2009...
Inscrit avec Yosh' en championnat SBK japonais, Takuya Tsuda complètera de nouveau l'équipage cette année. En compagnie de Brookes et Haga (Noriyuki, who else ?), le pilote japonais était monté l'an dernier sur la troisième marche du podium. Objectif cette année avec Guintoli : la victoire !
Moto-Net.Com : Salut Sylvain, comment-vas-tu ?
Sylvain Guintoli : Ca va, nickel. J'ai un peu de repos après trois ou quatre semaines bien mouvementées ! Je n'ai pas de compétition ce week-end, ça fera du bien de recharger un peu les batteries. Mais ça va repartir pour le mois de juillet, ça va être chaud encore avec les 8 Heures de Suzuka à la fin du mois...
MNC : Félicitations !
S. G. : Oui, merci. C'est une super course ! Ca faisait déjà un petit moment que j'avais envie d'y participer. Là, avec la Suzuki, avec Yoshimura, c'est une belle opportunité pour essayer d'être compétitif. Ca va être un beau challenge.
MNC : Tu pouvais difficilement trouver mieux ! Le Team Yoshimura s'est imposé quatre fois et monte régulièrement sur le podium. L'objectif de l'équipe, cette année encore, c'est la gagne !
S. G. : Oui, on y va pour gagner, avec la nouvelle Suzuki bien sûr ! En fait c'est la moto que j'ai essayée à Sepang en janvier. On va avoir de nouveaux tests en juillet, avec un programme assez chargé, et la course dans la foulée le 30. Ca va être intéressant car c'est une course très difficile : il y a toujours eu des grands pilotes, mais ces dernières années les grands noms se bousculent. Il y a du monde, de belles motos, c'est un bel événement !
MNC : Tu as déjà pu tester la moto d'endurance. A-t-elle des points communs avec ta machine de BSB ?
S. G. : Bah c'est la même moto de base, la nouvelle Gex. Après, c'est vrai qu'il y a de nombreuses différences. L'électronique déjà, n'a rien à voir puisqu'en endurance on peut utiliser le système qui va bien, "Factory". Ce ne sont pas les mêmes pneus, pas les mêmes suspensions. La moto d'endurance est équipée de phares, d'un gros réservoir de 24 litres, du bras oscillant d'usine...
MNC : Pourrait-on dire que la GSX-R Yoshimura est plus affûtée que ta moto de BSB ?
S. G. : Disons qu'elles sont différentes. En BSB, l'électronique est contrôlée et basique (pas de traction control, pas d'anti wheelie)... C'est très, très sommaire, à l'exact opposé de l'endurance qui est complètement ouvert.
MNC : On se rapproche de ce que tu as expérimenté en MotoGP sur la GSX-RR ?
S. G. : C'est même mieux que ça depuis que le boîtier électronique unique est de rigueur en Grands Prix. En Endurance, tu peux utiliser les stratégies et le matériel qui existaient avant en MotoGP. C'est resté plus ouvert que le MotoGP.
MNC : Tu connais donc déjà un peu la moto... Mais à quand remonte ton dernier roulage à Suzuka ?
S. G. : Ah ça remonte un peu (rires). Je connais le circuit, mais je n'y suis pas retourné depuis un petit moment. C'est donc bien d'avoir des tests en amont.
MNC : Ce sera sur place...
S. G. : Voilà, ça permettra de retrouver un peu de vitesse sur le circuit que je connais déjà, du temps où je courais en "deux-et-demi", c'était donc il y a longtemps (11 ans, NDLR !). Mais on a un gros programme de tests, je ne me fais donc pas de souci pour le circuit. Le team est basé là-bas, donc ils ont déjà beaucoup de références.
MNC : Tu appréciais ce circuit ? Il a l'air sublime !
S. G. : Ah c'est un circuit magnifique, il a toujours été l'un des préférés des "pilotes" entre guillemets. Il fait partie des meilleurs circuits du monde. C'est aussi pour ça que je suis content d'y retourner, c'est une piste particulière, fabuleuse, atypique.
MNC : Celui que tu apprécies peut-être un peu moins - ou que tes fans n'aiment pas - c'est Josh Brookes, ton futur coéquipier ?!
S. G. : (sourires) Ouais, ouais... L'accident est arrivé il y a longtemps.
MNC : L'eau a coulé sous les ponts...
S. G. : Exactement. C'est exactement ça. Notre métier est dangereux, les chutes et les collisions arrivent. Même si ce n'est pas très agréable sur le moment (sourires), il faut savoir lâcher l'affaire à un moment donné. Ce n'est pas un problème pour moi. Josh est un pilote qui a de l'expérience sur ce circuit, il a déjà roulé deux fois avec Yoshimura je crois (il a terminé 2ème et 3ème, donc vise lui aussi la victoire, NDLR). C'est important d'avoir un équipage expérimenté, qui apporte quelque chose.
MNC : C'est bon pour toi aussi : en faisant équipe avec Josh, tu es sûr qu'il ne te coupera pas en deux sur la piste...
S. G. : (éclats de rires, car Sylvain est un garçon qui a du goût : il apprécie notre humour) Oui, je ne l'avais pas vu comme ça mais c'est une bonne remarque !
MNC : Merci Sylvain. Encore bravo et à très vite !
S. G. : Merci à toi. A plus !
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