La place de premier pilote Yamaha revient encore une fois à Valentino Rossi à l'arrivée du Grand Prix de France moto 2019, sans toutefois totalement le réjouir : le Docteur s'inquiète du manque d'accélération et de vitesse de pointe de sa M1 face aux trois Ducati qui le précèdent. Débriefing et analyse de la situation du constructeur japonais au championnat du monde.
Valentino Rossi, Yamaha-Monster (5ème en qualifs et 5ème en course) : "J'espérais pouvoir monter sur le podium aujourd'hui, mais ça n'a pas été possible. C'était quand même un week-end positif, mieux qu'à Jerez en tout cas. Nous avons bien commencé la course, le rythme était bon et je termine très près de nos principaux rivaux".
"Malheureusement, nous perdions du temps à l'accélération et il m'était donc très difficile de rester dans le peloton de tête. Ils étaient très rapides en sortie de courbe, plus que moi. Le côté positif, c'est que nous avons bien travaillé ce week-end et que la moto était rapide".
"Dans les portions où il faut vraiment rouler fort, j'étais bon. J'espérais doubler Miller à la fin car je me sentais bien, mais j'aurais eu besoin d'un peu plus de vitesse. On verra maintenant si on pourra être un peu plus compétitif au Mugello".
L'analyse Moto-Net.Com : Le circuit du Mans (72) est historiquement favorable aux MotoGP Yamaha, malgré sa succession de fortes accélérations qui ne sont pas spécialement à l'avantage des M1. De quoi laisser espérer un bon résultat pour le constructeur japonais, jusqu'ici tenu à distance...
Le bilan est hélas loin des attentes au terme du GP de France moto, puisque Viñales finit au sol tandis que Rossi échoue à la 5ème place sans jamais avoir pu lutter pour le podium. Certes, Quartararo a fait le spectacle pendant sa remontée fantastique, mais il finit 8ème derrière son équipier Morbidelli à 8,4 sec du vainqueur.
Aucune Yamaha ne finit donc sur le podium : une première au Mans depuis 2011 et le doublé Stoner et Dovizioso sur les Honda-HRC devant Valentino Rossi, à l'époque passé chez Ducati ! Entre-temps, au moins un pilote Yam' y a savouré le champagne : Rossi l'an dernier (3ème), Viñales en 2017 (1er), Lorenzo et Rossi en 2015 (1er et 2ème), Rossi en 2014 (2ème), Cruchlow en 2013 (2ème sur la M1-Tech3) et Lorenzo en 2012 (1er devant Rossi, cette année là aussi sur Ducati !).
Les raisons de cette absence de Yamaha sur le podium sont multiples : sans son mauvais départ et son erreur en début de course, Fabio Quartararo avait à coup sûr le rythme pour terminer devant, tandis que Maverick Viñales est de nouveau victime de l'erreur d'un pilote derrière lui (Bagnaia cette fois, après Morbidelli en Argentine).
La performance de Valentino Rossi, épargné par ces faits de course, est par conséquent la seule véritablement révélatrice du niveau des Yamaha ce week-end. Or le constat qui en découle n'est pas de nature réjouissante : le nonuple champion du monde était clairement dominé par les Ducati de Dovizioso, Petrucci et Miller...
L'infériorité de la M1 s'exprimait essentiellement en sortie de courbe, où la M1 concédait plusieurs longueurs aux surpuissantes GP19. Avec pour conséquence une vitesse de pointe en retrait : Rossi n'a atteint "que" 300,1 km/h en course, alors que Dovizioso a affolé le radar à 310,9 km/h. Soit 10,8 km/h dans la vue du n°46, qui ne termine par ailleurs qu'avec trois secondes d'avance sur la KTM de Pol Espargaro !
Miller et Petrucci n'étaient pas en reste avec respectivement 308,1 et 307,1 km/h, là encore une dizaine de km/h à leur avantage. Rossi devait par conséquent combler au freinage et/ou en courbe cet écart généré à chaque relance : pas si simple dans la mesure où les Ducati sont désormais bien mieux équilibrées.
L'aspect critique à ce stade est que les moteurs des MotoGP sont plombés : Yamaha ne peut pas corriger le tir en matière de puissance brute. Les seules voies d'améliorations concernent l'électronique et l'aérodynamique : les fameux ailerons influent par exemple positivement sur la stabilité, mais grignotent de précieux km/h en vitesse maxi. Une histoire de compromis, comme souvent en compétition moto...
Une autre piste à explorer concerne Valentino Rossi lui-même, puisqu'il est de nouveau l'auteur de la plus mauvaise vitesse de pointe des quatre Yamaha - ce qu'il déplore régulièrement ! L'écart avec ses coéquipiers n'est pas extrêmement élevé, mais tout de même : Quartararo est monté à 304 km/h, Morbidelli à 301,9 km/h et Viñales à 301,4 km/h.
Mais cet écart tient essentiellement au gabarit et non au pilotage : Rossi mesure 1,81 m contre 1,71 m pour Viñales, 1,77 m pour Quartararo et 1,76 m pour Morbidelli. Or ces 10 centimètres - et les quelques kilos - qui le séparent de son voisin de box impactent l'aérodynamisme de sa moto, et donc sa Vmax : en position limande ci-dessous, Viñales est encore loin de toucher la coque de selle alors que le Docteur est plus à étroit !
Notons que Marc Marquez n'a pour sa part atteint "que" 301,3 km/h, soit une vitesse à peine plus élevée que Rossi. Et pourtant, sa Honda tenait tête aux Ducati à la réaccélération et dans la ligne droite ! Comment expliquer alors sa "faible" vitesse maxi ?
Simple : le vainqueur du GP de France moto 2019 a passé une grande partie de la course seul en tête, donc sans pouvoir bénéficier de l'aspiration ! Ce phénomène sera aussi très important dans 15 jours au Mugello (Italie) où Dovizioso avait atteint 356,5 km/h (chrono)... contre 312 km/h (compteur) pour MNC sur l'Aprilia RSV4 1100 Factory !
Cette course à domicile pour Valentino Rossi sera abordée au 4ème rang au classement provisoire derrière Marquez, Dovizioso et Rins. Le n°46, auteur de deux podiums en cinq courses (2ème en Argentine et au Texas), accuse déjà 23 points de retard sur le leader (72 contre 95)...
La star italienne sera-t-elle en mesure d'inverser la tendance sur ce circuit où elle compte sept victoires d'affilée (2002 à 2008) ? Rien n'est moins sûr au regard de l'actuelle domination de l'officiel Honda, de l'excellente forme des Ducati et du probable esprit revanchard d'Alex Rins, anonyme 10ème en France sur la Suzuki... A suivre évidemment de très près sur MNC : restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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