Par une drôle de coïncidence, le Grand Prix de Catalogne 2018 a été remporté par l'auteur de la pole position dans les trois catégories : Enea Bastianini en Moto3, Jorge Lorenzo en MotoGP et Fabio Quartararo en Moto2. Le pilote niçois, absent du podium depuis trois ans, signe sa première victoire en championnat du monde.
Sensationnel ! Fabio Quartararo s'est montré éblouissant pour le GP de Catalogne sur le circuit de Montmelo, où il a gagné son tout premier Grand Prix après avoir signé la pole, le meilleur temps du warm-up et de la course. Carton plein pour "El Diablo", qui devient - à 19 ans et deux mois - le deuxième plus jeune vainqueur en Moto2 après Marc Marquez et le troisième français victorieux dans cette catégorie avec Jules Cluzel et Johann Zarco.
Alors qu'il n'avait pas fait mieux qu'une huitième place depuis le début de la saison (au GP de France), le pilote du team HDR-Speed Up s'est montré intraitable en Catalogne, malgré une moto considérée en retrait par rapport aux Kalex et aux KTM. A la régulière, le n°20 a collé pas moins de 2,492 sec au combatif Miguel Oliveira et 3,485 sec au très rapide Alex Marquez, frère de qui vous savez !
"Sur le moment, je n’ai pas trop réalisé en fait : j’ai dû me le répéter plusieurs fois !", confesse Fabio qui apparaît après sa victoire au 10ème rang du classement provisoire Moto2. Le porteur du n°20 - "diabolisé" sur la plaque numéro de sa moto ! - accuse 74 points de retard sur Francesco Bagnaia (45 Vs 119), leader de la catégorie intermédiaire avec trois victoires en sept courses.
"Je gagne en étant parti de la pole position, je pense que ça a vraiment été le week-end parfait, le plus beau de ma carrière sans doute", estime-t-il. "On a énormément travaillé pour en arriver là et, oui, c’est une grande satisfaction de décrocher un tel résultat après deux années compliquées".
Car c'est peu dire que cette victoire est vécue comme une véritable délivrance par Fabio Quartararo, jeune pilote à la trajectoire météorique dans le championnat d'Espagne où il a fait ses armes. Fort de sa domination totale de l'autre côté des Pyrénées, le français s'était attaqué aux Grands Prix en 2015 avec de très hautes ambitions... Un peu trop hautes ?
Tout débute pourtant parfaitement pour le jeune niçois, qui impressionne à l'époque tout le paddock - et MNC ! - avec sa préparation extrêmement poussée. Fabio, alors sous la houlette de son manager espagnol Eduardo Martin, réalise des débuts fulgurants à seulement 16 ans en décrochant la 7ème place de son premier Grand Prix Moto3 au GP Qatar 2015, et ce après en avoir mené plusieurs tours !
Couvé par Honda, "El Diablo" grimpe sur son premier podium peu de temps après au Texas (Etats-Unis), avec la deuxième du GP des Amériques 2015. Sa première pole vient la course suivante, au Grand Prix d'Espagne à Jerez, où il devient le deuxième plus jeune pilote à remporter une pole avec seulement 32 jours de plus que Marco Melandri, détenteur de ce record depuis le GP Allemagne 1998 !
"En 2015, beaucoup de personnes me comparaient à Marc Marquez", rappelle Fabio, considéré à juste titre comme un phénomène en puissance. "C’était une grosse pression, surtout qu'à cet âge je ne réalisais pas forcément. Je pense que je n’ai pas pu la supporter… Alors ce résultat qui arrive là est juste magnifique".
Signe du destin : cette trajectoire idéale connaît son premier écart lors du Grand Prix de France 2015... Le n°20, qualifié en pole, part à la faute au Mans (72) : cette terrible malédiction qui semble s'exercer sur les pilotes français à domicile - dont Johann Zarco cette année - s'abat brutalement sur le "petit prince des Grands Prix"...
Cette chute - sa première en Grands Prix - enraye la machine : Fabio Quartararo ne termine pas non plus la course suivante en Italie, puis finit à une lointaine 14ème place en Catalogne. Le jeune homme semble se ressaisir aux Pays-Bas avec une nouvelle deuxième place, avant d'abandonner en Allemagne puis en République tchèque...
Le coup le plus rude sera reçu au Grand Prix de San Marin 2015, quand il se fracture la cheville droite pendant les essais libres sur le circuit italien. Fabio Quartararo sera contraint de faire une croix sur l'intégralité de la tournée d'outre-mer, en plus du Grand Prix d'Aragon (Espagne). Forcément déçu, il finit sa première saison en GP à la 10ème position, avec deux pole à son actif (Jerez et le Mans).
Sur les conseils de son mentor, Fabio Quartararo quitte le giron Honda fin 2015 pour rejoindre KTM : le français estime la moto japonaise pas assez compétitive et inconstante. Il rejoint le team Leopard Racing où sa saison 2016 se terminera loin de ses espérances, sans podium ni pole (13ème au général). Le jeune homme est en proie au doute...
Cette situation ne l'empêche de faire un autre pari osé : malgré son absence de victoire en Moto3, Fabio décide de "sauter une classe" et d'intégrer la Moto2 en 2017 avec le team Pons ! Mais les résultats escomptés ne suivent - toujours - pas : le tricolore termine de nouveau 13ème au général, avec une sixième place à Misano comme meilleur résultat.
Embauché par le team Speed Up pour 2018, Fabio Quartararo attaque sa quatrième saison en mondial avec l'obligation de redresser la barre : "C’est vrai que depuis trois ans, je n’avais signé aucun podium. Je n’avais jamais gagné en mondial", reconnaît-il. Le côte du niçois, pourtant encore très jeune, s'érode inéxorablement faute de concrétisation et de constance...
Après une entame timide au Qatar (20ème), en Argentine (22ème) puis au Texas (15ème), Fabio monte en puissance lors du retour des Grands Prix en Europe avec une entrée remarquée dans le Top 10 à Jerez. Huitième en France devant ses compatriotes, le n°20 confirme la course suivante en Italie avec la 11ème position.
"Depuis le Mugello, nous avons trouvé de très bons réglages sur la moto", révèle-t-il pour expliquer cette courbe de résultats ascendante. "Arrivé à Jerez, j’ai également décidé de revoir un peu mon style de pilotage, que ça soit sur les phases de freinage ou en sortie de courbe. Et pour la première fois, j’avais vraiment l’impression de piloter naturellement à Barcelone".
Le français, enfin à l'aise sur sa moto, remporte sa première course en championnat du monde lors d'un Grand Prix de Catalogne 2018 totalement sous contrôle. "Nous avons mis un peu de temps à trouver cette méthode, mais je pense que c’est la bonne. En tout cas elle fonctionne !", sourit Fabio Quartararo, à qui il faut tirer son chapeau pour n'avoir jamais baissé les bras.
"Il faut maintenant continuer dans cette direction et il n’y a pas de raison pour que les résultats ne suivent pas", conclut le pilote français, qui participera avec Johann Zarco à la première édition française du "Superprestigio Dirt Track" prévue le 15 décembre prochain dans l'enceinte de Paris La Défense Arena à Nanterre (92).
Fabio pourrait y recroiser un certain Marc Marquez, à qui il a été - trop ? - souvent comparé puisque le champion du monde MotoGP en titre "envisage de faire le déplacement" sur cet évènement selon son organisateur Claude Michy, par ailleurs promoteur du GP de France !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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