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MOTO GP 2012 - ESPAGNE
Paris, le 30 avril 2012

Grand Prix d'Espagne Moto GP : déclarations et analyses

Grand Prix d'Espagne Moto GP : déclarations et analyses

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations et les résultats des principaux pilotes de la catégorie reine, ainsi que l'analyse de leurs réussites (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP d'Espagne 2012.

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Particulièrement touchée par la crise, l'économie espagnole tourne actuellement au ralenti : le taux de chômage grimpe (25% !), l'immobilier chute et l'Europe commence à trembler à l'idée que l'Espagne soit en train de suivre l'exemple de la Grèce...

Dans ce contexte, on aurait pu penser que l'attrait pour la compétition moto allait perdre de son importance aux yeux des aficionados, d'autant que le marché du deux-roues est lui aussi en chute libre dans la patrie de Lorenzo, Pedrosa, Marquez, Elias et consorts...

Eh bien que nenni ! Les Espagnols ont massivement répondu présents pour leur premier Grand Prix à domicile : plus de 103 700 spectateurs ont été comptabilisés autour du circuit de Jerez, malgré des conditions météo peu favorables (averses et orages pendant tout le week-end et moins de 15°C dans l'air) !

Échauffé par la seconde place de Salom derrière Fenati en Moto3 (lire notre compte rendu de la course Moto3), puis transporté par la victoire du local Pol Espargaro en Moto2 (lire notre compte rendu de la course Moto2), le public a acclamé Lorenzo et Pedrosa avec ferveur en catégorie reine... même si ces derniers ne sont pas parvenus à battre Casey Stoner (lire notre compte rendu de la course Moto GP) !

Déclarations, analyses et classements

Casey Stoner, Honda-Repsol (5ème en qualifs et 1er en course) : ""Nous n'étions pas très bien partis et j'ai donc essayé d'éviter les problèmes dans le peloton. Beaucoup de pilotes freinaient juste derrière les autres et j'ai essayé de rester en dehors de tout ça ! J'ai ensuite réussi à gagner beaucoup de positions en très peu de temps et à revenir devant. Je n'ai pas essayé de creuser l'écart parce que je savais que Jorge et Dani allaient très vite".

"Je voulais simplement rester avec eux et distancer les autres. J'ai ensuite compris que Jorge et moi avions un meilleur rythme et que nous pouvions prendre de l'avance. Je suis resté concentré sur ma trajectoire parce que la piste était encore mouillée par endroits et qu'on pouvait facilement partir à la faute. Nous avons géré la course et nous avons pu pousser de plus en plus fort".

"La moto était bien meilleure qu'en qualifications. J'ai un peu senti mon arm-pump (syndrome des loges, NDLR) mais heureusement je n'ai pas autant souffert qu'au Qatar. Etant donné le week-end que nous avions fait et sachant que Dani et Jorge sont toujours très rapides ici, remporter la victoire sur ce circuit est vraiment quelque chose spécial pour moi !"

L'analyse Moto-Net.Com : Casey Stoner avait le sourire à l'arrivée puisque pour la toute première fois depuis ses débuts en Grands Prix en 2001 (première saison complète en 2002), il s'impose à Jerez de la Frontera. Plus réjouissant encore : il bat à domicile Lorenzo et Pedrosa, les deux hommes forts de ce GP d'Espagne bouleversé par les aléas climatiques...

Prudent en début de course, le champion du monde en titre s'est ensuite dirigé sans mollir vers son premier succès de la saison : ni la pression collée par Lorenzo pendant la quasi totalité de l'épreuve, ni la réapparition de ses douleurs au bras en fin de course n'ont suffi à faire dérailler la mécanique australienne.

Le n°1 mondial souffre en effet du syndrome des loges (arm-up), un mal bien connu des pilotes moto dû à la sollicitation des muscles des avant-bras au freinage qui fait parfois augmenter sensiblement la pression intramusculaire. Le volume des gaines entourant les muscles (les loges musculaires) n'étant pas extensible, cela provoque de fortes douleurs, proches des crampes. Concrètement, c'est comme si le muscle tentait de se dilater dans un étau...

Stoner peut soit se faire opérer pour résoudre totalement le problème - sauf que le prochain Grand Prix a lieu la semaine prochaine au Portugal ! -, soit tenter de reposer son bras. C'est l'une des raisons qui l'ont poussé à ne pas participer au warm-up dimanche matin : une stratégie pas dénuée de bon sens puisqu'elle lui a aussi permis d'économiser son allocation pneumatique et donc de garder ses meilleures options pour la course !

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (1er en qualifs et 2ème en course) : "Aujourd'hui je savais que le choix du pneu avant allait être très important et nous l'avons fait au dernier moment, sur la grille de départ".

Nous avons finalement choisi le pneu tendre, mais malheureusement nous nous sommes trompés et nous avons eu quelques soucis en course. Je n'étais pas aussi confiant que pour les essais libres. Finir deuxième en manquant de feeling n'est cependant pas si mal, nous sommes encore en tête du championnat et nous sommes motivés pour Estoril".

L'analyse Moto-Net.Com : Vainqueur des deux dernières éditions du Grand Prix d'Espagne et de la course d'ouverture de la saison 2012 au Qatar, Jorge Lorenzo arrivait en Andalousie avec le statut de favori. Premier sur la grille départ grâce à une nouvelle pole position acquise à la force du poignet, l'officiel Yamaha semblait prêt à "bouffer du Stoner" et à "corriger du Pedrosa" devant son public !

Hélas, le n°99 s'est fourvoyé dans son choix de pneu avant : misant sur la solution la plus tendre au tout dernier moment, Lorenzo n'a pas pu résister à l'ultime coup de collier de Stoner dans les derniers tours. Déçu et furieux contre lui-même, "Jorgueil" n'a cependant pas manqué de saluer la performance du pilote HRC... à qui il a déjà promis une revanche au Portugal !

Avec trois victoires et une seconde place sur quatre participations en MotoGP à Estoril, nul doute que le Majorquin sera bel et bien redoutable dimanche prochain ! En attendant, il conserve la première place du championnat provisoire devant Stoner et Pedrosa (voir le classement complet ci-dessous).

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (2ème en qualifs et 3ème en course) : “La course a été un peu étrange pour moi. Sur la grille je pensais que la piste n'allait pas être complètement sèche et je suis donc resté prudent en début de course. J'avais vu qu'il y avait eu beaucoup de chutes en Moto3 et Moto2. Je suis bien parti, mais je me suis ensuite fait doubler et j'ai perdu trop de temps avec Dovizioso et Hayden".

"Une fois passé devant eux en troisième position, Casey et Jorge étaient déjà trop loin, à quatre secondes. J'ai mis la tête dans le guidon et j'ai commencé à hausser le rythme, mais j'avais du mal à rester concentré parce que Crutchlow était sur pneu dur et qu'il poussait assez fort, freinant plus tard sur les derniers tours. Je suis globalement satisfait de ma course après un week-end vraiment difficile. Mes deuxième et troisième places ne sont pas les meilleurs résultats, mais c'est un bon début de saison".

L'analyse Moto-Net.Com : A l'arrivée de son 100ème Grand Prix en MotoGP, Pedrosa a clairement avoué que la victoire lui avait échappé car il s'était montré trop tendre en début de course.

Auteur du deuxième meilleur tour en course (1'40.062), le Catalan a ensuite tenté de se rattraper en réalisant une fantastique remontée qui aurait pu se terminer sur la première marche du podium avec quelques boucles supplémentaires. Il échoue finalement à 2,063 sec de son coéquipier chez Honda, talonné de très près (4 dixièmes !) par l'incroyable Cal Crutchlow !

Cal Crutchlow, Yamaha-Tech3 (4ème en qualifs et 4ème en course) : "La course a été dure mais je me suis fait plaisir et je suis très content de finir aussi près du podium. L'un des points positifs est que je n'aime pas vraiment Jerez. C'est trop tortueux pour mon style de pilotage et ce n'était que la deuxième fois que je courais ici. Finir quatrième aussi proche du podium est donc fantastique pour moi. La Yamaha YZR-M1 tournait merveilleusement bien aujourd'hui et je ne pourrai jamais assez remercier mon équipe chez Yamaha Tech3".

"Le week-end a été difficile à cause de la météo mais ils m'ont donné une excellente moto pour aujourd'hui et notre décision de courir avec le pneu dur s'est avérée être la bonne. J'étais déjà quatrième au Qatar mais cette fois j'avais le vainqueur en visuel et il n'y a donc pas de raison pour que je ne me batte pas pour le podium. Il y aura des courses où je ne serai pas aussi proche, mais je sais que je peux réussir".

"J'ai tout donné pour essayer de passer Dani mais il n'y avait rien à faire... Il est phénoménal sur cette piste et je suis déjà content de m'être battu avec lui ! Aujourd'hui il a été meilleur que moi et c'était très dur de rester à son contact. J'ai cependant fait le meilleur tour en course et ça prouve que j'ai progressé depuis l'an dernier".

L'analyse Moto-Net.Com : Avec deux courses et deux quatrièmes places derrière les ténors de la catégorie reine, Cal Crutchlow et le team manager de Yamaha Tech3, Hervé Poncharal, ne pouvaient assurément pas rêver de meilleur début de saison !

Véloce et constant pendant tout le week-end, le Britannique a su déjouer les changements de conditions pour régler au mieux sa Yamaha YZR-M1 satellite : un sacré tour de force pour l'ancien champion du monde Supersport qui ne dispute que sa deuxième saison en MotoGP !

Son plus beau "coup" du week-end réside dans son choix pneumatique, osé mais payant : seul pilote à avoir opté pour le Bridgestone avant le plus dur, le n°35 a parié sur le maintien d'un temps sec tout au long de la course. Résultat : le train avant de sa Yam' est resté constant jusqu'à la fin, ce qui lui a permis de signer le meilleur chrono du GP dans son 15ème tour (1'40.019).

Cette stratégie a été enviée a postériori par ses pairs, et notamment par Jorge Lorenzo qui est passé à côté de l'occasion de se battre pour la victoire en raison de son choix pneumatique quasi opposé à celui de Crutchlow.

Andrea Dovizioso, Yamaha Tech3 (7ème en qualifs et 5ème en course) : "C'était un week-end piège parce que je n'aime pas trop cette piste et que je ne suis pas encore tout à fait à l'aise sur la M1. J'ai besoin de davantage de kilomètres sur le sec pour être plus rapide et montrer de quoi je suis capable. Je suis très content du départ que j'ai pris aujourd'hui, j'ai pu me battre dans le groupe de tête et enregistrer des informations qui m'aideront par la suite".

"Suivre Cal était intéressant parce qu'il est encore beaucoup plus rapide que moi en entrée de virage. Je dois adapter mon style pour progresser dans ce domaine, qui est l'un des points forts de la Yamaha. Je me suis aussi trompé dans mon choix pour le pneu avant".

"Je voulais courir sur le dur, comme Cal, mais j'ai changé d'avis sur la grille en voyant que les premiers changeaient aussi... A partir de la mi-course, je n'étais plus capable de suivre Cal et Dani. Ça a quand même été une expérience positive et j'espère que nous aurons une meilleure météo pour Estoril"

L'analyse Moto-Net.Com : Pour la deuxième fois consécutive, Andrea Dovizioso se fait battre par son coéquipier à moto égale... Voila qui ne doit pas être facile à digérer pour l'ancien pilote d'usine Honda-Repsol !

Alors qu'il attaque sa cinquième campagne en MotoGP (dont trois au HRC), l'Italien devrait en effet faire parler son expérience pour éclipser le "quasi débutant" Cal Crutchlow. Or ce n'est pas le cas pour le moment, ce qui ne joue pas en faveur des plans de carrière de "Dovi" : pour le n°4, 2012 n'est théoriquement qu'une étape transitoire vers un guidon d'usine Yamaha la saison prochaine...

Sauf qu'à ce rythme, son coéquipier pourrait lui souffler la "pole" au sein du team Factory des Bleus ! Gardons-nous cependant de tirer des conclusions hâtives car le championnat vient à peine de débuter et Dovizioso découvre encore les particularités de la M1 après quatre saisons passées sur une RCV. En outre, il possède une qualité qui a quelque peu fait défaut à son bouillonnant coéquipier en 2011 : la constance sur la durée d'une saison...

Alvaro Bautista, Honda-Gresini (8ème en qualifs et 6ème en course) : "Le week-end avait été difficile à cause du mauvais temps mais nous avons eu une piste sèche pour la course, même s'il y avait encore quelques zones mouillées. Il était important de rester patient sur les premiers tours mais j'ai été trop prudent et je n'ai pas pu rejoindre la bagarre devant".

"Une fois à l'aise dans ces conditions de piste, j'ai pu passer Bradl et Hayden mais Dovizioso, Pedrosa et Crutchlow étaient déjà beaucoup trop loin devant. Je ne pouvais pas faire plus que défendre ma position jusqu'à l'arrivée".

L'analyse Moto-Net.Com : Même s'il se montre légitimement déçu à l'arrivée, Alvaro Bautista a réalisé un solide 150ème Grand Prix. Il en fallait des nerfs pour "zigzaguer" entre les portions mouillées de la piste de Jerez et rallier l'arrivée ! Certes, l'ancien pilote officiel Suzuki termine à 21,395 secondes du vainqueur, mais il grimpe d'un cran dans la hiérarchie par rapport au GP du Qatar.

L'Espagnol semble donc de plus en plus à l'aise sur sa RC213V dont la robe noire se pare progressivement de blanc, la couleur habituelle des Honda engagées par Fausto Gresini ces dernières saisons... C'est de cette manière que le team du regretté Marco Simoncelli a choisi d'honorer la mémoire du n°58 : "c'est un signe de respect, ça symbolise notre peine", a expliqué Bautista.

De son côté, son coéquipier Michele Pirro abandonne pour la seconde fois consécutive en raison de problèmes techniques sur sa CRT (Claiming Rule Team) à moteur Honda : le débutant italien a été victime d'une défaillance électronique.

Stefan Bradl, Honda-LCR (9ème en qualifs et 7ème en course) : " Je suis vraiment très heureux de ce résultat. Je pense que c'était un week-end difficile pour tout le monde à cause des conditions météo et je veux remercier mon équipe pour leur super travail"

"J'étais en mesure d'attaquer mes adversaires dès le début de la course, mais je trouvais que c'était un peu risqué donc j'ai attendu et après quelques tours je me suis battu avec Bautista et Hayden. Globalement ce fut un autre week-end très positif pour moi et j'étais très heureux d'être applaudi par mon team lorsque je suis rentré aux stands !"

L'analyse Moto-Net.Com : Huitième au Qatar et 7ème à Jerez, le rookie Stefan Bradl réalise lui aussi un sacré début de saison 2012 ! Le champion du monde en titre en Moto2 s'est battu comme un beau diable dans le troisième groupe et termine sa seconde course MotoGP devant les motos d'usine de Hayden, Rossi et Spies... Au passage, sa RCV frappée du n°6 est créditée du 9ème meilleur temps en course.

Au sein du team Honda-LCR, on ne tarit pas d'éloges sur le pilote allemand qui se montre volontaire et très appliqué : après la saison noire passée avec Elias, l'équipe ne cache pas sa satisfaction de retravailler avec un pilote motivé et à l'écoute (lire notamment notre Interview de Lucio Cecchinello).

Nicky Hayden, Ducati (3ème en qualifs et 8ème en course) : "La course a été fun durant quelques tours. Nous savons que notre moto chauffe les pneus très rapidement et j'ai pu faire ce que je voulais durant les premiers tours. Ensuite, au moment où les autres pilotes avaient leurs pneus à température, les miens commençaient déjà à perdre en grip, surtout à l'avant"...

"Je partais trop large par endroits et plusieurs pilotes m'ont doublé. Nous savions que ça allait être dur sur piste sèche. Mes réglages étaient OK mais je n'avais pas la possibilité de suivre les autres. La moto a beaucoup de potentiel mais l'écart avec les autres est encore trop important"...

L'analyse Moto-Net.Com : Qualifié troisième, Nicky Hayden a redonné de l'espoir aux Rouges ce week-end car c'était la première fois qu'une Ducati s'élançait de la première ligne depuis la pole positon de Stoner au GP de Valence 2010 !

Mais l'euphorie a été de courte durée : le courageux pilote américain a bien essayé de conserver son rang en course, mais la capricieuse GP12 ne lui en a pas laissé la possibilité... Le Kentucky Kid termine une nouvelle fois premier pilote Ducati, mais ça n'a pas suffi à lui arracher un sourire à l'arrivée. Il est vrai que Nicky avait signé à Jerez son seul et unique podium de la saison 2011...

Valentino Rossi, Ducati (13ème en qualifs et 9ème en course) : "Le point positif de notre journée est que cette course pourrait nous aider à progresser lors des prochaines courses, en commençant par celle de la semaine prochaine au Portugal".

"Aujourd'hui, nous avons utilisé des réglages similaires à ceux que Nicky a depuis un moment, mais avec quelques petites retouches. Je dois m'habituer à piloter la moto un peu différemment et aujourd'hui ça m'a fait perdre un peu de terrain sur les premiers tours parce que je partais quasiment à l'aveugle. Je n'avançais pas si mal une fois que j'avais trouvé mon rythme, je faisais les mêmes chronos que ceux qui se battaient pour la sixième place. J'ai pu pousser jusqu'à la fin et tourner en 1'41.0 (1'41.062 exactement, NDLR) sur mon avant-dernier tour".

"Ça me permet d'être un peu plus optimiste pour les prochaines courses parce que j'ai pu piloter un peu mieux et ce sera peut-être un nouveau point de départ pour nous... Nous continuerons à travailler avec ces réglages dès vendredi prochain".

L'analyse Moto-Net.Com : Relégué à plus de trois secondes du meilleur temps en séance de qualifications (3,429 sec !), Valentino Rossi semblait au fond du gouffre samedi soir.

Visiblement perdu dans ses réglages et toujours aussi peu à l'aise avec l'avant de sa GP12, la star transalpine tournait moins vite que les Ducati satellites de Barbera et Abraham ! Même la CRT à moteur Aprilia de Randy de Puniet s'est qualifiée devant lui : difficile humiliation pour le pilote officiel le plus grassement rémunéré du plateau MotoGP...

Du coup, la rumeur insistante depuis cet hiver s'est mise à enfler la veille de la course : "Rossi-Ducati, c'est fini !", pouvait-on lire en substance dans de nombreux journaux sportifs italiens alors que le n°46 affirme au contraire n'avoir "jamais envisagé" de divorcer du blason de Bologne...

La position de Rossi semble logique : non seulement il perdrait gros en quittant Ducati en cours de saison - tant pour son image que pour son portefeuille -, mais surtout vers quel autre constructeur pourrait-il se tourner pour rebondir ?

Le Docteur n'est pas parti de chez Honda en bons termes et Yamaha n'a rien à gagner à lui ouvrir de nouveaux ses portes : Lorenzo a gagné - à la régulière - ses galons de chef de file et il est actuellement le seul en mesure de ramener le titre à Yamaha. Replacer Rossi à ses côtés romprait à coup sûr ce délicat équilibre...

En outre, il n'est pas dit que le n°46 recouvre immédiatement sa compétitivité avec la M1. Reste alors la possibilité de l'intégrer dans un team satellite, mais cela ne semble pour le moment ni au programme chez Honda, ni chez Yamaha... ni pour Rossi qui sait pertinemment que cette issue est une pente particulièrement savonneuse !

Du coup, quelle est l'unique solution qui s'offre au pilote italien ? Travailler pour améliorer cette satanée Ducati ! Faisant profil bas, Rossi a calqué ses réglages sur ceux de Hayden pour retrouver des sensations et a réussi à sauver les meubles en course.

Certes, il reste loin des avant-postes et se bat avec Barbera plutôt que Stoner, mais qu'importe : le principal pour Ducati est de ne pas le voir baisser les bras en attendant de lui confectionner une moto "à sa main".

De nombreux changements sont d'ailleurs attendus la semaine prochaine à Estoril. Il se murmure même que les Rouges pourraient faire une croix sur le V4 à 90° au profit d'un angle plus fermé, aux alentours de 75° comme Honda...

"Si je décide que 72 ou 75° sont mieux que 90°, alors nous l'utiliserons", avait prévenu Filippo Preziosi, le directeur de Ducati Corse pendant l'intersaison. En clair : pour voir Rossi triompher, Ducati est prêt à tout !

Ben Spies, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 11ème en course) : "Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai pris un bon départ mais je n'avais pas un bon feeling avec la moto et ma course a été difficile. Je me suis excusé auprès du team et nous avons eu une longue réunion pour parler de mes sensations sur la moto".

"Je n'étais simplement pas à l'aise, j'ai fait de mon mieux mais je manquais clairement de vitesse. Nous devons trouver une solution parce que les autres Yamaha fonctionnent très bien. Mon feeling n'était pas terrible et nous avons donc passé une assez mauvaise journée".

L'analyse Moto-Net.Com : Avec sa onzième place (dernier pilote d'une MotoGP 100% prototype), il y a le feu pour Ben Spies ! Auteur du onzième chrono en course (1'41.521), l'Américain accuse plus d'une seconde sur le meilleur tour de son coéquipier Jorge Lorenzo (1'40.350). A motos égales ce n'est plus un écart, c'est un véritable gouffre...

Mal à l'aise sur sa M1 - alors que beaucoup pensaient que le surcroît de puissance des nouvelles 1000 cc allait convenir à son pilotage -, Ben Spies n'est que l'ombre de lui-même depuis le début de la saison. Incapable d'expliquer les sources de son malaise, le Texan doit cependant rapidement inverser la tendance : Dovizioso ou Crutchlow seraient ravis de lui chiper son guidon au sein du team officiel !

Randy de Puniet (CRT), ART-Aspar (10ème en qualifs et abandon en course) : "Je suis très déçu parce que nous avions fait un week-end parfait. J'étais dixième sur la grille, avec quelques prototypes MotoGP derrière moi. Je suis bien parti et j'ai dû fournir beaucoup d'efforts pour suivre Barbera, Abraham, Spies, etc. J'ai ensuite décidé de garder mon calme et d'aller à mon rythme. J'avais à peu près dix secondes d'avance sur la deuxième CRT".

"A sept tours de l'arrivée, j'ai commencé à avoir des problèmes quand je passais la seconde vitesse. Ça a très vite empiré et à deux tours de la fin, la moto s'est complètement arrêtée à cause d'un problème avec la pompe à essence... Ce n'est pas un problème grave, mais c'est dommage parce que nous aurions pu marquer 4 points et clairement nous placer en tête de la catégorie. Nous essayerons de travailler aussi bien à Estoril".

L'analyse Moto-Net.Com : Déjà en proie à des soucis de sélection au Qatar, Randy de Puniet a dû composer d'abord avec des problèmes de boîte de vitesses, puis avec une pompe à essence défectueuse sur son ART (Aprilia Racing Technology).

Ces défaillances mécaniques ont sonné le glas d'une belle course, contraignant le Français à l'abandon dans son avant-dernier tour entre le deuxième et le troisième secteur du circuit de Jerez...

Randy de Puniet repart toutefois de Jerez avec le meilleur chrono des CRT (1'41.996, soit 1'977 sec de plus que le meilleur tour en course établi par Crutchlow). Ce temps place le pilote tricolore à seulement quatre gros dixièmes de la meilleure pendule de la Yamaha de Spies (1'41.521) ou la Ducati d'Abraham (1'41.569).

Le Grand Prix du Portugal, troisième course de la saison MotoGP 2012, se déroulera sur le circuit d'Estoril la semaine prochaine. A suivre naturellement en détail sur Moto-Net.Com : restez connectés !

Résultats du Grand Prix MotoGP de Jerez 2012 :

  1. Casey STONER Honda 45'33.897
  2. Jorge LORENZO Yamaha +0.947
  3. Dani PEDROSA Honda +2.063
  4. Cal CRUTCHLOW Yamaha +2.465
  5. Andrea DOVIZIOSO Yamaha +18.100
  6. Alvaro BAUTISTA Honda +21.395
  7. Stefan BRADL Honda +28.637
  8. Nicky HAYDEN Ducati +28.869
  9. Valentino ROSSI Ducati +34.852
  10. Hector BARBERA Ducati +35.103
  11. Ben SPIES Yamaha +38.041
  12. Aleix ESPARGARO ART +1'12.728
  13. Danilo PETRUCCI Ioda +1'18.669
  14. Mattia PASINI ART +1'29.142
  15. Ivan SILVA BQR +1'32.478
  16. Colin EDWARDS Suter +1'40.577
  17. Karel ABRAHAM Ducati 1 Tour

Non classés

  • Randy DE PUNIET ART 2 Tours
  • James ELLISON ART 3 Tours
  • Michele PIRRO FTR 9 Tours
  • Yonny HERNANDEZ BQR 0 Tour

Classement général provisoire Moto GP 2012

Position-Pilote-Moto-Nationalité-Points

  • 1 Jorge LORENZO Yamaha SPA 45
  • 2 Casey STONER Honda AUS 41
  • 3 Dani PEDROSA Honda SPA 36
  • 4 Cal CRUTCHLOW Yamaha GBR 26
  • 5 Andrea DOVIZIOSO Yamaha ITA 22
  • 6 Alvaro BAUTISTA Honda SPA 19
  • 7 Nicky HAYDEN Ducati USA 18
  • 8 Stefan BRADL Honda GER 17
  • 9 Valentino ROSSI Ducati ITA 13
  • 10 Hector BARBERA Ducati SPA 13
  • 11 Ben SPIES Yamaha USA 10
  • 12 Aleix ESPARGARO ART SPA 5
  • 13 Colin EDWARDS Suter USA 4
  • 14 Danilo PETRUCCI Ioda ITA 3
  • 15 Randy DE PUNIET ART FRA 3
  • 16 Mattia PASINI ART ITA 2
  • 17 Yonny HERNANDEZ BQR-FTR COL 2
  • 18 Ivan SILVA BQR SPA 1
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    GP moto du Portugal 24 mars : GP du Portugal
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    GP moto d'Espagne 28 avril : GP d'Espagne
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    GP moto du Kazakhstan 16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
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