Le Sachsenring se prépare pour le GP d'Allemagne, deuxième des trois courses MotoGP consécutives de juin. Le champion en titre Pecco Bagnaia arrive en conquérant sur ce circuit parmi les favoris de Marc Marquez et où Fabio Quartararo s'était imposé l'an dernier. L'officiel Honda et le chef de file Yamaha parviendront-ils à stopper la domination Ducati ? Programme, enjeux et objectifs.
Pas de répit pour les cracks du MotoGP : le Grand Prix d'Allemagne se profile dans la foulée du GP d'Italie, avec en ligne de mire le GP des Pays-Bas la semaine prochaine ! Cette série de trois courses en trois semaines - "triple-header" en anglais - sera suivie de cinq week-ends sans compétition jusqu'au GP de Grande-Bretagne, début juillet.
Les horaires clés du GP d'Allemagne 2023 |
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Une période chargée, donc potentiellement "charnière" : la bonne négociation de ces trois courses d'affilée est synonyme d'un gros avantage au championnat… ou d'un retard difficile à combler, c'est selon ! Rappelons qu'avec le nouveau format des courses Sprint, 37 points sont en jeu chaque week-end : 12 le samedi après-midi et 25 le dimanche.
Le tenant du titre Francesco Bagnaia en sait quelque chose : l'officiel Ducati a déjà réalisé ce carton plein à deux reprises cette saison, avec la victoire au sprint et à la course principale au Portugal puis en Italie dimanche dernier. Suffisant pour lui garantir la tête du provisoire malgré ses trois résultats blancs (Argentine,États-Unis, France).
"Pecco" débarque au Sachsenring avec 21 points d'avance sur Marco Bezzecchi, solide deuxième grâce à sa victoire au Mans (72). Le pilote de la VR46 profite de cette bonne dynamique pour réclamer une Ducati officielle l'an prochain, soit au sein de sa structure actuelle Mooney/VR46 soit dans une autre équipe...
Dans la mesure où Ducati ne fournit à l'heure actuelle des Desmosedici d'usine qu'à son team support Pramac, cela ouvre la porte à de possibles mouvements de selles pour Johann Zarco et Jorge Martin. D'autant que l'équipe VR46 vient de lâcher une bombe par l'intermédiaire de son directeur technique, Alessio "Uccio" Salucci…
"Notre priorité est d'essayer de garder Marco Bezzecchi dans notre équipe", assure l'ami d'enfance de Valentino Rossi. "Si cela ne peut pas se faire et que Bezzecchi doit aller chez Pramac, ce que nous ne souhaitons pas, nous serons heureux d'accueillir Morbidelli. Parce que c'est un pilote de l'Academy et que j'aimerais vraiment l'avoir ici".
Johann Zarco, justement, aborde la septième course de la saison avec sérénité : le cannois vient de signer deux troisièmes places consécutives en course principale, en France puis en Italie. Son Grand Prix d'Italie est particulièrement probant, aussi bien pendant le Sprint que lors des derniers tours de l'épreuve longue quand il a taxé Luca Marini avec autorité !
Zarco bénéficie par ailleurs du soutien du dirigeant du team Pramac et du directeur du programme sportif de Ducati, Luigi Dall'Igna, qui apprécient ses qualités de metteur au point, sa discrète persévérance et son état d'esprit positif. Sans oublier sa nationalité qui sert les intérêts du constructeur sur le marché français, l'un des plus prolifiques d'Europe !
La tendance est moins joyeuse pour Fabio Quartararo, seulement 8ème au provisoire avec déjà 77 points de retard sur le leader. Le niçois - qui vient de se séparer de son manager Éric Mahé - n'est monté sur le podium qu'à une seule reprise en six courses : lors de l'épreuve principale du GP des Amériques…
Le champion 2021 sort d'un Grand Prix d'Italie particulièrement éprouvant, durant lequel il a lutté dans le ventre mou du classement. Fabio ne s'en cache pas : la M1 2023 et son nouveau moteur plus puissant est une déception, la faute à des qualités historiques perturbées par cette puissance supplémentaire.
Le "bon 20 français" sera-t-il en mesure d'inverser la tendance ce week-end à la faveur du développé court et tortueux du circuit du Sachsenring ? Rappelons qu'il s'y était imposé l'an dernier devant son - notre ! - compatriote Johann Zarco : un bis repetita serait apprécié, voire salutaire pour sa motivation…
Autre pilote à suivre en Allemagne : Marc "Sachsen-King" Marquez, bien sûr ! L'officiel Honda comptabilise quelque huit victoires et sept pole en catégorie reine (11 succès en tout), l'un de ses circuits "tourne-à-gauche" préférés. Problème, le n°93 n'est pas dans une lancée positive : les trois courses principales auxquelles il a participé se sont terminées à plat ventre.
Agacé, l'espagnol a sollicité une réunion d'urgence avec les plus hauts dirigeants Honda pendant le GP d'Italie. En jeu : le développement de la RC2132V - jugé nettement insuffisant par l'octuple champion du monde - et le prolongement de son contrat fin 2024, alors que l'espagnol ne cache pas son désir d'embrasser "un projet qui gagne, peu importe les couleurs, peu importe le nom, peu importe où".
Rappelons que le clan Honda se présente affaibli au Sachsenring puisque Joan Mir et Alex Rins sont forfait suite à leurs blessures, respectivement à la main et à la jambe... Marquez et Nakagami seront les seuls pilotes de la marque ailée.
A noter aussi que Pol Espargaro diffère finalement son retour prévu ce week-end en Allemagne, faute de condition physique suffisante : le pilote GasGas-Tech3 souffre toujours de ses multiples fractures contractées dès la manche d'ouverture au Portugal. Restez connectés !
Francesco Bagnaia - Ducati officielle : "Le week-end au Mugello a été vraiment parfait et m'a donné la bonne énergie pour ce week-end de course en Allemagne. Certes, je connais parfaitement le Mugello et cela m'a aidé, mais j'ai le sentiment que ma Desmosedici m'a permis de faire la différence. J'espère pouvoir retrouver ces sensations au Sachsenring. L''objectif sera toujours le même : bien travailler dès les premières séances et arriver le mieux préparé possible pour le Sprint et la course de dimanche".
Enea Bastianani - Ducati officielle : "Je suis content de mon retour en piste : le week-end au Mugello s'est avéré positif, même si j'ai beaucoup lutté en course. Je suis parvenu à obtenir un résultat auquel je ne m'attendais pas (9ème, NDLR) Il me faut encore du temps pour être à 100 %, mais le Sachsenring sera moins exigeant physiquement que le Mugello : j'espère donc faire encore mieux au GP d'Allemagne".
Fabio Quartararo - Yamaha officielle : "Le Mugello a été rude... Mais nous avons appris de nos erreurs (Fabio reproche à Yamaha un mauvais choix de pneu arrière : le médium, plutôt que le tendre, NDLR). L'année dernière, j'ai gagné au Sachsenring, un circuit assez étroit. Cette caractéristique rend les dépassements plus difficiles, nous devons donc bien faire vendredi. Nous devons commencer le plus haut possible sur la grille".
Franco Morbidelli - Yamaha officielle : "Le GP d'Italie ne s'est pas déroulé comme nous le souhaitions, mais nous devons laisser cela derrière nous. La meilleure façon d'avancer est de garder un état d'esprit positif et de continuer à bien travailler en équipe. Ce ne sera probablement pas un week-end facile à nouveau, mais nous continuerons à creuser et à creuser pour trouver la bonne direction".
Vendredi 16 juin
Samedi 17 juin
Dimanche 18 juin
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